12 juin 2009

Sexe + prétérition, blog + vierge

Plongée dans un marasme non seulement total mais y compris complet, je n’ai pas répondu à la foultitude de commentaires sur le dernier post et je tiens à m’en excuser bien platement. 
Mais mes petits enfants, je suis ravie de constater que vous vous répondez entre vous (en citant Bourdieu s’il vous plait) et même que plusieurs fois j’ai lu exactement la réponse que j’aurais faite si j’avais eu le courage de sortir la tête de sous la couette – ou les mains d’ailleurs. (Sachez que j’ai validé vos commentaires en cliquant du bout de l’orteil). 
Bref, aujourd’hui, je devrais parler de sexe mais je ne le ferai pas parce que je suis prise de remords de vous pousser au vice. Et aussi parce que quand on découvre que sa copine Julie F. (hin hin… allez-y cliquer) n’a jamais vu de films porno alors qu’on lui parle essentiellement de ça depuis des mois et qu’elle hoche la tête d’un air entendu depuis des mois et que tout ça se révèle n’être qu’une immense imposture, on se dit que ça vaut pas le coup et qu’on attendra que la demoiselle mate enfin du pron avant de continuer à disserter sur le sujet. 
(Ce que vous ne savez pas, c’est qu’elle m’a également avoué être vierge. Ne dis pas le contraire Julie, c’est excellent en terme de visites « blogueuse + vierge »)
Et pourtant, j’avais quelque chose d’incroyablement pertinent à dire quant à l’inventivité des Japonais en ce concerne la transformation d’outils de bricolage en sex-toys. A se demander comment on n’avait pas pensé avant à enlever le foret de la perceuse pour y mettre un god… Et je vous parle même pas de la scie (tout cela est entièrement véridique, je tiens à le souligner, si j’étais pas au travail, je vous aurais même mis une capture d’écran. Ah tiens, c’est une bonne idée, je la mettrai demain). Au vu du résultat vidéo, j’aurais donc pu vous annoncer que le peuple du soleil levant a réglé le problème de la frigidité féminine. Mais à cause de Julie, je ne vous en parlerai pas. 
Ce qui est d’autant plus dommage que j’aurais pu élargir le propos de ce post à l’ensemble de la catégorie « machine » des sites pornos. Une catégorie en pleine extension. 
Je vais me chercher un café, je reviens. 
Oui, je compte live-blogguer la rédaction de ce billet. Comme ça, vous allez revenir plusieurs fois et ça me fera plus de visites. Comme ça, vous pourrez assister au processus de création artistique dans son continuum temporel (un peu comme au 104, non, je me suis promise que je ne parlerai pas du 104, oubliez). 

Quand on y pense, avant je live-bloguais mon travail mais là, j’en ai tellement plus du travail au travail qu’au boulot je live-blogue le blog. 
Un petit lol pour deux élèves que je viens de croiser et qui m’ont dit « putain… y’a aucun prof, ils font chier, ils ont cru que c’était les vacances ou quoi ? » (C’est des terminales, elles sont stressées pour leur bac.)  
J’ai tellement rien à faire que je vais répondre aux commentaires dans le blog. Donc, Arno, je disais que si tu avais vu la vidéo des Japs tu ne dirais pas que le porno c’est chiant. Tu te précipiterais surtout chez Casto. 
Je fais un peu de facebook pour prendre des nouvelles de mes amis qui crèvent d’ennui à leur propre travail et j’ai meilleur ami qui se plaint de sa collègue polonaise qui s’obstine à lui parler de choses auxquelles il ne comprend rien. Je copie : 
« Putain, ma collègue polonaise est à côté de moi, elle me parle de trucs incompréhensibles avec un accent dégueulasse, et elle continue de parler alors que je reponds pas et que je tape ostensiblement sur le clavier en lui tournant le dos…
« Alors tu vois, l’élève, il m’a parlé d’un truc comme la dernière fois avec Mme Berdulle (NB : je ne sais pas qui est Mme Berdulle), et l’histoire avec la machine (idem). Parce que tu sais moi, quand on me fait des choses comme ça, ça m’y refait penser enfin tu vois ce que je veux dire. (Là elle pouffe et me fait un clin d’oeil) Enfin, c’est que m’a dit la CPE comme dans le heu … comment on dit déjà en Français, parce que c’est toujours les mots qui viennent en anglais (NB elle est polonaise) enfin voilà et ça me fait penser à toutes ces choses comme avant en Pologne et enfin tu vois (là, ces yeux se mouillent de larmes contenues) et après ça me fait quelque chose, parce que c’était pas facile. »
PS : quel est le pourcentage de risque pour que la collègue polonaise de mon meilleur ami lise mon blog ? 
Je viens de finir de remplir mes feuilles de soin en retard de ces deux dernières années. C’est plutôt une bonne journée finalement. 
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9 juin 2009

