29 mai 2009

Catherine le vendredi

Sur bienbienbien, il se passe un phénomène très étrange. J’ai fait une crotte parce que ça me faisait marrer écrit un texte définitif sur les élections européennes. Tout de suite, vous voyez le niveau de banditude du sujet. Je répète « les élections européennes ». Rien que le nom fonctionne comme un laxatif. Bref. Bah y’a des lecteurs qui se sont lancés dans une discussion (il faut savoir qu’en général les lecteurs de bbb sont sympas et, souvent, maîtrisent plus les sujets dont je parle que moi)… 
Mais là, y’en a un qui a juste rien compris à ce que j’avais écrit (il a cru que je faisais une critique des programmes de chaque parti…) et ça, c’est forcément ma faute, je n’ai pas dû être assez claire. Mais son commentaire est vraiment… magique comme un discours philosophique d’Abd Al Malik (vous verrez demain pourquoi je dis ça) ou pertinent comme une intervention de Francis Lalanne. DONC je vous conseille d’aller le lire. C’est le premier « Louis » qui a commenté. 
Je m’étais jurée que je ne citerais pas une ligne de son texte mais c’est irrésistible alors voilà comment son commentaire finit : « Les députés européens, ils sont entre vos mains, et le Marché existe encore. »
C’est même pas pour me moquer, c’est juste que j’ai rien compris. Si quelqu’un a une explication ? (Tehanor, je suis certaine que tu vas débusquer le sens caché de cette phrase.) 
Mais on s’en fout me direz-vous, puisqu’on est vendredi. 
Rapport à un précédent article sur bbb (que je cite beaucoup aujourd’hui mais c’est juste une feinte pour leur faire croire que je produis énormément de posts), j’ai fait quelques recherches sur la carrière porno de Catherine Ringer, la chanteuse des Rita Mitsouko, et je suis tombée sur cette vidéo grandiose.
ALLEZ-Y VOIR
D’abord, elle est toute jolie. Et même franchement fascinante. Ensuite, elle a une franchise désarmante. Pour ceux qui sont encore au travail et qui ne peuvent pas décemment mater de vidéo, je vous retranscris quelques phrases. 
« Le seul fantasme qu’on peut faire dans le porno, c’est de faire du porno. Y’a que ça.
C’est des situations violentes, difficiles, où son image personnelle est complètement écrabouillée, réduite à néant, on est vraiment un paquet de viande.
Je le prenais vachement comme un défi d’y arriver aussi.
Personne m’a obligée à faire ça. Et j’ai fait ça pendant des années de loin en loin. Une ou deux fois par an, un film d’un jour ou deux. Donc si je replongeais comme ça à chaque fois c’est que ça me plaisait. Personne m’a jamais obligée à le faire. Faut avoir un caractère un peu bizarre pour faire ça, c’est sûr. Faut du courage. Peut-être que le porno, c’était mon service militaire.
question de Mireille Dumas :Est-ce qu’on peut faire l’amour normalement après une expérience comme ça ?
Je sais pas. Est-ce que déjà je fais l’amour normalement, j’en sais rien.
Peut-être que les gens qui font l’amour complètement normalement ne peuvent pas faire des choses comme ça.
J’étais tordue. J’avais même pas l’excuse de faire ça pour manger, c’est par pur vice à la limite.
question de Mireille Dumas : Qu’est-ce qui vous séduit chez un homme ?
J’ai plusieurs facettes donc je peux être séduite par des hommes différents. Je peux être séduite par quelqu’un de très brillant.
Et puis je me suis rendue compte que je pouvais être attirée par quelqu’un qui avait une position sociale forte. Ca, ça me fait rigoler de moi-même.
Et puis aussi, j’aime bien les gros camionneurs.
Des stéréotypes d’hommes. »
Pour expliquer ses rateaux.
« Bah je crois que je suis assez désagréable en fait. En même temps, je propose la relation, en même temps je propose quelque chose de tellement pénible à vivre que les gens se disent que ça vaut pas le coup.
J’y peux rien, si vous interviewez quelqu’un d’un peu bizarre ou tordu, vous avez des réponses un peu bizarres ou tordues. » 
C’est un des rares discours sur le porno que je trouve assez sincère et juste. Sans doute parce qu’elle a fait ça en dilettante et qu’elle n’a ni le langage stéréotypé des actrices x professionnelles ni le cri de douleur des anciennes hardeuses. Elle est capable de dire que oui, c’est destructeur (et encore, à l’époque ce n’était pas du gonzo trash comme maintenant) et qu’en même temps, elle devait bien tirer un plaisir quelconque de cette destruction pour continuer à tourner. Or jusqu’à présent, je ne m’étais pas du tout intéressée à cette position de dilettante, à ces filles qui font ça de temps en temps – en partie parce qu’elles sont extrêmement minoritaires et précisément parce que je m’étais plus concentrée sur l’aspect industriel de ce milieu. Mais je suppose qu’il y en a encore des femmes qui tournent de temps à autre, ni vraiment pour l’argent, ni comme un jeu érotique qu’elles partageraient avec leur partenaire. Peut-être plus par goût masochiste, à la recherche de la violence, de l’interdit. 

