20 mai 2011

Aveu : je n’ai pas testé Cannes – 2

Cannes – Jour 2

Jour 1 ici

3h (du matin) Je me réveille en sueur. Je viens de réaliser que si je n’écris aucun papier, la comptable de Slate va sans doute refuser de me rembourser mes 300 euros de billets de train. Je me rendors en me promettant de m’y mettre le lendemain.

12h30 Alors que je me lève fraîche comme la rosée – tu m’étonnes, je viens de dormir 12h – mes colocs me font un remake de Very Bad Trip. Au fur et à mesure que les minutes passent, les souvenirs de la veille leurs reviennent. Attends, les accréds sont dans ma poche. Attends, les accréds sont dans la poche de ma veste. Attends, ma veste est chez Maud. Attends, Maud n’est pas chez elle. Attends, tu te souviens de qui est Maud ?

Moi, je m’en fiche, j’ai dormi, je sautille de bien-être. Je prends mon téléphone et là, je découvre 3 textos de Henry Michel. Je n’ai pas le temps de les lire, il est déjà en train de me téléphoner. Il m’annonce : « Je vais appeler Johan Hufnagel et lui dire que j’arrête le blog Cannes.

– T’arrêtes quoi ? T’as pas commencé à écrire.

– Ah oui… Bon. Je vais écrire un billet pour expliquer que je ne peux pas écrire. » Je me mords les lèvres de dépit. Je viens de lui donner une idée de sujet alors que je suis toujours en pleine galère. En même temps, pour l’instant, il n’a rien écrit non plus. A cette idée de ne pas être la seule nulle mais que nous soyons deux cancres angoissés, je me sens suffisamment rassérénée pour envisager d’aller voir un film.

14h Je croise Ioudgine, qui tient le blog Cannes d’Arte.

Ioudgine, blogueuse-mystère

Je compte sur elle pour médire sur Pierre Siankowski qui tient le blog Cannes des Inrocks et nous pond du 75 000 signes toutes les deux heures, tu-vois-easy-tranquille-la-vie, accompagnés de photos des stars avec qui il passe ses soirées. (Je suis pétrie de jalousie.) Mais je n’ai pas le temps d’en placer une qu’elle m’annonce que c’est vraiment super dommage que je sois partie me coucher la veille vu qu’elle a été à une soirée à l’hôtel Marriot avec Owen Wilson. Ok. Je vais donc aller me pendre. Je me sens désespérément seule. En même temps, j’ai bien conscience que si je ne sors pas (parce que je dors à minuit) et que je ne vais pas non plus voir de films (parce que je dors encore au moment des projections presse du matin) faut pas que je m’étonne d’avoir rien à écrire.

15h Je vais enfin voir un film. Oui, un film. Je sais, c’est fou. Je peux encore sauver ce festival. (Surtout que Henry Michel, lui, n’a vu aucun film pour le moment. C’est quasiment comme si je prenais une longueur d’avance.) Cependant, mon coloc exprime un léger doute sur le choix de film que j’ai fait. Le dossier de presse disait « MICHAEL décrit les cinq derniers mois de la vie commune forcée entre Wolfgang, 10 ans et Michael, 35 ans ». Mon coloc me fait remarquer qu’on s’apprête donc à voir un film autrichien sur la pédophilie. Je réponds que non, vie commune forcée, ça peut aussi vouloir dire qu’ils sont coïncés ensemble suite à une attaque de zombies. Il se trouve qu’il avait raison (en même temps, dans le dossier de presse, ils mentionnaient aussi Natascha Kampusch, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille). Ceci étant, je ne vois pas comment on peut faire plus cannois que ça comme genre de film chiant. Je vous fais le pitch pour être certaine que vous n’irez pas le voir (c’est une daube). Donc Michael est un pédophile qui tient enfermé dans sa cave un petit garçon qu’il viole tous les soirs après s’être lavé les dents. Le film, quasi muet, décrit la vie quotidienne de ce couple ‘peu ordinaire’. Michael coupe les cheveux de sa victime. Ils fêtent Noël. Ils dînent ensemble. Ils vont se promener.

