24 septembre 2014

Paroles de riveraine

Vous vous souvenez (ou pas) de ma première virée au manège avec Têtard (si non, vous devriez aller la lire). Depuis l’arrivée de Curly, toute perclue de culpabilité (oui, avoir un deuxième enfant c’est un peu comme si je faisais cocu Têtard) (ne nous attardons pas sur les implications psychologiques que ce parallèle implique). (De toute façon, être parent = redécouvrir la notion de culpabilité.) Bref. Donc pour compenser, Têtard a eu droit au manège quasi tous les soirs après ma sortie de la mater. Au bout d’un moment, à poireauter devant le truc qui tournait avec un sourire hypocrite scotché sur le visage et la main qui s’agite mécaniquement en disant “coucou têtard” toutes les 4 secondes (ce manège a une circonférence ridiculement petite), j’ai fini par remarquer le panneau qui m’indiquait que plutôt que de me faire enculer de 2 euros à chaque tour de manège, je pouvais me faire sodomiser de 1 euro par tour si j’achetais un carnet de 10 tours. (Pour 10 euros donc, oui, vous suivez bien). Parfait!

Et bien du jour où j’ai acheté ce putain de carnet, Têtard n’a plus jamais voulu faire du manège.

True story.

Têtard, l’autre nom du troll…

Mais surtout, il est passé à une autre passion : le… heu… le… l’espace avec un sol mou et un “collodent” (= toboggan en langage-têtard) et des poubelles éventrées et des seringues et des bastons à coup de machette. En bref, le square de Bagnolet le plus proche de chez nous.

Le truc est pas installé sur une bouche de l’enfer, il EST la bouche de l’enfer. J’ai pas collé de filtre instagram. J’ai cherché, et ils n’ont pas “filtre qui rend ta photo encore plus déprimante”.

Faisons un tour à 360 degrés.

L’entrée du “square”

entree-square

A droite

droite

Jeu n°1 : le toboggan

toboggan

Jeu n°2 : le tourniquet (avec, en exclusivité mondiale, têtard de dos)

tourniquet

Mais l’autre jour, c’était au-delà de tout. Je sais pas comment vous décrire le truc.

Tout y était.

Une petite de 4 ans en obésité morbide qui buvait une cannette de boisson sucrée. Une noire de 5 ans qui jouait avec des aérosols récupérés dans la poubelle pendant que sa petite soeur rampait et léchait un pot de yaourt trouvé par terre (leur grand mère était occupée à téléphoner). Quand des enfants roms se sont approchés pour faire du toboggan, elle leur en a interdit l’accès en criant « vous, vous avez pas le droit! » (alors que Têtard avait été autorisé à monter dessus. Il ne faut pas négliger le racisme entre gamins de moins de 10 ans.) Les adultes affalés sur les côtés qui n’en avaient rien à foutre. J’étais la seule conne debout devant le toboggan pour surveiller mon gamin.

Mais j’ai décidé de trouver un avantage à cette situation à chialer. (J’ai arrêté de lire Cioran depuis 10 ans, désormais je me concentre sur les aspects positifs de la vie.) Donc je me suis dit “au moins, je vais pouvoir me fumer une clope tranquille, sans me faire zyeuter par les autres parents comme si j’étais en train d’asperger le square au napalm”. (Ce qui m’arrivait régulièrement dans notre ancien quartier.)

Je m’allume donc une clope.

Personne ne me regarde.

On tire sur ma manche. Je baisse les yeux, la petite noire avec son aérosol de la poubelle me regarde et me dit “Tu ne devrais pas fumer.”

Rhaaaa… mais putain, c’est pas vrai!

– Oui, merci, je sais.

(Un jour, je vous parlerai de ma difficulté à communiquer avec les enfants.)

– T’es une fille. Les filles, elles ont pas le droit de fumer.

Je m’attendais à un cours sur l’état de mes poumons et je me retrouve face à une accusation quant à mon sexe. Une fucking discrimination en somme.

– What ? Mais qui t’a dit cette bêtise ?

– Ma maman. Elle a pas le droit de fumer parce que c’est une fille.

– Heu… Alors en fait si. Ici, en France, les filles et les garçons ont les mêmes droits.

– Nan. C’est pas vrai.

– Bah si. Les filles ont le droit de voter, de travailler, d’avoir un compte en banque et de fumer.

– Non. Les filles n’ont PAS le droit de FUMER.

Voilà pourquoi j’aime pas la plupart des enfants. Ils sont débiles. C’est impossible d’avoir une discussion correctement argumentée avec eux. Ce qui ne me dérangerait pas si au moins ils en avaient conscience et qu’ils s’écrasaient un peu. Mais les enfants qui se la ramènent genre on parle sur un pied d’égalité, voire qui te prennent de haut, ça me rend DINGUE. Ce qui explique la suite de la discussion :

– T’en sais rien. T’es trop petite pour savoir.

– Non, je suis pas petite.

– Ah ouais ? Tu sais compter jusqu’à combien ?

– Un, deux, cinq, partez.

– Ah! FAUX! TU VOIS!

Non, je ne suis pas un monstre. Elle m’avait cherchée. D’ailleurs, ça a parfaitement fonctionné comme technique parce qu’elle a immédiatement repris son statut d’enfant en quête de savoir s’adressant à une adulte qui SAIT MIEUX QU’ELLE, MERDE et elle m’a demandé :

– On compte comment ?