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26 mai 2009

Guide des chiottes n°8

Poursuivons notre étude approfondie des chiottes de France et de Navarre. Figurez-vous qu’en me lançant dans cette série, j’étais loin d’imaginer quel problème de société je touchais. Heureusement pour moi, il existe des êtres nommés « rédac-chef » qui identifient immédiatement les domaines de compétences de leurs scribouillards et leur confient des enquêtes taillées sur mesure. C’est ainsi que je me suis retrouvée à rédiger un papier dans lequel vous apprendrez qu’on va en moyenne 6 fois par jour aux toilettes, qu’on y passe environ une année de notre vie, que l’absence de lieux d’aisance est un grand fléau qui décime les populations des pays pauvres ou en développement mais que personne ne veut investir dans des chiottes pour miséreux. 
Allez-y lire, (quand ce sera en ligne et que j’aurai mis le lien – ça y est c’est LA) c’est pour le bien-être de l’humanité. 
En découvrant et confrontant toutes ces données, j’ai alors compris combien mon guide des chiottes, une entreprise d’apparence potache, était en réalité une nécessité vitale pour tous. Je poursuis donc mon grand oeuvre et m’attaque aujourd’hui à un type de toilettes forts particuliers : les toilettes d’institutions municipales. Ca veut pas dire grand chose. Alors précisons, les chiottes du centre d’animation municipal Beaujon, dans le 8ème arrondissement. 

On notera que les lieux sont propres, la présence d’une barre pour handicapés ainsi que d’un rouleau de papier toilettes. On déplorera juste que les lieux d’aisance soient mitoyens du bureau d’accueil. Toujours ce problème d’intimité… Mais c’est un point sur lequel je ne transigerai pas. 
Au demeurant, tout cela est fort classique mais n’oublions pas que nous sommes dans un lieu qui dépend de la municipalité. C’est ainsi que j’explique la présence de feuilles d’information A4. Pour les équipes qui gèrent ces endroits censés générer du lien social, il est essentiel de communiquer et de responsabiliser chacun. Exemple, quand vous faites pipi, vous pouvez lire ça : 

J’aime bien l’expression « utilisation du lieu ». Je propose de la généraliser. Diverses possibilités linguistiques :  « Excuse-moi, je vais utiliser les lieux. » « Putain, j’ai vraiment trop envie d’utiliser les lieux. » « Je crois que je suis malade, j’arrête pas d’utiliser les lieux en ce moment. » 
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22 mai 2009

Les gens qui s’emmerdent en soirée n°1

[On est vendredi, je sais. Et j’ai même commencé un post du vendredi sauf qu’il n’y a personne sur internet parce que, visiblement, vous préférez tous profiter du soleil. Du coup, je fais un mini-vrac.]