Facebook, la démocratie et les militants

Je m’apprête à faire un post à haut risque dans la mesure où je vais peut-être perdre mes lecteurs de droite. [Sauf mon pote Sly, parce que c’est mon ami et qu’il prend les choses avec intelligence – parce que oui, figurez-vous que j’ai un bon ami sarkozyste revendiqué ce qui, d’emblée, vous prouve mon ouverture d’esprit/ou ma conviction de pouvoir persuader n’importe qui/ou mon peu d’intérêt pour les opinions politiques de mes proches que je laisse se fourvoyer dans l’erreur.] Plutôt que mes « lecteurs de droite » d’ailleurs, précisons « mes lecteurs militants de droite » (sait-on jamais, il y en a peut-être… déjà que j’ai découvert récemment que j’avais au moins un lecteur qui écoute Johnny Halliday).
Tout a commencé en me promenant sur Facebook. Au passage, je m’auto-congratule d’avoir trouvé LE mec en France qui ose mettre comme statut :
« Une très belle fin de campagne pour les Européennes, un émouvant discours de François Fillon, une belle scénographie.. du bonheur.. à l’image de l’Europe que nous voulons. »
PFFFF…
J’ai soufflé, j’ai secoué la tête avec une certaine « fatigue de vivre » (mettre l’accent de l’américain qui prononce du français) mais je n’étais pas au bout de mes surprises…
quelques pages plus loin…
j’ai découvert…
Sandra Rodrigues Teixeira.
D’abord, s’est imposée à moi la nécessité d’une opération « Sandra Rodrigues Teixeira is my president ». J’imaginais déjà les t-shirts. A ce stade, des gorgées de bonheur inondaient mon oesophage. (Reformulation tordue de l’antique expression : « boire du petit lait »)
Je ne peux décemment pas me moquer des fautes d’orthographes de Sandra Rodriguez Teixeira
dans la mesure où le français n’est pas sa langue maternelle. (Même si la différence d’emploi entre ! et ? ne me semble pas propre au français – ex : « merci fatou , mais pourquoi je suis forte !!!!! ») Je ne dirai rien quant à ses origines portugaises non plus parce que j’ai une longue histoire avec ce pays…
Au fur et à mesure de mes recherches sur Sandra – oui, j’avais pas l’énergie pour faire autre chose ce jour-là – Sandra s’est transformée. Je ne la connais pas donc je ne me permettrais pas de parler d’elle en tant qu’individu. Je m’intéresse à elle dans la mesure où elle représente le paradigme d’un certain type de militant. Un militantisme assez proche de la groupie attitude teintée d’un désespoir total (c’est-à-dire du report de tout espoir sur un homme précis). Plusieurs traits dominants se dégagent.
1°) la groupie-attitude.
Elle pense que toutes les idées sont les idées de Frédéric Lefebvre. (Elle voue un culte à Fredo, je vous préviens tout de suite.)
Elle commente méthodiquement toutes les activités facebook des hommes de droite avec force !!
pour faire partager son enthousiasme.
Elle met en lien sur leur wall les vidéos de leurs meilleures interventions ainsi que les articles concernant chacun d’entre eux. Et autant dire que ça lui demande un gros boulot puisque dans ses amis, on trouve : Jean-Louis Borloo, Xavier Bertrand, Luc Chatel (sic), Douste, Christian Estrosi, Yves Jégo, NKM, Eric Woerth, Laurent Wauquier mais surtout son héros préféré, vous l’aurez compris, Frédéric Lefebvre qu’elle défendra envers et contre tout (et dieu sait que c’est pas une tâche évidente)
2°) Elle est toujours d’accord avec son interlocuteur – même quand celui-ci écrit pour la contredire – tant qu’il s’agit de quelqu’un de son bord. Elle semble très respectueuse des autres.
3°) par contre, elle se déchaine contre ses ennemis.
4°) il y a quelque chose de l’énergie du désespoir dans ses prises de position. Elle y croit – on est vraiment dans une croyance plus que dans de la conviction rationnelle. Et perdre cette foi, qui prend racine dans une souffrance évidente, signifierait abandonner, être vouée au malheur sans retour ou amélioration possible.
5°) Sa confiance aveugle dans la majorité gouvernementale la rend totalement sectaire et méprisante envers autrui. Par exemple, elle s’emporte sur le blocage des facs alors que de toute évidence elle n’est absolument pas au fait de la réforme. Mais cette réforme vient de l’UMP donc ne peut par essence qu’être salutaire. (Pour le coup, non, non, non, on ne me fera pas croire qu’avec ses problèmes syntaxiques, Sandra est hyper au fait de la réalité de la vie des enseignants-chercheurs). Et son commentaire suinte un mépris absolu au sujet des pauvres étudiants qui seraient instrumentalisés (par Moscou hein bien sûr), c’est-à-dire qui n’auraient aucune autonomie intellectuelle. Puisque, s’ils en avaient une, ils soutiendraient évidemment la réforme. On est exactement à l’opposé du pragmatisme dont se revendique pourtant l’UMP, on est dans de l’idéologie pure.

