15 novembre 2012

Meta-site, inceste and co

Je pense que vous devriez immédiatement arrêter toutes vos activités pour les 20 prochaines minutes. Annulez tout. Fermez vos 45 onglets.

Et découvrez avec joie, avec une extase religieuse le meta-site qui sert à rien. C’est une trouvaille des copains d’Ecrans. C’est un site qui mène vers les sites qui ne servent à rien.

Ces sites sont les bijous du net. Ces sites sont l’Internet. Ils sont comme un condensé de la philosophie qui sous-tend la webculture.

Donc vous cliquez sur ICI et hop, on se retrouve dans 20 minutes.

 

Coucou, vous êtes revenus ? C’était chouette ? Est-ce que vous êtes tombés sur celui-là ? Et sur celui-là ?

Ok. On peut reprendre normalement.

Message de service à un commentateur : oui, c’était moi au concert. Vous eussiez pu venir me parler. Parce que bon, la phobie sociale ça va 2 minutes mais ça diminue vachement face au fait de pouvoir se la péter en mode « ON M’A RECONNUE T’AS VU ? »

Autrement, qu’ai-je à dire ?

1°) ces derniers jours, je m’enfile du dossier de demande de sous. Pour une fois, ce n’est pas moi qui demande de la thune. Je suis dans le jury d’attribution de subvention de la SACD. (Catégorie : web/programme court/comédie.) Ce qui m’a amené à deux constats. D’abord, les auteurs qui écrivent des programmes pour enfants se sentent mystérieusement obligés de préciser que leur public peut aller de 2 ans à 77 ans. Ce qui est évidemment faux. Ce n’est pas parce que certains « seniors » portent des couches qu’ils ont le niveau intellectuel d’un télétubbies. Ensuite, visiblement, dans une fiction, un personnage secondaire homosexuel est toujours un homme. Les gouines, clairement, les auteurs ne leur trouvent pas d’utilité narratives. Je dis discrimination. Je dis mocheté.

2°) ce qui nous amène en toute subtilité à la trash-tribune de Virginie Despentes dans Têtu. « Mais pourquoi tant de souplesse morale quand ce sont les hétéros qui se torchent le cul avec le serment du mariage, et cette rigidité indignée quand il s’agit des homosexuels? On salirait l’institution? On la dévoierait? Mais les gars, même en y mettant tout le destroy du monde, on ne la dévoiera jamais d’avantage que ce que vous avez déjà fait, c’est perdu d’avance… dans l’état où on le trouve, le mariage, ce qui est exceptionnel c’est qu’on accepte de s’en servir.  » Oui elle est énervée, oui elle y va à la hache mais devant ces absurdes débats sans fin, je la comprends. On va peut-être arrêter de relancer le débat dès qu’un curé trouve un micro pour parler de polygamie pédophile, nan ?

3°) En parlant de polygamie pédophile, je suis littéralement fascinée par un procès en ce moment. Celui du père qui a couché avec ses filles mineures. Inceste/viol/crime ? Sauf que pas tout à fait dans la mesure où les filles affirment qu’elles étaient consentantes. Elles témoignent donc en faveur de leur père. L’une des deux vit même désormais avec lui puisqu’ils sont amoureux. Et ils ont eu une fille ensemble. Bonne ambiance familiale à Noël j’imagine. Et la mère dans tout ça ? Bah elle faisait ce que font toutes les mères dans ce genre de cas : elle organisait des plannings des rapports sexuels de ses filles avec son mari parce que sinon, c’était un peu le bordel n’est-ce pas. Accessoirement, elle leur apprenait aussi à faire des fellations parfaites. (Ca s’appelle la transmission du savoir familial.) Ceci étant, la mère est la seule à souhaiter être condamnée et à admettre que quelque chose a déconné. J’aurais tellement aimé que cette meuf tienne un blog de maman pour nous raconter le quotidien de sa famille « atypique ». J’aime beaucoup la finesse de l’avocat du père qui parle d’un « phalanstère post soixante-huitard, avec une très grande proximité des uns vis-à-vis des autres, c’était un peu le grand n’importe quoi » au lieu de dire « inceste sur leurs filles mineures ».