– Un, deux, trois, quatre, cinq.

– Ah…

L’ordre naturel des choses était revenu. J’ai fini ma cigarette avec la sensation d’enfreindre toutes les lois.

Sauf qu’après, j’ai regardé autour de moi. Elle a recommencé à jouer avec son aérosol.(= elle a essayé d’asperger Têtard avec). Sa soeur léchait le sol. Les enfants roms s’étaient regroupés entre eux, à l’extrémité du square.

Et je me suis sentie complètement déprimée. J’ai dit à Têtard “viens, on s’en va”. Mais lui, il ne voyait pas toute la misère du monde qui nous entourait. Il ne pouvait pas lire le tag “suce ta mère pd” qui est sur le tobogan. C’est chouette d’avoir deux ans et demi et de ne rien comprendre.

Après, je me suis demandée très sérieusement comment faire pour échapper à ce square. Têtard va vouloir y retourner. Et en même temps, le priver de ce square est-ce que ça ne revient pas à l’inscrire dans une école privée pour échapper à la sectorisation – tout en profitant du fait que ledit quartier offre des loyers extrèmement concurrentiels ?

Et puis, le lendemain, j’en parle avec un père de famille du quartier qui me dit “le square à côté ? C’est celui où il y a eu le règlement de compte.

– Oui, je sais. La bataille à coup de machettes.

– Non. Ca c’était la semaine dernière. Cette semaine, il y a eu des coups de feu tirés dans le square.

Ok… Ca a réglé mes problèmes moraux quant à la fréquentation de cet endroit.

Quelques jours plus tard, je repasse devant le square et là, je ne reconnais même plus l’endroit. Une centaine de personnes y squattent avec des caddies et des valises. En fait, il est devenu la place centrale du marché à la sauvette.

Parce que depuis quelques semaine, sans qu’on comprenne ce qui se passait, plus de milles personnes ont débarqué dans notre pâté de maisons. Elles s’entassent sur les trottoirs, débordent sur la chaussée au risque de se faire écraser, elles n’ont pas de toilettes, elles ont l’air fatiguées.

C’est Catherine Dufour, ma voisine, copine et auteur, qui a commencé à se renseigner sur cette situation et à interpeller absolument tout le monde. Elle est du genre tenace. (Et au passage, même si ça n’a rien à voir, elle a écrit un génial texte sur la vie sexuelle d’Alfred de Musset ici.)

Du coup, je suis allée “sur le terrain” comme une journaliste. Avec Curly dans le porte-bébé.

(J’ai même rencontré M. le député, avec donc Têtard à la main “maman, veux faire pipi” et Curly dans le porte-bébé ventral “aheeeuuuu” pendant que je me présentais “Bonjour, Titiou Lecoq, utérus heu… non, journaliste”.) Tout cela a donc donné un article que vous trouverez au bout de ce lien. (Je suis tellement heureuse d’avoir recommencé à écrire et à faire des articles.)

Pour en revenir au square… enfin, à l’espace au sol mou quoi. La mairie a envoyé des mecs d’une société de sécurité pour évacuer l’espace (évacuation ayant des limites temporelles, genre 13h/18h parce que Bagnolet est ruiné) et des camions de nettoyage. Sauf que, pas de bol, les multiples passages des camions ont niqué les structures des jeux pour enfants qui ont dû être retirés. (Ce qui a encore coûté de la thune que la ville n’a pas.) Du coup, maintenant, ça ressemble à ça :

square

 

Vous me direz, l’avantage, c’est que le jour où Têtard a découvert que « maman… Le collodent il a disparu… » (prononcé dans un souffle stupéfait, t’imagines la révolution intellectuelle que c’est pour lui, la découverte que les toboggans peuvent s’évaporer), l’endroit a perdu tout intérêt à ses yeux.

 

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8 septembre 2014

Aujourd’hui, étudions le concept de syllogomanie

Les plus fidèles d’entre vous se souviennent peut-être qu’après la naissance de Têtard, je m’étais assignée une mission : trouver une solution à toutes les petites tracasseries quotidiennes. Ce qui m’avait poussée à réaliser de grands et vastes projets comme trier mes chaussettes. En fait, c’était les prémisses d’une révélation plus profonde que nous appellerons sobrement “déconstruire les scléroses de son cerveau ou comment penser en-dehors de ses cadres habituels”. C’était ma révélation de cet été. L’idée générale, c’est qu’avec le temps et la routine (et l’âge) (et les rides) (et les cheveux blancs) (et la mort qui s’approche à petits pas feutrés), notre cerveau se fige et prend pour acquises des choses qui ne le sont pas – notamment certaines emmerdes. On y reviendra plus tard, sachez juste qu’en gros, il s’agit de trouver des solutions à des problèmes qu’on a pris l’habitude de subir sans même s’en rendre compte. C’est une véritable gymnastique intellectuelle qui peut s’appliquer à tous les champs de la vie, mais aujourd’hui, on va se concentrer sur son aspect le plus pragmatique. (Ouais, j’ai un peu décidé de devenir la coach de moi-même.)