Sur l’initiative de Lolchaton, je lance une nouvelle rubrique : la série des gens qui s’emmerdent en soirée. Situation toujours délicate à gérer où le courage consiste souvent à partir. Si vous êtes bien loti, vous aurez la chance de trouver un compagnon d’infortune qui s’ennuiera autant que vous et vous pourrez disserter sur ce charmant point (= dire du mal des autres convives qui ont l’inélégance de s’amuser). Mais dans la configuration « grande loose » vous serez seul pour affronter l’ennui et, encore pire, le regard inquisiteur de ceux qui passent une bonne soirée. Dans ce cas, le plus évident est de :

Technique n°1 : 
S’isoler dans la pièce aux manteaux. Un hâvre de paix. 


Technique n°2 : 
Si quelqu’un vient vous déranger, plongez-vous devant l’écran de votre téléphone avec un air très concentré, type « je suis désolé de m’isoler mais j’ai une affaire de la plus haute importance à régler. » Evidemment, si vous avez un blackberry ou un iPhone, c’est mieux. Vous pouvez arborer la mine de « il faut de toute urgence que je réponde à mes spams et ensuite que je lise cet excellent article du New-York Times . » Certes, ça ne trompera personne. Les gens sauront que vous feintez, vous saurez vous-mêmes qu’ils ont compris que vous feintiez mais peu importe, l’essentiel est de respecter les conventions sociales qui vous interdisent d’afficher votre ennui. 
PS : si par hasard, suite à une erreur d’interprétation de ma part, vous vous retrouviez à tord dans cette rubrique, vous pouvez poliment demander votre disparition en écrivant à titiou.lecoq@hotmail.fr
Ca fait longtemps (trop) que je n’ai pas posté de vidéo démontrant la supériorité intellectuelle des chats sur le reste du règne animal. Mais cette fois, le chat est confronté à la mouffette la plus mignonne du monde et… bah force m’est d’admettre que la moufette est plus cool. Je blasphème, je sais. 

Sinon, pour ceux qui ne lisent pas assez souvent bienbienbien, j’ai petitement collaboré à un article de mon coach C’EST ICI , et avant j’avais fait un truc encore d’actualité QUI EST LA.
Et si vous ne voulez vraiment rien apprendre d’intéressant sur Cannes, vous pouvez lire mon texte dans brain .

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20 mai 2009

Stalker un jour…

Depuis que j’ai ouvert ce blog, j’ai collecté matière à un post sans cesse repoussé. Le post sur les fous.  
Vous ne le savez peut-être pas parce que c’est une règle secrète mais toutes les blogueuses ont leur fou. 
Quand elles se croisent dans la rue (parce que oui, parfois, la blogueuse sort de chez elle), elles se demandent « Et ton fou ? Il va bien ? » Quand la blogueuse est un peu hype, elle dit « et ton stalker ? Il te pète toujours les couilles comme si on te transperçait les burnes avec une perceuse ? » 
Phénomène qui a poussé nombre de blogueuses à fermer les commentaires. Au début, du temps de mon insouciance 2.0, je pensais « elles sont folles, c’est trop coolos d’avoir des commentaires » et elles me répondaient d’un air entendu « tu verras… tu changeras d’avis… » Et effectivement, quand les premiers fous apparaissent, on est nettement moins emballées par la possibilité de laisser des inconnus écrire sur votre blog. 
C’est d’ailleurs un peu comme ça qu’on sait qu’on a franchi un cap dans la blogosphère. C’est quand on identifie son premier fou. (Je ne sais pas pourquoi ce parallèle absurde mais j’ai l’impression que c’est un peu comme les premières règles.) 
Le problème avec le fou, c’est qu’il va vous déloger. Il se croit chez lui, il oublie de s’essuyer les pieds sur le paillasson, il laisse la cuvette des chiottes relevée et dans le pire des cas, s’il se sent vraiment à l’aise, il se met à péter à table. Et là, c’est toujours le même scénario, la blogueuse a de plus en plus de mal à effectuer son dur labeur du post quotidien. Parce qu’elle est pas conne la blogueuse, elle sait que, tapi dans l’ombre, le fou attend son heure. Un peu comme ça : 
Ah oui, parce qu’il faut aussi savoir que le fou est connecté H24 sur le rss de la blogueuse et qu’à la seconde où elle poste, il riposte. (Elle était facile, j’admets.) Parfois, je me demande si le fou n’a pas déjà enregistré un commentaire à l’avance, en mode brouillon. Comme certaines blogueuses préparent des posts d’avance. 
Le fou pense que tous les posts lui sont adressés. Ils sont pour lui, à lui, c’est mon post à moi-pour moi, c’est ma blogueuse à moi (oui, le fou radote aussi). Le fou pense que le blog est peu ou prou une forme de tchat entre lui et la blogueuse. Parce que le fou croit qu’il existe un lien quelconque entre la blogueuse et lui. D’ailleurs, le fou imagine à peu près la blogueuse sous cette forme-là (parce qu’évidemment, le fou n’est pas un commentateur que la blogueuse connait IRL) : 