 

4°) Difficile de faire l’impasse sur cette photo :

Mais étant moi-même dans une union intergénérationnelle, je me garderais bien de faire des blagues. Je pourrais vous raconter la fois où allant dans un musée avec le chef, il demande deux places, sort sa carte de presse pour avoir une réduction et où le guichetier s’est tourné vers moi pour me demander ma carte de lycéenne mais ça serait mesquin.

Pour finir, étant toujours sans nouvelle de Romain Roza, voici donc la suite mon ignoble chantage :

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5 novembre 2012

Oreiller pour télé, France Inter, gays

Ces derniers jours, mon quotidien a été une succession de non-évènements. D’abord, j’ai décidé d’améliorer ma vie.

Ce qui veut dire grosso modo l’organiser.

J’ai donc commencé par ajouter à mon navigateur un organisateur de tâches.

Je l’ai rempli de trucs à faire. Aller à la CAF, aller à la mairie, aller à la préfecture.

Ensuite, j’ai regardé le plafond.

Et puis j’ai décidé qu’organiser ma vie passait forcément par organiser mon lieu de vie. (Plutôt que de sortir de chez moi pour obtenir des papiers d’identité en règle.)

Du coup, j’ai passé 15 jours à ranger.

Après, j’ai passé une soirée à râler que je passais mon temps à ranger alors que merde, moi aussi j’ai un travail mais ça, on s’en fout hein, bien sûr.

J’ai également décidé de redevenir intelligente. C’est le genre de velléités qui traversent régulièrement tous ceux qui ont, un jour, nourri des ambitions intellectuelles – avant de finalement rentrer dans la vie active. Concrètement, ça consiste à remplacer les mp3 de Maroon 5 par les colloques du Collège de France en se disant que y’a bien un brin d’intelligence qui va passer par capillarité dans notre cerveau.

Cette velléité intellectuelle n’apparaît pas de manière flagrante dans mon dernier papier pour Slate, j’en conviens. (C’est un top 10 des pires cadeaux de naissance.) Mais je travaille sur un autre article dont j’ai fièrement annoncé le sujet au chef. « Mon prochain sujet, c’est Internet ». Il a répondu « ok… » mais dans ses yeux y’avait un bandeau comme en bas des chaînes d’infos qui se déroulait et sur lequel je pouvais lire « c’est pas un sujet, y’a pas d’angle, elle va me refiler 30 000 signes qui vont partir dans tous les sens et qui vont être super chiants parce qu’elle se croit au collège de France en ce moment, alors que ses meilleurs papiers elle les fait en regardant A 20H c’est Canteloup ».

– En parlant de regarder la télé, un mec a conçu un objet absolument indispensable mais inexistant sur le marché. Le problème :

La solution :

Voir plus d’explication ici. 

– Rien à voir. Amis étudiants : ce lien est pour vous.

– Sinon, cette partie ne s’adresse qu’aux free-lances, chômeurs, étudiants qui sèchent les CM du matin, et personnes qui se sont repliées chez elles pour chercher leur voie : est-ce qu’on peut parler de Sony Chan ?

Sony j’aiunevoixquitedonneenviedetefairepercerletympanparunscorpion Chan.

On va tous y passer – Sony Chan par franceinter

Et bien cette meuf qui réussit à te faire envier le sort d’Helen Keller (je pense vachement à Helen Keller en ce moment)(y’a une raison à ça, petite j’avais été très impressionnée par la scène où elle explique comment elle a fini par associer le liquide eau et le signe qu’on lui faisait dans la main, or j’essaie d’apprendre à têtard à associer des phonèmes avec des concepts)(il comprend pas) bref, Sony Chan, elle fait de la radio. Ce qui en soi ne me poserait aucun problème si elle n’avait pas été engagée sur la seule radio que j’écoute : Inter.