Pendant longtemps, je me suis trouvée confrontée au même problème. Un petit problème certes mais qui, malgré tout, me chiffonnait à intervalle régulier. Ne pas retrouver – quand j’en ai besoin – un truc que je n’utilise jamais – mais dont je sais qu’il est quelque part chez moi.
Vous êtes peut-être familier avec ce cheminement intellectuel:
“Oh! Un truc dont je ne me suis pas servie depuis son achat. – Je devrais donc le jeter. – En même temps, l’année dernière dans telle circonstance, il m’aurait été bien utile. – Donc finalement, c’est chouette de l’avoir retrouvé. Je vais le garder pour l’utiliser la prochaine fois dans 5, 10 ou 15 ans. Peu importe, maintenant, je sais où il est.”

5 ans plus tard.

“Putain de BORDEL DE CHIOTTES! Je sais qu’il est quelque part… Mais où ?! Je me souviens de l’avoir gardé exprès.” (Evidemment, le fait de déménager tous les deux ans, ça n’aide pas.)

J’ai longtemps cherché la solution à cet épineux problème, je sentais qu’elle n’était pas loin, qu’elle était évidente, simple, logique. Mais impossible de la trouver.
Jusqu’à ce samedi. Ce jour magnifique où j’ai inventé le “livre de la maison”.
Je l’ai appelé livre pour faire un peu classe mais en vrai, il s’agit d’un répertoire. (Une chose que je n’avais donc jamais utilisée depuis que je l’avais volée à un de mes jobs d’été il y a fort longtemps. Jamais servi puisque l’invention du téléphone portable et des sauvegardes a rendu obsolètes ce type d’objets.) (Parenthèse : j’ai mis un point d’honneur à voler un truc dans chacun de mes boulots d’étudiante parce que je considérais de mon devoir de m’indemniser pour ces calvaires estivaux.) (J’ai essentiellement volé des rouleaux de pq.) Mais donc aussi ce répertoire auquel finalement j’ai trouvé une utilité, ce qui valide absolument ma théorie du “gardé tout”. Dans les séries américaines, on appelle ça les accumulateurs; les psychiatres, eux, préfèrent parler de syllogomanie. Ma syllogomanie oscille entre 1°) je garde parce que ça pourrait peut-être m’être utile une fois dans ma vie, on ne sait jamais et 2°) je garde parce que j’aime archiver toute mon existence. Et c’est comme ça que le Chef a découvert un jour ceci :

ma collection de vieilles cartes

cartes

Avec la pochette que j’avais fabriquée.
Il m’a dit avec un air soupçonneux “tu ne vas pas garder ça, hein ?”
J’ai marmonné un truc incompréhensible mêlant “valeur sentimentale”, “exposées à Beaubourg un jour”, “collector”, “argent”, “ne pas trahir l’enfant que j’ai été”, « aide pour mes biographes » et je les ai mises dans mon bureau. Ca vous donne une idée du nombre de choses, à l’utilité que nous qualifierons de “modérée”, que je garde chez moi. Le problème étant que ma syllogomanie ne s’accompagne pas d’un amour particulier pour le rangement. Je me contente de cacher mes trucs dans des trous que je trouve. Sans doute une réminiscence venue de mon cerveau reptilien de l’époque où nous étions d’adorables petits rongeurs. D’où la difficulté à les retrouver. (Là, j’entends une voix grave qui dit “la victime s’appelait Titiou Lecoq et… oh… mon dieu… c’était une accumulatrice désordonnée!”)

Mais revenons au Livre de la maison. Qu’y trouve-t-on ?
Tout simplement la liste alphabétique de tous les objets peu utilisés de la maison avec, noté à côté de leur description, l’emplacement où ils se trouvent.
J’admets que ça a été un peu fastidieux à faire. J’ai passé deux jours à arpenter l’appart avec mon petit cahier et mon stylo à la main. Deux jours pendant lesquels Curly a pleuré seul dans son transat et Têtard s’est fait chier parce qu’à chacune de ses demandes, sa mère lui répondait “tu vois bien que je ne peux pas têtard! Tu vois bien que maman est en train de lister tous les objets de la maison. Tu feras de la trottinette/mangeras/boiras de l’eau/pisseras plus tard.”
Fastidieux, mais le jour où l’on aura besoin d’une attelle pour poignet gauche, ou des vis pour agrandir le lit enfant, mon sens pratique triomphera.

A ce stade, il faut que je vous raconte un truc. Nadia, ma pote, mon amie, zappette quoi, avec qui je passe toutes mes vacances depuis pas mal de temps, qui donc me connait bien, a gloussé de bonheur cet été, parce qu’elle m’avait trouvé un nouveau surnom. Monk.

Pas en référence à l’immense Thélonious Monk, non. En référence à lui :

Mr-monk

Oui, lui

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Pas du tout rapport à ses obsessions hygiéniques. Plutôt dans l’esprit de système. (J’aime les systèmes, les méthodes, les listes, bref tout ce qui tend à contenir l’incontrôlable.)
Vous allez bien sûr me dire qu’elle raconte n’importe quoi. C’est pas parce que tu fais une liste alphabétique de tout ce que contient ta maison que tu ressembles à cet handicapé obsessionnel.
Et je serai d’accord avec vous.
Mais, il y a une chose qui lui donne une raison, le petit détail qui fait la différence : j’ai tout noté au crayon à papier en prévision du fait que je déplacerai des choses. Comme ça j’aurai pas à faire de ratures, ni à écrire en biais en tout petit dans la marge parce que j’aurai plus de place avant la ligne suivante. Je n’aurai qu’à gommer et inscrire le nouveau lieu de rangement.