Le fou se pense aussi très intelligent. Il feinte sa blogueuse, par exemple en multipliant les pseudos (mais ça, c’est aussi parce qu’il a été diagnostiqué schizophrène au cours de son adolescence. Et là, j’en profite pour demander solennellement à Monsieur Google manitou : A quand les dossiers médicaux librement consultables sur internet ? Bordel de merde.) 
Attention à ne pas confondre le fou et le troll. Le troll cherche tout bêtement à nuire. Le fou attend simplement que la blogueuse cesse de se voiler la face et admette enfin qu’il y a un lien rare et magique entre eux que même la mort ne pourra pas détruire. 
Alors, je vous le dis solennellement, AMIS FOUS, en règle général, vous saoûlez les blogueuses. 
Ami fou, si tu te reconnais dans un, juste un seul des points sus-décrits, tu peux partir. 
Sérieusement. 
Non mais parce que je sais, amis fous, que votre folie peut vous pousser à lire ici un genre de déclaration d’amour éternel. MAIS C’EST PAS CA DU TOUT QU’IL FAUT COMPRENDRE. Sache que si, à ce stade de la lecture, tu es tremblant : 
a) de bonheur
b) de rage
dans les deux cas, c’est qu’il y a un sérieux problème. 
Et là, l’écrasante majorité de vous, mes amis lecteurs sains d’esprit ou du moins aux névroses suffisamment contrôlées pour ne pas venir les épancher dans mon salon, vous donc, vous allez peut-être me demander « de qui parles-tu ? » Et bien figurez-vous que, comme je suis décidément une petite veinarde dans la vie et que j’ai dû naître l’année de la Grosse Loose ascendant T’auras vraiment pas de bol dans la vie ma grosse, moi j’en ai plusieurs des fous. Si ça intéresse d’ailleurs, je donne. (Et là, j’imagine bien que chacun de mes fous doit se sentir profondément trahi de découvrir qu’il n’est pas le seul et l’unique. A méditer : organiser des batailles de fous le dimanche après-midi au bois de Vincennes. Possibilité de pari avec système de cotes.) 
Je sais pas pourquoi… Doit y avoir écrit quelque part en html « laissez venir à moi tous les petits fous du monde ». 
Bref, à vous, gens de la normalité qui avez compris qu’internet c’était pas une émanation de Macha Béranger, je demande donc « viendez commenter mes posts, faites des remarques de gens normaux (d’ailleurs, désormais, tout commentaire jugé « hors norme » sera impitoyablement supprimé) ne me laissez pas seule avec les tarés, écrasons les fous, boutons-les (une lettre de trop sans doute) hors de mes frontières. » 
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