Et comme bosser seule dans le silence à 11h du mat c’est un peu anxiogène, je cherche une autre solution. (Le Collège de France à 11h du mat, c’est pas humain non plus.) Si vous avez des suggestions…

Vanity Fair a fait un long papier sur la folle histoire de notre Président avec notre Première Dame. Ce qui m’a amenée à me demander pourquoi on ne lit pas ses détails dans la presse française. Pas par respect de la vie privée, vu le nombre de papiers sur cette histoire. C’est d’autant plus étrange que les journalistes qui font ces articles sortent en général des livres dans lesquels ils mettent ces détails. Bref, si vous avez la flemme de lire en anglais, je vous fais un résumé du truc 1°) dès le début de leur relation, la plupart de leurs proches considérait Hollande comme plus intelligent et talentueux que Royal, 2°) qu’il a donc mal vécu pendant des années l’ascension de Royal, 3°) que dès que Trierweiler a rencontré Hollande elle a été convaincue qu’il irait très loin, 4°) que dès 2003, ils avaient une liaison et que Royal a téléphoné plusieurs fois à la direction de Match pour les prévenir et placardiser Trierweiler, 5°) que l’un des endroits où Trierweiler et Hollande pouvaient se voir en cachette était chez… Falorni. Le mec face à qui Royal a perdu les élections (et que Trierweiler a défendu avec son fameux tweet). 6°) qu’en 2007, Royal a fait un chantage à Hollande pour qu’elle se présente à la présidentielle et pas lui (en gros, elle lui aurait dit que s’il annonçait sa candidature, elle balançait sa liaison avec une journaliste) 7°) que Trierweiler a eu l’idée du concept de président normal qui a été la base de la campagne de Hollande.

– Alors qu’on nous emmerde avec le mariage pour tous qui divise la pauvre société française, une photo de Neil Patrick Harris (How I Met Your Mother) avec son mec et leurs enfants :

– En parlant d’enfant, le petit garçon de 6ème sens a bien grandi…

– Pour finir, un petit message personnel. Tant que je n’aurai pas reçu un mail d’explication/excuse de la part de Romain R., aka le bassiste de Sarah W. Papsun, j’ai décidé d’égréner sur ce blog des photos de son adolescence difficile. (A l’époque où on était ado, y’avait pas de filtre pour rendre les photos belles.) Pour l’instant, je suis sympa, je mets pas son nom complet (mais je sais que certains de ses élèves lisent mon blog…) La dernière fois que j’ai vu meilleur ami, c’était le lendemain de mon démoulage. Il m’a promis qu’il passait chez moi la semaine suivante. Depuis, plus rien. (C’était donc il y a 9 mois hein.)

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24 octobre 2012

Lectures du moment

Pagedeuxcentquatrevingtseize.

Soit p296.

Non, c’est pas là où j’en suis de ma future grande œuvre romanesque (putain… ça serait tellement beau). C’est la page cornée depuis une semaine sur mon exemplaire de Fifty Shades.

Ouais, désolée. JE SAIS qu’on nous a saoûlés jusqu’à l’overdose avec ce bouquin.

Mais il n’empêche que vous n’aurez lu nulle part ailleurs quelqu’un qui vous dit « je ne peux plus. J’en suis p296 et je crois que je ne peux pas aller plus loin. J’ai fait tout mon possible. J’ai alterné avec d’autres lectures (le Roi Pâle, autant dire que le choc était violent), j’ai lu en diagonale, j’ai sauté quelques dialogues mais là, je cale. Continuez sans moi les copains, ne perdez pas de temps, ces putains de viets sont partout, prêts à nous massacrer, je vous ralentis, allez-y, continuez, allez chercher de l’aide. »

Parce que dans la masse phénoménale de papiers sur ce bouquin, on dirait que tout le monde a lu les 551 pages en intégralité. (Ce moment désespérant où tu commences à compter combien de pages il te reste à lire…) Bah, pas moi et j’ai le courage de le dire haut et fort.

Pourquoi je ne peux pas finir ce livre ?