I’m a fucking genious yeah!

PS : j’ai de nouveau mes règles, ce qui explique peut-être cela.

PS 2 : vous aurez peut-être observé que l’autre option possible face à mon problème aurait été de régler ma névrose d’accumulation et de jeter les choses. Mais je préfère largement trouver un moyen de bien vivre ma névrose plutôt que de m’en débarrasser. C’est d’ailleurs le terrible paradoxe de la syllogomanie. Régler sa syllogomanie revient à la jeter, la faire disparaitre, s’en débarrasser, chose dont précisément le malade est incapable.

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25 août 2014

Petit détail gynécologique

Petit détail gynécologique = petit post.

Nous en étions à mon entretien avec Denis, mon gynéco d’amour.

Mais avant ce rendez-vous complètement déprimant, j’avais déjà partagé un moment culte avec lui. C’était lors de mon dernier rendez-vous avant l’accouchement.

Panneau ATTENTION !!!!!!

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J’ai cru comprendre que certain(e)s parmi vous avaient de petites âmes fragiles donc je préfère vous prévenir : ce post peut heurter la sensibilité de tout public, peu importe son âge. Pour tout vous dire, ça a heurté ma propre sensibilité.

 

Donc, nous sommes pendant le dernier mois de grossesse. Je ne dors plus pour plein de raisons : je suis grosse, je trouve pas de position confortable, j’ai mal partout, j’ai trop chaud, Curly bouge, et puis la dernière fois que j’ai dormi, j’ai fait des cauchemars. (Etre enceinte = faire les pires cauchemars de ta vie. A côté, Ring, c’est du marshmallow.)

Donc, je suis seule sur le canapé en pleine nuit, je mate la série super pourrave avec Zooey Deschanel sur M6 = je m’emmerde profond. Je décide donc de trouver une activité. Je sais pas trop comment, dans ma tête, une activité, ça a donné = aller chercher un miroir pour regarder mes organes génitaux. Faut dire que ça faisait un moment que je ne les voyais plus, rapport à mon bide. Ils me manquaient un peu. Je me contorsionne et là… je vois… bah je vois un truc que je qualifierais pudiquement de « pas normal ». Je m’écrie silencieusement : “Holly shit! J’ai de l’herpès génital! Des condylomes!” (Ok, je te dis comme c’était : ça faisait plein de petites boules rouge.)

Le lendemain, je débarque donc en panique chez Denis.

Il me dit “On va regarder ça”.

Il regarde.

Il relève la tête, enlève ses gants et déclare “Non, ce n’est pas de l’herpès, c’est rien, tout est normal”.

Là, il faut savoir que mon gynéco a une technique de communication très au point. D’abord, il te dit des choses pas très claires pour te rassurer. Mais si tu insistes, il te fournit une explication extrèmement précise. En général, tu regrettes très fort ta curiosité.

J’insiste “Non mais c’était pas là avant. C’est quoi ?

– Si, c’était là avant.

– Non. Je veux savoir ce que c’est.

– Et bien… Tu sais que l’entrée de ton vagin est constitué d’une partie granuleuse.

– Ouais. Je sais.

– Avec le poids du bébé qui appuie, l’entrée de ton vagin s’est retournée comme un gant, et la partie intérieure ressort.”

Long silence.

C’est dégueu, hein ?

D’ailleurs, dans ma tête, j’ai fait “AAAaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh”, ce qui est un signe indiscutable que j’étais en train de paniquer grave.

Et puis, j’ai pensé “pourquoi MOI ?!” Mais en réalité, comme me l’a expliqué Denis, ça arrive super souvent. Ce qui est moins courant par contre, c’est de s’en rendre compte parce que normalement à neuf mois de grossesse, t’es plus occupée à préparer ta valise pour la maternité qu’à mater ta chatte.

Voilà. Je dois vous avouer que j’ai un peu hésité à vous raconter cet épisode mais si ce n’est pas moi, qui le fera ? Qui vous dira la vérité ?

Conclusion : femme enceinte, jette tous les miroirs autour de toi.

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18 août 2014

Reprise d’activité

L’équipe de Girls and Geeks vous prie de l’excuser pour cette interruption d’activité. J’étais partie chercher vite fait le sens de la vie mais ce connard m’a glissé entre les doigts.

Ces dernières semaines donc, que s’est-il passé dans ma vie ?

Des choses importantes : l’installation de la fibre optique dans mon terrier (si je téléchargeais illégalement des séries, je pourrais avoir l’intégrale des deux premières saisons de Louie CK en 12 minutes, la saison 2 de Veep en six minutes, les deux premières saisons de Orange is the new black en 20 minutes), j’ai écrit la fin de mon deuxième roman. Celui-là même que je devais finir pour février, toutafé. Du coup, nous sommes en mesure d’en tirer une conclusion : non, on n’écrit pas un roman en quatre séances au café. Mais ces dernières semaines ont surtout vu l’arrivée dans ma vie d’un deuxième enfant. Une magnifique paire de couilles que nous prénommerons Curly.

curlyDans mon esprit, cette photo était une chouette idée mais le résultat est légèrement flippant. On dirait une image de présentation de demande de subventions pour un film d’horreur au sujet de biscuits apéritifs qui poignarderaient les humains pendant leurs apéros.