J’ai commencé ce post en parlant de mes lecteurs militants de droite mais on peut évidemment se demander si l’équivalent n’existe pas à gauche, si je ne devrais pas généraliser à « mes lecteurs militants » tout court. A l’heure actuelle, j’ai l’impression que cette « fan-attitude » est symptômatique du rapport des politiques de droite avec leurs militants. Le PS (je suis désolée, là, je m’en tiens aux deux principaux partis en terme de taille) a perdu cette capacité à enthousiasmer au-delà du raisonnable et du rationnel. Evidemment, nombre de militants dans les deux camps conservent leur esprit critique, il n’est pas question de stigmatiser le principe même du militantisme. Juste de relever que certains conservent la même foi, que l’actuel président est toujours considéré comme un genre de sauveur. C’est lui et certains de ses conseillers, c’est surtout la rhétorique de la nouvelle France, du changement, du modèle libéral anglo-saxon – une somme de fantasmes que ces militants gardent chevillés au corps, confondant des projections oniriques, des impressions, presque des sensations déclenchées par certaines associations de mots comme « libérer les énergies du pays » avec une vraie réflexion sur un programme politique.
Or l’abandon de l’esprit critique dans un régime politique comme la démocratie est une catastrophe. Bien malgré elle, Sandra R. Teixeira participe à l’enterrement du régime politique qui lui laisse la liberté de s’exprimer.
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5 juin 2009

C’est quoi ton fantasme ?

La question de l’enfer – comme si on devait obligatoirement avoir un fantasme constitutif de notre psychisme. 
C’est le genre de questions auxquelles, pendant longtemps, j’ai cru qu’il fallait avoir une réponse. Dans le même sac que « c’est quoi ta couleur préférée ? c’est quoi ton groupe préféré ? c’est quoi ta fleur préférée ? » (et encore, je ne parle pas de l’abominable « c’est quoi ton mot de la langue française préféré ? »). Et puis finalement, avec le temps, je me suis dit que merde, je n’étais pas obligée de me plier à la dictature de la réponse obligatoire.  
Donc maintenant, je rétorque : foutez-moi la paix avec votre question à la con. J’en sais rien moi. Peut-être que je ne suis pas suffisamment connectée avec mes envies et mon inconscient. 
Cette question chiante on risque de vous la poser dans deux circonstances très précises.
1°) Votre partenaire, au lit. Difficile de jouer à « vas-y toi, dis d’abord » sans paraître avoir 12 ans. Dans ce cas, pendant longtemps, j’ai sorti des réponses à moitié au pif, à moitié en fonction de l’humeur du soir. « Heu… me faire attacher ? Te fouetter ? Le triolisme ? Dîner chez ta mère ? Ne jamais te revoir ? » Mais bon, au final, dans ce cas-là, ça peut donner une discussion très instructive. (sujet d’un futur post) 
Le vrai problème, c’est le cas n°2.
2°) Quelqu’un qui veut mettre de l’ambiance dans un dîner mondain un peu morose. [Pour bien comprendre la suite, il faut que vous lecteurs, vous transformiez tous en meuf.] Peut-être pour faire dégénérer ledit dîner en orgie romaine. Si c’est une nana qui vous le demande, la question sous-jacente est généralement « moi, j’ai un super fantasme parce que je suis une grosse cochonne, est-ce que tu vas être capable de faire mieux ? » Si c’est un mec, comprendre plus simplement « sur quoi je vais pouvoir me branler cette nuit ? Je manquais justement d’inspiration ». Au cas où vous auriez l’esprit de contradiction et envie qu’on vous foute la paix, je vous préviens tout de suite : il ne sert à rien d’expliquer « je sais pas, j’en ai pas ». Là, vous êtes assurée de vous taper 45 minutes de décryptage de votre psychisme de petite-bourgeoise coincée. Autant passer directement au hardcore qui refroidira tout le monde « bah en fait… *sourire charmeur* moi, j’ai un peu honte de vous le dire… *là, normalement, tout le monde insiste* et bien… j’ai toujours rêvé de faire caca sur mon partenaire. » A priori, après une déclaration de ce type, vous pouvez être certaine qu’on vous fichera une paix royale pour le reste de la soirée. 
Plus sérieusement, comment peut-on répondre à cette question ? Mise à part ceux qui ont un fantasme récurrent, une tendance sexuelle, les fétichistes du mohair par exemple (*résiste très fort à la tentation de linker encore une fois Brain*), d’après l’étude de mon cas particulier, j’arrive à la conclusion que les fantasmes évoluent en fonction de deux facteurs différents. D’abord l’âge. A 14 ans, mon fantasme c’était de faire l’amour dans l’eau. Heu… non, d’ailleurs, c’était sans doute de niquer tout court. Et puis y’a eu la sodomie, les partouzes, que sais-je – mais avec toujours l’impression de manquer cruellement d’imagination. Bref, une pratique qui vous fait fantasmer à un moment précis ne vous dira peut-être plus rien quelques temps plus tard. Deuxième facteur : les rencontres. Il y a des gens qui vous inspirent des fantasmes différents. Des partenaires avec lesquels la relation (et le contexte dans lequel elle se déroule), les jeux érotiques sont plus ou moins tournés vers une orientation ou une autre. 
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