– Pas du tout à cause du cul qui serait trop soft. Parce que ça, c’est n’importe quoi. Soft ou pas soft, c’est excitant et c’est en gros ce qu’on lui demande. D’ailleurs, collègue arc-en-ciel a fait un super papier qui résume exactement ce que je pense sur le ton condescendant qu’ont eu la plupart des journalistes pour parler de « porno pour maman ».

– C’est mal écrit mais en même temps, j’aime bien, parce que ça me rappelle vachement un roman inachevé que j’ai écrit à 14 ans (dans lequel mon héroïne avait également un orgasme rien qu’en se faisant tripoter les nichons).

– Le contrat. J’ai lu pas mal de critiques qui poussaient des cris d’orfraie à cause de cette idée de contrat entre les persos. Un contrat, c’est un peu comme une liste, donc c’est pas peu dire que l’idée m’a plu.

Le vrai problème, c’est l’humour.

Parce que sachez que 50 shades est ponctué de touches d’humour qui, au début, m’ont plutôt fait sourire, j’avoue. Et pourtant, porno et humour ça marche pas ensemble. D’ailleurs, plus généralement, faire une blague en niquant, c’est pas vraiment une bonne idée. (Je parle d’expérience.) (En plus, allez comprendre pourquoi les meilleures blagues me viennent toujours pendant les fellations.)

Ce qui m’a écoeuré dans 50 shades c’est que c’est la même blague qui revient dans toutes les pages (en tout cas jusqu’à la page 296). Blague de l’héroïne Anastasia qui consiste grosso modo à balancer une vanne sur le fait que le mec qui est censé être son grand amour ne rêve que de lui fister le cul. La première fois c’est drôle mais ça devient assez vite agaçant. Elle la décline en monologue intérieur face à sa meilleure amie et son père, puis en dialogue avec Christian. Inlassablement le même ressort comique encore et encore. A partir de la page 200, alors que j’aurais dû être en pleine identification avec Anastasia, le processus s’est inversé. A chaque fois qu’elle sortait sa putain de vanne, j’étais prise d’une brusque envie de lui fouetter le dos jusqu’au sang avec une cravache à clous puis de faire couler du vinaigre sur ses blessures.

Voilà pourquoi j’abandonne Fifty Shades of Grey.

Par contre, j’ai une autre lecture à vous conseiller. Un excellent texte sur les jeux vidéos en ligne – ce qui correspond un peu à un autre Internet, assez éloigné de celui des adultes. (Quoique, il fait un parallèle avec les sites de cul assez pertinent.) En gros, il commence par le constat que les jeux gratuit en ligne pour les gosses sont hyper genrés et que les jeux pour garçons sont très graphiques, beaux, hyper bien foutus alors que les gamines n’ont droit qu’à des machins tout pourraves où il faut juste habiller de façon stylée une poupée et/ou lui trouver un mari.

« je vois les petites filles s’abrutirent en posant des faux cils sur des têtes à coiffer pixelisées jusqu’à la mort, tandis que les garçons mettent au point des stratégies militaires en temps réel avec plusieurs dizaines de pions virtuels. » Et comme il le dit très intelligemment « Le sexe ne précède pas la mise en connexion des individus sur les machines : le sexe est le processus et le produit de cette connexion.” C’est-à-dire que ces jeux qui font semblant d’avoir été fabriqués pour correspondre à ce qu’aiment les gamines, font en réalité le travail inverse et disent aux gamines “c’est ça que tu dois aimer parce que tu es une fille”.

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18 octobre 2012

Pathologie de la vie quotidienne

L’autre jour, je suis sortie avec têtard pour faire des courses. (= Racheter le sac plastique géant qu’on attache à la poussette et qu’on appelle communément « l’habillage pluie »:

A Paris, il y a une vaste compétition de vol d’habillage pluie à laquelle j’ai décidé de ne pas prendre part. Donc quand on me vole le mien, je pars « en boutique » en racheter un comme une grosse truffe alors que je pourrais simplement voler celui de la poussette d’à côté qui est sûrement celui qu’on m’a piqué la semaine dernière. Bref.)