 

Pourquoi Curly ? Simplement parce qu’à la première écho, il ressemblait à un curly. (Comme Têtard ressemblait à un têtard. Je n’ai aucune imagination et mon rapport à mes enfants est entièrement déterminé par des analogies foireuses établies à partir de l’appareil d’échographie antédiluvien de mon gynécologue.)

Encore une fois, je n’ai pas parlé de ma grossesse. Exactement pour la même raison que précédemment. “Et si je fais une fausse couche / il s’étrangle avec le cordon / il est kidnappé par Nicole Kidman déguisée en infirmière => je vais devoir faire un post pour le raconter.” Mais aussi parce que cette grossesse est passée plutôt inaperçue. Autant la première, tout le monde est à donf, autant la deuxième, on te dit juste “Ah ? Encore ?”. Bon… Ok… D’ailleurs, moi-même c’est un peu ce que je pensais. Au point que je me suis demandée si je ne faisais pas un déni conscient de grossesse. Oui, c’est un peu paradoxal comme concept mais à mon cerveau malade, rien n’est impossible.

Et puis, deux enfants, je trouvais ça hyper ringard. Un enfant, c’est rock. Deux, t’es encore « bonne » mais plutôt pour aller t’inscrire à un atelier de macramé que pour te faire pécho dans les toilettes d’un bar. (Deux avec le même père, je te raconte même pas.) (En même temps, dans ma famille, c’est la première fois que ça arrive depuis un siècle. Donc par rapport au référent généalogique habituel, ça devient hyper original.) (Conservatisme is the new revolution.)

Bref.

J’ai donc eu la joie d’accoucher une nouvelle fois. Alors ? Ca s’est bien passé ? En fait, pour vous dire la vérité, ça n’a pas trop changé depuis deux ans : ça fait toujours mal.

Comme j’ai une chance de poissarde, j’ai encore été déclenchée parce que Têtard s’est chopé la varicelle et qu’il y avait un risque que je l’attrape et dans ce cas, le pourcentage de mort du nourrisson avoisine les 25%. Au téléphone, un mardi à 22h, le médecin de l’hosto m’a dit cette phrase magique “ne paniquez pas mais venez immédiatement aux urgences”.

Avec le Chef, on arrive donc en catastrophe mais sans paniquer à l’hosto. On m’explique qu’on va d’abord préparer le col et qu’on déclenchera le lendemain matin. Le Chef rentre dormir pour être frais et dispo le lendemain matin.

Je suis seule dans la salle de travail en pleine nuit. Je m’endors vaguement. A 5 heures, j’ouvre un oeil. J’ai un peu mal. Je regarde l’appareil de monitoring qui m’indique mes contractions et qui est mon unique source de distraction en salle de travail. Quand il monte à 50, j’en chie vraiment. A 6 heures, l’appareil est dans les 125, j’ai les deux yeux exorbités et je pleure des larmes de sang tellement je souffre. J’ai mal comme dans les films sauf que, exception notable, je n’ai personne à insulter. Je gémis et ça résonne dans cette grande pièce vide. J’appuie sur le bouton Appel. Une aide-soignante vient et me file du spasfon. Je balbutie “merci” alors que je pense “tu te fous de ma gueule avec ton spasfon de merde ?”

Sur une échelle de 1 à 10, j’ai mal à 9. Je me demande pourquoi je me retrouve toujours seule dans les moments les plus à chier de ma vie. (Mode Cosette on)

7h30 ma sage-femme passe me voir. Je suis en larmes, recroquevillée sur le lit et je geins.

– Ca va pas ?

– J’ai maaaaaal…

Elle m’examine la chatte.

– Ah oui quand même! Faut tout de suite appeler l’anesthésiste pour la péridurale!

Problème: pour poser la péridurale, il faut être détendue et comme on s’y est pris UN PEU TARD, je ne suis plus qu’une boule de souffrance. Je finis assise sur le bord du lit, la tête enfouie entre les gros seins d’une infirmière qui me caresse les cheveux pour me calmer en attendant une pause dans les contractions. (J’ai éprouvé tellement d’amour pour cette femme…)

8h30 Le Chef arrive, prêt à m’épauler dans cette épreuve, tout excité à l’idée de se faire insulter comme dans les films. (Il est très clair que notre vision de l’accouchement est uniquement formé par des scènes cinématographiques.) Je l’accueille avec un sourire et un « t’as tout loupé, c’est tout à l’heure que j’avais besoin de toi, maintenant je m’en fous, j’ai la péridurale ».

Pause didactique : apprenons à gérer la péridurale.

Vous ne le savez peut-être pas mais il existe une polémique sur la péridurale – comme sur à peu près tout ce qui concerne les thématiques corps des femmes/maternité. En gros, la péridurale empêcherait de vivre pleinement son accouchement, d’accompagner son enfant dans son travail pour ravager ton vagin.