Pour déterminer si c’est un bon film ou pas (en l’occurrence la réponse est : ou pas), un critère simple : le rire. Le fait que mon coloc et moi ayons été pris d’un fou rire pendant la scène la plus glauque du film me semble être le signe d’un échec pour le réalisateur (qui était, malheureusement pour lui, présent à cette projection et a donc pu profiter des ricanements des deux crétins derrière lui). Pourquoi a-t-on ri ? Un soir, Michael est seul affalé sur son canapé devant la télé. (Le gamin étant enfermé à la cave.) Il regarde ce qu’on suppose être une parodie de film d’horreur en version porno. On entend en off le dialogue, la caméra est sur Michael. Voix d’homme : « Tu vois, ça, c’est ma bite. Ca, c’est mon couteau. Tu préfères que je t’enfonce quoi ? » Et là, Michael est mort de rire. (Ce qui ne va pas arriver très souvent pendant le film.) On comprend que vraiment, il trouve que c’est une super blague. Le lendemain soir, Michael dîne en face-à-face avec le gamin, comme tous les soirs. Ils ne parlent pas, comme d’hab. Et puis, Michael baisse la tête et commence à rire. (Là, j’ai pris ma tête entre mes mains de gêne, je me suis tassée dans mon fauteuil et mon coloc a murmuré « non… il va pas oser… ») Michael, hilare, a vraiment trop envie de partager la bonne blague de la veille. Il se lève. Il ouvre sa braguette. On voit son petit sexe tout rose pendouiller au-dessus de son assiette de purée et il dit au môme « Tu vois, ça, c’est ma bite » Il prend son couteau « ça, c’est mon couteau. Tu préfères que je t’enfonces quoi ? » Michael hoquette de rire, il regarde le môme en attendant vraiment qu’il partage son hilarité. Le gamin ne lève même pas la tête et continue de manger en répondant « Ton couteau ».

Très intense moment de malaise dans la salle, tellement la scène qui se veut sobre est clichée et maladroite.

19h30 Réunion de crise autour d’un verre avec Henry Michel. L’équipe de Slate à Cannes (plus connue sous le noms d’équipe des gros losers) a besoin de faire le point. Désormais, une seule chose nous préoccupe. A ce stade, on a clairement abandonné la recherche d’idées de sujet. On cherche un échappatoire. Henry sirote sa coupe de champagne avant de me poser enfin la question qui lui brûle les lèvres : « Johan Hufnagel, il est plutôt genre mec cool ou nerveux ? »

20h On décide qu’il est plutôt cool et on part à la soirée Inrocks.

22h On se dit qu’il est vraiment très cool et que ça va le faire bien rigoler si on lui envoie une photo de ses pigistes branleurs en train de picoler.

22h01 Henry Michel se dégonfle. Non on ne peut pas envoyer cette photo au chef alors qu’on devrait être en train de bosser. Je réponds que je m’en fous, je la mettrai dans mon billet. Henry Michel se fige. « Quel billet ? T’as un billet de prévu ? Tu l’as déjà écrit, c’est ça ? T’as fait combien de signes ?? »

22h03 Henry Michel quitte la soirée en courant. Je comprends tout de suite qu’il rentre chez lui travailler. Je fais un sprint dans la rue pour le rattraper, je bouscule un mime (“con de mime”), je crie « Henry, reviens, je te jure que j’ai pas écrit une ligne ». J’arrive à sa voiture. Trop tard. Il a claqué la portière et s’est enfermé à l’intérieur. Je tambourine à la vitre. De l’autre côté, je le vois, le visage baigné de larmes : « Comment t’as pu me faire ça ?? T’as écrit un papier sans me le dire. En douce. Il est déjà en ligne sur le blog, c’est ça hein ?! » Je lui jure que non et je fais crisser mes ongles contre le plastique de la vitre. Mais c’est inutile, j’ai perdu sa confiance. Il me dit « Je m’en fous, je rentre, je vais poster cette nuit », il démarre et disparait dans la nuit cannoise. (Je n’ai, à ce jour, plus eu de signe de vie.)

4h (du matin) Je dors à poing fermé. Je n’ai pas rédigé une ligne d’article, mon collègue de lose a disparu, mon coloc est ivre mort et m’envoie des photos de lui aux chiottes mais rien, absolument rien ne m’ôtera le sommeil. Je suis malgré tout réveillée par un texto. C’est le chef. « Il faut que tu fasses un papier. » J’ai la tête embrumée, mais je me dis que ça va, je vais lui pondre son papier Cannes, ça sert à rien de me harceler en pleine nuit. Je lis la suite du message « un papier sur DSK. » Epic fail qui nous ramène donc au post d’hier dans une sorte d’inception du blog.

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19 mai 2011

Aveu : je n’ai testé ni Cannes ni Strauss-Kahn

Breaking news / actu /alerte / j’ai fait un papier DSK. Plus précisément sur les éléments de langage vomitifs des mecs qui le défendent. (Coucou BHL. Coucou Jack.) Viendez vous énerver avec moi. Ou contre moi.

Ensuite, je suis allée à Cannes. (En vrai, je suis d’abord allée à Cannes et après, j’ai fait le papier DSK/DTC.) Comme j’étais accréditée Slate, il a fallu que je fasse deux posts sur le blog Cannes de Slate. Et là, vous me dîtes : « ah bon, y’a un blog Cannes sur Slate ? ». Voilà. Comme personne ne connaît ce blog, et que tout texte posté dessus tombe à jamais dans les limbes de l’interweb, je vais dupliquer mes posts ici. M’auto-piller. Puis m’intenter un procès à moi-même. (Mais mille excuses aux gens qui l’ont déjà lu via la merveilleuse page Facebook du blog.) (Mais ma mère ne l’avait pas lu ces posts alors bon.)