Je vais donc prendre le métro. En haut des escaliers, je change mon sac d’épaule pour pouvoir bien attraper la poussette à deux mains avec ledit têtard qui repose majestueusement dedans et je m’apprête à descendre précautionneusement les marches. Là, un gentil monsieur me demande « vous voulez que je vous aide ? ». Je lui fais un grand sourire / yeux qui pétillent avant de répondre avec un entrain un peu exagéré « non merci, ça ira ! ».

Ca, c’est la scène vue de l’extérieur.

Si on passe en focalisation interne avec moi, c’est pas du tout, du tout la même chose.

Dans ce cas, il faut faire un flash-back. On rembobine la scène jusqu’à la sortie de chez moi. Je suis avec ma poussette devant l’entrée de l’immeuble et j’hésite. Soit je vais à gauche, soit je vais à droite.

I A droite, j’y vais à pieds mais c’est relou. C’est loin, il fait froid.

II A gauche, j’y vais en métro. Problème, il y a les escaliers à descendre et monter. Sauf que, attention, dans la phrase « Problème, il y a les escaliers à descendre et monter » le problème ce ne sont pas les escaliers à proprement parler. Le problème qui me fait hésiter sur la direction à prendre, c’est que si on me voit en train de galérer avec ma poussette, quelqu’un risque de venir me proposer de l’aide. HORREUR. ABOMINATION. Parce que là, de deux choses l’une.

a/ Soit j’accepte et il va y avoir quelques secondes où on va devoir descendre les marches en rythme (ce que je n’arrive jamais à faire), quelques secondes qui sont trop courtes pour se parler mais où on est bloqués dans une certaine intimité. Malaise. Et puis à l’arrivée, il va falloir dire quelque chose. Genre « merci beaucoup ». Remalaise. Et ensuite, je vais avancer et, le métro parisien étant ainsi foutu, me retrouver face à une nouvelle volée de marches. Et la personne qui m’aura aidée se sentira obligée de recommencer alors qu’elle n’avait peut-être pas prévu ça. Reremalaise.

b/ Soit, je refuse son aide d’entrée de jeu mais c’est compliqué de dire non à quelqu’un qui agit par pure gentillesse.

Conclusion : Voilà, en gros, tout ce qui se passe dans ma tête quand je suis au seuil de mon immeuble. J’ai quand même choisi de prendre le métro, et j’ai ressassé le scénario de « on va venir m’aider qu’est-ce que je vais faire » pendant les 300 mètres qui me séparaient de la bouche du métro.

Ouverture de conclusion : Autrement dit, je me mets de moi-même dans une situation qui va générer une interaction sociale (meuf seule de 30 kilos avec sa poussette et son têtard qui en pèsent 18), interaction que je me sens incapable de gérer correctement.

C’est le genre de pensées qui occupent une bonne partie de mes journées.

C’est aussi pour ça que je travaille seule de chez moi. Outre le plaisir de trainer en pyjama et d’avoir un accès illimité à youporn, ça me simplifie la vie. Je n’ai plus à perdre mon temps à anticiper d’éventuelles interactions sociales. Parce que dans le fond, le vrai problème ce n’est pas l’interaction elle-même c’est la place qu’elle occupe dans mon esprit en amont. (En choisissant de bosser seule à la maison, je fais un peu comme Barack Obama qui n’a que deux couleurs de costards, gris ou bleu. « Pour ne pas s’encombrer le cerveau avec des choix sans importance, il limite les options. Pour la sélection du costume du jour, cela signifie : le gris ou le bleu. « Il faut avoir sa routine », conseille Obama. Selon lui, des études l’ont montré : le simple fait de prendre des décisions diminue la capacité à en prendre d’autres. Mieux vaut éviter de se laisser distraire par des détails quand on a à arbitrer entre Jérusalem et Téhéran.” Très cool portrait de lui d’ailleurs.)