Je comprends le truc. Pour Têtard, j’avais mal – et j’avais peur d’avoir encore plus mal – et un premier accouchement ça dure des plombes. Donc j’appuyais sur la pompe pour avoir le max d’antidouleurs. Résultat, au moment de pousser, ça a été l’enfer. Tous les tétraplégiques vous le diront : contracter une partie de son corps qu’on ne sent plus, c’est compliqué.

Pour Curly, j’avais donc décidé de gérer la péridurale. Parce que c’est désormais possible. Avant, on vous foutait la perf et point barre. Maintenant, vous avez la perf, qui diffuse un minimum de drogue et en prime, une pompe pour choisir quand vous voulez augmenter la dose. C’est génial. T’es juste assez défoncée pour scotcher sur la lampe qui te rappelle une boite de nuit (et pour penser “tiens, et si je prenais une photo de cette lampe alors que je vais donner la vie ?”) :

IMG_6124

Hey Véro, pour midi, ton sandwich tu le veux avec du thon ou du jambon ? 

Grâce à cette photo, vous comprenez peut-être mieux pourquoi je dis qu’accoucher c’est aussi abandonner l’idée même de dignité. Quand les gens entrent en salle de travail et vous disent bonjour, vous répondez bonjour, mais vous êtes exactement dans cette position, autrement dit vous n’êtes qu’une tête au-dessus d’une chatte écartelée.

Bref, avec cette gestion de la péridurale new style, tu peux choisir d’avoir suffisamment mal pour vivre pleinement ton accouchement. (Et dans mon cas de sentir très précisément le moment où Curly a pointé sa tête et m’a déchiré l’entrée du vagin.)

 

Mais parlons peu, parlons bien, parlons placenta.

(D’ailleurs, pour revenir sur l’affaire de la photo du placenta, j’avais eu l’idée de la poster après une interview pour Blended. Or, ils m’ont ré-interviewée – même s’ils ont changé de site et le résultat est là.)

Figurez-vous que ma sage-femme était une jeune femme vraiment extra-ordinaire. (Ou alors elle lit mon blog.) Parce qu’après avoir sorti mon placenta, elle m’a demandé si je voulais le voir.

MAIS OUI MEUF. With pleasure. Elle a très vite senti que le sujet m’intéressait particulièrement (peut-être notamment parce que j’étais en train de le prendre en photo) et elle m’a fait un cours d’anatomie dudit placenta, l’attrapant, le retournant etc. Même le Chef s’est mêlé à la discussion en faisant cette judicieuse remarque “en fait, c’est beaucoup moins impressionnant qu’un placenta de vache”. (Il essaye de me faire croire qu’il a grandi à la campagne.) (Il est né à Vichy.) (Il a abandonné l’idée de me faire croire qu’il est juif.) (Du coup, il me raconte des trucs genre « quand j’étais petit et que le rémouleur passait » là, je suis obligée de l’arrêter en éclatant de rire pour lui demander ce qu’est un rémouleur.) (Je sais qu’il est légèrement plus âgé que moi mais enfin bon… de là à se souvenir du rémouleur.)(Un rémouleur, j’ai cherché chez Google, ça ressemble à ça :

remouleur-photo

Je veux bien croire que la province a du retard sur la capitale m’enfin bon… quand même…)

Mais revenons-en à moi.

Pour Têtard, j’avais pas trop apprécié mon séjour en enfer à la mater. Cette fois, j’avais changé d’hosto et j’avais pris soin de demander s’il fallait filer des bakchiches aux puéricultrices pour qu’elles prennent les Curlys à la “crèche” la nuit. On m’avait assuré que nul besoin de leur graisser la main, que oui, bien sûr, s’il n’y avait pas trop de nouveaux-nés et qu’on demandait gentiment, aucun problème. Super. Le jour de l’accouchement, on me dit qu’il faut que j’attende l’arrivée de l’équipe de la nuit qui passera me voir vers 20h30.

L’équipe de la nuit = une vieille conne qui débarque à 22h30. Je lui demande GENTIMENT si par hasard elle a de la place pour Curly à la crèche. Elle me dévisage comme si je lui avais demandé un scie à métaux alors qu’on était dans un magasin de papier cul.

– Non.

– Ah bon ?

– On ne prend que les bébés nés par césarienne.

– Même le premier jour ?

– Oui.

Puis cette salope me lance un regard sournois avant de rajouter : “de toute façon, vous venez d’accoucher, vous ne devriez pas avoir envie de le laisser. Ca serait dommage de vous priver de lui.”

Ca m’a soufflé.

Faut voir que ton corps sort de ça :

accouchement

que ton sexe est dans cet état-là :

accouchement3

et que tes hormones sont en chute libre

freefall

Alors oui, c’est vrai que ça serait dommage de réussir à dormir 5 heures de suite au lieu d’essayer de te pendre avec ton drap d’hosto.

Mais j’ai rien dit parce que je voulais négocier.

– Vous pouvez le garder au moins dix minutes alors ?

Gros soupire de la salope qui finit par me dire avec l’air de me faire une fucking faveur:

– Ok, mais pas plus longtemps.

Pas plus longtemps sinon quoi ? Elle va le jeter par la fenêtre ?