Cette année, Slate a donc envoyé pas moins de 3 envoyés spéciaux à Cannes pour animer le blog. Sur le papier, c’était parfait. Jean-Michel Frodon se chargerait des critiques de films, Henry Michel ferait les à-côtés du festival sur un ton humoristique et Titiou, elle, bah… elle se démerderait pour trouver des sujets que les deux autres n’avaient pas encore faits. Je partais avec un léger désavantage à savoir que je faisais juste un passage éclair au festival. Mais pour contre-balancer, je comptais sur un atout non négligeable. Je n’étais jamais allée à Cannes. (Cf ma liste des trucs à faire avant de mourir.) D’emblée, ça me donnait l’assurance de porter sur l’événement un regard qui mêlerait savamment fraîcheur, innocence et recul distancié.

Sauf que très vite, ma fraîcheur s’est transformée en une sensation nettement moins agréable et propice à pondre un papier : la panique.

Jour 1

15h Je viens d’arriver. J’erre sur la croisette. Je suis perdue. Mais alors complètement. Pas très loin d’un remake de Lost in translation où les Japonais auraient été remplacés par de vieilles blondes peroxydées. (Note pour la chirurgie des seins que j’ai prévu de me payer pour fêter ma ménopause : ne pas faire des implants trop gros, après on se retrouve très vite avec le grand canyon entre les nichons.) Je me sens en plein décalage. Toutes sortes de gens déambulent, ils rient, ils mangent des glaces, ils se prennent en photo, j’ai l’impression d’être à Mimizan Plage.

Ou à Lourdes.

Vous me reparlerez de Cannes, le festival du glamour…

16h Il faut que je trouve un sujet que ni Jean-Michel Frodon ni Henry Michel ne vont traiter et qui soit validé par le chef Johan Hufnagel (ce qui exclue d’emblée de faire un comparatif des toilettes des divers établissements bordant la côte). Je regarde autour de moi et je suis tellement désespérée que j’envisage de faire un premier billet mode. Mais même ça, c’est hors de ma portée. Mon sens de la mode avoisine les chances de survie d’un hamster aveugle et tétraplégique perdu au milieu du noyau de la centrale de Fukushima. La preuve : je vois passer une vieille blonde peroxydée et renichonnée et je me dis « ok, moi aussi je peux coller des perles sur ma robe H&M » sauf qu’après elle monte dans sa Lamborghini et je comprends que son sac à patates de perles a dû coûter légèrement plus cher que le cumul de mes revenus pour l’année 2010. J’abandonne l’idée du post mode. Je laisse un message à Henry Michel (dont je sais de source sûre que c’est un anxieux maladif apte à me comprendre) « ça va pas du tout. Je suis en panique, j’angoisse, j’ai pas d’idée de sujet ».

18h J’essaie de me ressaisir et de comprendre ce qui se passe autour du Palais. A Cannes, on ne voit pas de stars (enfin, en tout cas, pas moi), on voit essentiellement des badauds équipés d’appareils photos qui cherchent des stars. Je vais tenter de vous résumer le grand jeu de la photo.

Le Gens normal est un Gens A qui prend en photo un Gens B simplement parce que ce dernier monte un escalier. (Je précise que ce soir-là, il n’y avait aucune star identifiable pour n’importe quel quidam qui ne serait pas abonné aux Cahiers du cinéma.) Le Gens B est donc vraiment un gens comme les autres nonobstant le fait qu’il monte des marches.

Quand le Gens A se retrouve lui-même filmé sur écran géant il est content :

Mais barrières de sécurité + flics + espace réduit => il y a aussi le Gens A moins bien loti – que nous nommerons A’ – celui qui n’a pas eu de place devant et se rabat vers l’écran géant qui retransmet la montée des marches.

Ce qu’on voit derrière la dame, ce à quoi elle tourne donc le dos, ce sont les fameuses marches… Allez comprendre.

Et ce Gens A’ se retrouve ainsi à photographier l’image du Gens B qui monte un escalier. (A ce prix, on se dit qu’on pourrait aussi bien rester dans son salon et prendre en photo la télé.)

De son côté, le Gens B est aussi très content de monter l’escalier. Alors il se prend en photo, il prend en photo l’escalier, il prend en photo la caméra qui le filme. Par ce geste de photographier, le Gens B ressemble finalement beaucoup au Gens A’. Mais il est sur le tapis rouge, de l’autre côté de la barrière ce qui suffit de facto à le starifier.