Ce n’est pas de la timidité ou un problème d’estime de soi. C’est

1°) un réflexe que j’ai depuis mon enfance lié à l’idée que les Autres = danger. (Dès mes deux ans, j’ai eu des intuitions sartriennes.)

2°) le fait que j’ai eu beaucoup de difficultés à intégrer les codes sociaux élémentaires et que toute situation reposant uniquement sur ces codes de bonne manière me donne l’impression d’être une poule devant un couteau. Ou un Inuit devant une banane.

 

A l’inverse, une interaction sociale négative ne me pose aucun problème dans la mesure où elle enfreint précisément les codes. Genre : insulter quelqu’un dans la rue, je fais sans souci. (En ce moment, ma spécialité avec la poussette c’est de rouler sur les talons des gros culs qui se baladent par trois en prenant toute la largeur du trottoir. Une attitude qui provoque une interaction sociale type “putain, mais bougez vos gros boules dégoulinants de merde!”)

Ceci étant, ça va en s’améliorant avec le temps. Je me souviens très bien, quand j’étais étudiante, de rester chez moi à compter mes pièces de monnaie avant d’aller m’acheter un pain au chocolat et en découvrant que je n’avais pas pile la monnaie de m’effondrer sur mon canapé-lit en me demandant comment j’allais faire. Je pouvais passer une heure à retourner l’appart à la recherche des pièces qui me manquaient. Parce que donner un billet pour payer un truc pas cher me gênait profondément et entrainait une interaction sociale plus longue avec le vendeur. (D’ailleurs, en l’écrivant, je me rends compte que je continue de m’excuser quand je n’ai pas pile le compte.)

Bref, ça va en s’arrangeant mais ça continue quand même d’être là. Je suis au café. Je suis bien. Jusqu’au moment où je prends conscience que le serveur ne m’a pas filé l’addition avec le café. Horreur 1. Il va falloir lui demander. Horreur 2. Il me l’apporte et que je n’ai pas la monnaie. Il va falloir que j’aille au comptoir avec ma note et mon billet pour payer. Ces pensées me gâchent alors la fin de mon café que je prenais tranquillement toute seule.

Amis étudiants en psychiatrie, vous êtes les bienvenus. Considérez que vous êtes ici comme chez vous hein.

Pour autant, tout cela ne m’empêche pas d’aller au café, de prendre le métro avec ma poussette, de manger un pain au chocolat. Ca engendre juste une putain de pollution dans mon cerveau.

Comment on fait pour vivre tranquillement avec ça ?

Plusieurs techniques. D’abord, ça dépend de mon état d’esprit. Certains jours, tout ça me pose beaucoup moins de problèmes. Je suis en mood “conquérir le monde”. Ensuite, avoir des amis qui gèrent ça à votre place. “Ondine, tu peux demander l’addition ? Et tu peux aussi aller aux toilettes, pour me dire après où c’est pour que j’ai pas à demander ?” etc. Enfin, ça rend bizarrement beaucoup plus aimable. Pour contrer le fait que je ne sais pas gérer naturellement l’interaction sociale codifiée, je me transforme en meuf la plus avenante du monde. Quand je dois demander où sont les chiottes, on dirait un peu que je suis en train de demander le serveur en mariage. Et last but not least, on comprend mieux pourquoi Internet m’est apparu comme la plus belle invention humaine ever.

L’autre soir, j’expliquais tout ça au chef en attendant un peu qu’il éclate de rire et s’exclame “mais tout le monde est comme ça tu sais!”. Mais il a pas du tout répondu ça. Il m’a dit que c’était de la phobie sociale. J’étais pas trop convaincue parce que pour moi phobie sociale = phobie des gens. Or je n’ai pas la phobie des gens. Je suis pas certaine que ce soit de la phobie sociale donc. Ce sont moins les gens que les codes qui me posent un problème. (A noter d’ailleurs, que passer à la télé ne me pose aucun problème parce que j’ai beaucoup mieux intégré les codes qui régissent la télé que ceux qui régissent les rapports avec mon boulanger.)