Je roule donc le berceau avec Curly jusqu’à la “crèche” (dans laquelle je note au passage qu’il n’y a aucun bébé…) et je descends me prendre un café à la machine. (Ca fait 9 mois que je n’ai pas eu le droit de boire un café. C’est un moment intense pour moi.) J’appelle le Chef pour chouiner un peu. Je raccroche. Je vais pour remonter et là, devant le bâtiment, je vois la Salope assise, en train de se griller une clope avec une copine. Je passe devant elle pile quand elle dit “nous, tu vois, on est le service public”. Je remonte ragaillardie en me disant “chouette alors, elles sont deux à faire la nuit, peut-être que l’autre va accepter de le garder quelques heures”. J’arrive devant la crèche et je vois ça :
seulaumonde

Soit mon Curly, seul, sans aucune surveillance, la porte de la crèche donnant sur le couloir grande ouverte.

Je fais ce regard-là

dramatic-look

Cette pute l’a laissé là pour descendre fumer. (Ca compte pas comme photo d’enfant, on ne le voit pas.)

Les deux nuits de garde qu’elle a faites, elle a refusé tous les bébés. Je passais vers 4 heures du mat en errant, et je la voyais peinarde en train de pioncer dans la crèche vide.

Autant dire que ça ne m’a pas vraiment réconciliée avec les puéricultrices.

 

Après, il y a eu la visite chez Denis, mon gynéco.

Scène 1 : Denis prend une feuille de papier entre deux doigts et l’agite devant mon nez en me disant :

– Tu vois ça ? C’est ton vagin.

– Non. Ca, c’est une feuille de papier.

Scène 2 : il me parle de mes abdos. “Ils sont comme un vieil élastique trop détendu.”

Scène 3 : Mon périnée “et donc si tu fais du sport trop tôt, par exemple des abdos, ça appuie sur les organes, comme ton périnée est tout mou, tes organes vont passer par le trou, c’est ce qu’on appelle la descente d’organes. A plus long terme, tu seras incontinente et ta vie sexuelle sera un échec.”

Scène 4 : Suite logique, je lui parle contraception.

– Le stérilet, c’est la meilleure option pour toi.

– Oui mais il parait que la pose fait mal.

– Ah ah ah… Oui. Pour une femme qui n’a jamais accouché, elle a un col très fermé. Pour une femme qui a déjà accouché, c’est un peu douloureux. Mais pour toi, à l’heure actuelle, avec ton col mou et large, ça va passer sans souci.

Ok…

C’est là que j’ai commencé à comprendre que deux grossesses c’était pas une grossesse/remise à zéro/une grossesse. Ca fait vraiment deux grossesses. Tu redémarres PAS de zéro.

Bref. Ce rendez-vous a largement ébranlé ma vision de mon anatomie, et avant de partir, Denis a rajouté :

– Le seul problème du stérilet, c’est qu’il y a un risque de grossesse malgré tout de 1,4%.

Ouais, sachez-le. Visiblement, y’a un angle mort dans leur dispositif et un bébé peut réussir à venir s’y nicher.

 

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28 avril 2014

La vie des autres

Allez, on est entre nous, on peut se parler franchement.

Ca vous arrive parfois d’avoir l’impression que la vie des autres gens est vachement mieux que la vôtre ?

buffy

Parce que moi, ça m’arrive super souvent. En même temps, vous me direz, l’avantage, c’est que ça me motive. Faut voir ça comme un challenge. (Mais ça me fait perdre aussi un temps fou à aller checker sur internet si leur vie est vraiment si bien que ça.) Prenez par exemple Pénélope Bagieu. (Qui, ceci dit en passant, a posté une photo du livre alors qu’on ne se connait pas.)

penelope.jpg

Donc ça fait des années que je la suis. Ok. Comme plein de monde. Mais rappelez-vous que son blog s’appelle “Ma vie est tout à fait fascinante”. J’imagine bien qu’au début, quand elle faisait des taffs alimentaires pour la pub et que le climax de sa journée c’était le moment où elle avait failli renversé son gobelet du Starbucks, ce titre était ironique. Sauf que maintenant, sa vie est vraiment fascinante. (Peut-être que les intitulés de blog sont performatifs ? Putain… dans ce cas-là, j’ai vraiment les boules…) Alors oui, elle a sûrement des emmerdes comme nous tous. Mais bon, regardez la liste de ses voyages sur le côté de blog. Certes, c’est aussi parce qu’elle en fait des guides de voyage mais moi, la dernière fois que je suis partie en vacances, c’était 4 jours à Clermont-Ferrand et aucun éditeur ne m’a demandé de faire une sélection de mes adresses secrètes et favorites de la ville.

De toute façon, je suis fâchée avec l’Auvergne parce que le journal La Montagne a fait un encart pour annoncer la sortie du livre en écrivant :

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Mais vas-y, c’est ton cul qui est improbable. Surprenant, je veux bien. Inattendu. Mais improbable… Et je passe sur l’idée que mon but dans la vie c’est de trouver l’âme soeur.

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(Ca me rappelle un truc que j’avais complètement oublié. Et pour cause… Une première nuit passée avec un mec charmant, que je harcelais de questions pour savoir comment il qualifierait notre relation. J’attendais “vouée à un grand avenir”, “merveilleuse”, “magique” – j’étais très jeune. Et tout ce qu’il a trouvé à me répondre c’est “improbable”. Je ne l’ai jamais revu.)

