17 juin 2009

Fatigue

No sex today. Pourtant, j’ai des idées et même des bouts de phrase mais mon état physique et cérébral m’empêche de rédiger quoique ce soit. Mon corps ne réclame qu’une chose : pioncer pendant des heures. Ou juste un quart d’heure, ça pourrait aussi faire l’affaire. Là, j’ai quand même dû installer mon porte-stylo (et le stylo) de façon à me crever l’oeil si jamais je pique du nez. En même temps, il me reste 3 semaines à tirer dans ce bureau et je pourrais tenter une sortie grandiose en m’assoupissant sur mon bureau… ma conscience professionnelle me dit non.
A la place, je vais tomber dans la facilité du post vidéo. C’est pas le meilleur « recut trailer » du monde, c’est un peu facile mais bon, c’est quand même cool de vider Amélie Poulain de sa substance très subtilement sirupeuse.

Evidemment, ça ne vaut pas celui du générique d’Arnold et Willy.

[Je mets pas celui de Shining parce que sinon mon cinquième de lecteurs sectaires et technocentrés comme on disait début avril 2003 va me pourrir dans les commentaires. Tant pis pour les autres.]
Il faut que j’arrête de taper sur ce clavier sinon le grand patron va croire qu’il me reste du travail à faire et ne va pas me laisser partir plus tôt.
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17 juin 2009

Guide des chiottes n°9

Quand on se retrouve à Pigalle et qu’on est dans l’obligation d’aller boire un verre – au hasard en attendant un concert – nombreux sont ceux qui ont le même réflexe : la Fourmi. Et ben c’est une très grave erreur.
Et c’est là que se confirme l’hypothèse selon laquelle les toilettes d’un bar en disent long sur l’état d’esprit du lieu (hein, ouais, les lieux ont des esprits de même que ma grand-mère était donc un slow loris – Karamazov, aucun rapport, fils unique).
Par exemple, à la Fourmi, sur la porte des chiottes d’aisance, on peut voir ça :

Arrêtons-nous quelques minutes sur ce que révèle ce message. D’abord, la Fourmi a un problème d’ordre technique. Bon… c’est pas très rassurant mais ça peut arriver partout. L’essentiel est qu’ils réparent la porte. Beaucoup plus révélatrice est la phrase : « On viendra pas vous chercher!! » Forcément, au premier abord, on se dit qu’il s’agit d’une innocente boutade. Que nenni mes amis ! Pour ma part, je suis convaincue qu’il faut prendre cet avertissement au pied de la lettre. Il suffit de voir le pas trainant et triste des serveurs (métaphore filée du « pied ») mais tellement triste mais triste à faire pleurer les pierres, vous imaginez même pas, bref ça suffit pour comprendre que descendre vous sauver constituerait un putain d’effort pour eux. A part peut-être le serveur mâle qui parait plus énergique que ses collègues. Que ce café soit situé rue des Martyrs me semble assez prophétique. Les serveurs de la Fourmi ne sont pas désagréables. Juste ils portent sur leur visage les stigmates du mal du siècle, de la fatigue de vivre, et dans leurs regards qui survolent la salle du café on peut lire précisément ceci :
« Alors s’assit sur un monde en ruine une jeunesse soucieuse. […] Il leur restait donc le présent, l’esprit du siècle, ange du crépuscule, qui n’est ni la nuit ni le jour ; ils le trouvèrent assis sur un sac de chaux plein d’ossements, serré dans le manteau des égoïstes, et grelottant d’un froid terrible. L’angoisse de la mort leur entra dans l’âme à la vue de ce spectre moitié momie et moitié foetus. » (in Confession d’un enfant du siècle, chap. 2, Alfred de Musset).
Le sac de chaux plein d’ossements c’est la Fourmi. (HAN… Punaise… Je viens juste de comprendre pourquoi ça s’appelait la Fourmi… Dingue.) D’une certaine manière, c’est mélancolique, c’est désespéré mais c’est beau. C’est peut-être le dernier café où l’âme du romantisme reste aussi vivace.
D’ordinaire, je suis excessivement compréhensive avec les gens qui font la gueule au boulot parce que travailler c’est nul et que je ne vois pas pourquoi, déjà qu’on se fait chier, on devrait en plus feindre l’extase. Ce qui m’attriste vraiment à la Fourmi c’est de constater que les serveurs entre eux font la gueule. Je ne dis pas qu’ils se font la gueule. Juste qu’ils se croisent sans un sourire, qu’ils se tiennent debout l’un à côté de l’autre sans échanger un mot.
Du coup, vous me direz, ça crée une certaine homogénité du genre « la vie est un fardeau dont je n’ose me défaire ».
Rajoutez-y que l’autre jour, il pleuvait des trombes d’eau et qu’ils ont eu la bonne idée de passer des chants grégoriens…

Notez au passage l’autocollant « essuie-toi.com » MAIS ne vous excitez pas. En réalité, c’est un groupe de musique « jolie chérie » qui est en train de réinventer un truc entre le coup marketing et la comm virale. L’idée était plutôt pas mal mais c’était sans tenir compte de l’immense déception des gens qui, comme moi, sont allés taper « www.essuie-toi.com » et qui sont tombés sur le banal myspace d’un groupe de zique à savoir le truc que, par essence, on évite comme la peste quand on a un compte myspace.
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