Sinon, je sais pas si vous avez remarqué mais c’est incroyable ce que Paul Ryan (le vice-president de Romney en cas de victoire)

ressemble à Nathan Scott de One Tree Hill.

 

Et pour finir, ma photo de déguisement de couple préféré au monde (via 4chan) :

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13 septembre 2012

Si mon blog était un tumblr #2

Reprenons où nous nous étions arrêtés à savoir… heu… la poupée qui pète c’est bien ça ? Ok.

On est jeudi soir, j’ai trois tonnes de boulot en retard, je suis fatiguée et il est tard. (22h48) (Ouais, pour vous c’est peut-être pas tard mais moi, je me lève à 10h le matin)(j’ai naturellement besoin de dormir 10h par nuit)(oui, j’ai un enfant qui se réveille à 10h30 le matin, allez-y, détestez-moi).

4°) Des images.

C’était le 11 septembre donc hommage (je la fais tous les ans celle-là et j’assume) :

C’était l’arrivée de l’iPhone 5, c’était la keynote. Ce que les médias ne vous ont pas dit, c’est qu’Apple a aussi montré ses nouveaux écouteurs appelés Earpods. Ils sont comme les anciens sauf qu’ils ne rentrent dans aucune oreille humaine. Mais comme tous les écouteurs Apple, ils seront capables de faire tout ça :

Ca n’a vraiment rien à voir (à part que ça me fait rigoler comme un petit confetti joyeux) et je ferais mieux de mettre tout ça sur mon tumblr mais tant pis :

(Via 4chan)

Et :

 

Une semaine riche en émotions familiales puisque :

ma grand-mère a ressuscité :

sous la forme d’une espèce de singe nouvellement découverte et nommée Lesula.

Et que ma cousine dont j’étais sans nouvelle semble en pleine forme :

(via le tumblr avec le plus beau design ever)

5°) Comme vous l’avez peut-être remarqué c’est la rentrée littéraire. Pour l’instant, j’avais fait l’impasse dessus mais là, je tiens quand même à signaler que mon auteur préféré de tous les temps vient de publier un nouvel ouvrage :

Nan, c’est pas une blague. Je pense que tout foyer qui se respecte devrait être pourvu d’un Guiness Book. Plutôt que cette daube de La Terre Vue du Ciel. Petite, j’ai passé des heures d’éblouissement devant une édition de 1974 qu’on avait récupérée sur un trottoir. Le Guiness c’est le livre de tous les rêves. C’est le livre de l’internet avant internet. Il est l’ancêtre naturel de la webculture.

Dans cet ouvrage ciselé par de petites fées, on trouve des records comme le mec qui a couru le 100 mètres obstacles en palmes le plus vite au monde. (C’était en 2008, un Allemand.)

C’est une ôde à l’inventivité humaine. Les mecs qui ont décidé de perdre leur temps à inventer un record à la con ont toute mon estime. Même ces gens qui ont battu le record de la plus grande mosaïque faite avec des tasses de café pleines (sachant qu’ils se sont fait chier à doser le lait dans le café pour faire des putains de dégradés).

Et puis, il y a le champ animalier. Cette année, y’a le perroquet qui met le plus de paniers de basket AU MONDE. Le plus impressionnant est l’enthousiasme de la meuf qui aura consacré des mois de sa vie pour arriver à ce résultat au détriment de toute vie sexuelle. (Tu ne peux décemment pas passer tes journées à entrainer un perroquet à mettre des paniers ET continué d’avoir une vie sexuelle normale.)Mais j’aime aussi la blonde aux cheveux longs, une déléguée du Guiness, qui enregistre le record. J’aime son air blasé, ce genre de « hier j’ai mesuré le plus gros caca fait par un nain et avalé par un cheval », c’est pas ton perroquet qui va m’impressionner ». Comment tu finis là dans ta vie ? A quoi ressemblent tes journées de boulot ?

Et le grand classique (hin hin hin…) l’homme et la femme les plus petits du monde.

Non, ce n’est pas du voyeurisme malsain. C’est pour fêter la beauté de la diversité humaine.

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