Bref.

Comme je le disais récemment à Nadia : est-ce qu’il y a un embranchement dans la vie qu’on a loupé ? Un panneau qu’on n’a pas vu ? On peut prendre la prochaine sortie pour revenir en arrière ?

En même temps, quelle idée j’ai eu d’aller me foutre dans le journalisme. Tenez, regardez la liste des éditorialistes du Point

le-point
Vous remarquez pas un truc ?

Sinon, je suis de plus en plus obsédée par les faits divers. (Peut-êre parce que Chef-Mère a passé une semaine chez nous.) Dans mes préférés des derniers jours y’a :

–  à Luc-sur-Orbieu, le père qui a étranglé son fils de 23 ans parce qu’il passait trop de temps à jouer aux jeux vidéos (“selon les premiers éléments de l’enquête, le père ne pouvait plus supporter que son fils, accro aux jeux vidéo, passe autant de temps sur l’ordinateur.” Visiblement, ils étaient en vacances dans leur résidence secondaire.) (Ca me fait un peu penser au roman que je suis en train de ne pas écrire.)

– à Homosassa, le père qui a étouffé son fils de 16 mois parce qu’il le dérangeait pendant qu’il jouait à la console et qu’il regardait les trois derniers épisodes de Fringe. (J’ai eu peur parce que Coach est fan de Fringe.)

– et mon meilleur, en Inde (OUI JE SAIS mais c’est pas ma faute si c’est toujours là-bas que ça arrive), une femme rentre de sa journée de travail. Elle est fatiguée. Chez elle, elle retrouve son mari, alcoolique au chômage qui était censé surveiller leurs deux enfants. Leur fils de 4 ans et leur fille de 12 mois. Sauf que ce soir-là, pas de trace de la petite. La mère s’inquiète, son mari lui répond que vraiment, il n’a aucune idée d’où a pu aller la gosse. (12 mois = ça va pas loin hein.) Elle prévient le voisinage. Des proches viennent enquêter et harcèlent le père de questions jusqu’à ce qu’il craque et avoue qu’il a vendu leur enfant à une inconnue pour… s’acheter une bouteille de whisky. Le vendeur d’alcool confirme que le mec est venu le matin mais qu’il avait pas assez de thune. Le fils de 4 ans confirme que papa est parti avec sa petite-soeur mais il est revenu sans elle. Le vendeur raconte que le mec est revenu avec de l’argent en fin de journée.

Ok… La mère prévient la police. Et là, la police apprend que bon, ça commence à être lourd tout ça parce que quand même, c’est leur deuxième bébé fille qu’il vend pour s’acheter une bouteille.

Les deux fillettes sont recherchées mais l’inspecteur craint qu’elles ne soient tombées dans une réseau de trafic d’humains.

Mais tout ça ne vaudra jamais celui-là :

kebab

Vous me direz, ça devrait me faire relativiser mes propres emmerdes.

MAIS PAS DU TOUT

Le relativisme ça ne fonctionne pas. Allez mourir les meufs à la cantine qui te disaient “quoi, tu finis pas ton assiette ? Mais tu sais qu’il y a des enfants qui crèvent de faim dans le monde ?!” (Dans mon collège, y’avait des filles comme ça. En général, arrivées en seconde elles s’achetaient un megaphone et s’inscrivaient à la FIDL.) Mais c’est pas parce que y’a des gens qui meurent de faim que brusquement je vais aimer les haricots. Bah les emmerdes, c’est pareil.

Par exemple, quand t’es la soeur de Claudia Schiffer, que tu lui ressembles mais en moins bien bah y’a pas grand chose qui a dû te consoler dans la vie.

claudia-schiffer-soeur

Mais parlons aussi de choses positives.

Oui.

On va trouver.

Ah si! Je suis tombée sur une info qui compile toutes mes passions :

Brad Pitt a racheté les droits de l’histoire de Steubenville (l’affaire de viol dont je vous parlais, avec les Anonymous dedans).

(Là, les plus vifs d’entre vous réagissent en se demandant comment on peut acheter les droits d’un fait divers. Il a simplement acheté les droits de l’article de Rolling Stone qui racontait l’affaire en détails. Aux Etats-Unis, tu peux faire un reportage écrit et il finit à Hollywood.) Mais j’ai encore mieux :

Brad Pitt (amour) produit le prochain biopic sur Marilyn Monroe (amour), adapté du livre de Joyce Carol Oates (amour) et qui sera réalisé par Andrew Dominik (amour).

(Nan, j’ai pas une alerte sur le nom de Brad, je crois juste que les algorithmes de l’internet ont enfin compris qui j’étais vraiment.) (Je suis obsédée par les algos en ce moment.)

Autre chose positive : les lecteurs. (Vous) (Enfin certains d’entre vous.) En plus de m’envoyer des messages très sympas, de venir me voir en dédicace, y’en a qui postent des photos :

lectrice.jpg

humphrey-chat.jpg

sourire

Et même sur une plage en Australie :

australie.jpg

Et une version bizarre où j’ai l’air complètement hydrocéphale :

titiou-hydrocéphale.jpg

Mais surtout DES BOOBS :

boobs.jpg

Et en bonus, je vous conseille d’aller lire cet échange  – je sais pas s’il est en public mais bon, tentez.

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