Je note au passage que le Gens A’ ne s’arrête pas là. Il photographie aussi son compagnon le Gens C devant les vitrines des boutiques de luxe où il ne peut rien s’acheter. Il photographie également les voitures qu’il ne peut pas s’acheter. Bref, le Gens A aime photographier ce qu’il ne peut posséder. Comme si la possession de l’image était un substitut suffisant. Et finalement, ce geste de photographier, qu’il soit appliqué à une voiture ou à une star, revient au même. Il s’agit de posséder par l’image ce qu’on ne peut être (ou avoir) réellement. On ricane devant l’anecdote des peuples qui pensaient que l’appareil photo allait leur voler leur âme. Le photographe amateur à Cannes agit pourtant sur le même ressort. Son appareil va voler quelque chose, qui désormais lui appartiendra, même si ce n’est que la représentation de ce qu’il veut. Une pratique qui fait plus réfléchir au rôle et à la fonction de l’image que la plupart des films diffusés à Cannes.

Tout cela peut passer pour un à-côté du festival. D’ailleurs, c’est comme ça que c’est traité dans la plupart des journaux qui égrènent le reportage sur les gens qui amènent leur escabeau devant le festival pour regarder les stars. Pourtant, ce sont ces gens-là qui font le festival. S’ils n’étaient pas là, Cannes perdrait de son intérêt. Il ne relèverait plus du mythe, au sens de Roland Barthes. Tout spectacle a besoin de spectateur évidemment. Et ces spectateurs-là participent à mythifier le spectacle.

20h Je panique de nouveau. Je savais que j’aurais dû relire Mythologies de Barthes avant de venir. Toutes mes réflexions sur les Gens qui prennent des photos ne sont que superficialité. Je veux de tout mon être aller dans une bibliothèque spécialisée en sémiotique. A la place, je décide d’aller rejoindre des gens pour dîner. Je viens de finir mon assiette de pâtes et je suis pas loin d’être détendue quand, brusquement, Coach m’annonce que Henry Michel ne viendra pas dîner « parce qu’il travaille ». Je suis rebroyée par la culpabilité. Je commande donc des profiteroles au chocolat. Dans le même temps, Coach (dont on découvre alors toutes les capacités de manipulation mentale) annonce à Henry Michel que je viens de commander un dessert. Henry Michel m’avouera plus tard avoir pensé que si j’avais l’esprit assez tranquille pour avaler des profiteroles, c’est que je devais déjà avoir fini deux papiers.

22h Coup de téléphone d’Henry Michel. Il a une voix sombre. Je sens qu’il va m’annoncer une catastrophe. Ca ne loupe pas. « Jean-Michel Frodon a encore posté un billet sur le blog. » OMG.

23h30 J’atteins ce que je présume être le bout du rouleau. De toute évidence, je n’écrirai rien sur ce festival. Je commence à élaborer un petit laïus pour mon chef où je laisserai entendre que je rencontre de graves difficultés d’ordre personnel aussi bien que médical. Ce faisant, je prends solennellement une deuxième décision irrévocable : aller dormir. Oui, je suis à Cannes, oui, il y a 30 teufs en même temps, oui il est 23h30 mais je m’en fous, le seul truc que je veux faire c’est pioncer. Coach me regarde partir avec effroi. Je m’en carre. Je ne suis même plus sur les rotules, je suis carrément passée en mode femme-tronc.

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11 mai 2011

La résurrection de le blog

Coucou tout le monde !

Méga surprise : le blog est revenu à la vie. C’est un peu la Pâques de wordpress.

Ce qui est dommage c’est que je pars en immersion dans l’alcool reportage demain donc je risque de pas avoir de temps pour poster.

Précisons tout de suite un truc. Si vous n’avez pas lu la lettre que Xavier Dupont de Ligonnès avait envoyée à ses amis pour justifier la soudaine disparition de la famille (oui, j’ai fini mon papier sur le sujet mais cette histoire me captive toujours autant), il vous la faut. (En plus, ça veut dire que vous n’avez pas compris le début de ce post.) (Ou alors vous pensez que je suis une blogueuse qui écrit au premier degré « méga surprise ».) (Dans ce cas, vous considérez sûrement que ça y est, je suis en plein déclin et que je ferais mieux de m’enterrer vivante sous une terrasse et une tonne de gravats en attendant de mourir de faim, de soif, d’asphyxie et de claustrophobie.) Bref. On parlait de quoi ? Ah oui, la lettre de Xavier. Vous pouvez la télécharger LA.

Personnellement, je l’ai enregistrée sur mon bureau et dans la journée, quand j’ai des petits coups de mou, je la relis et la vie est brusquement un peu plus belle. Parce que jamais rien ne pourra remplacer ce « PS : inutile de s’occuper du portique et de la pirogue qui resteront là (ni des gravats et autres bazars entassés sous la terrasse, au fond du jardin et dans la cave : c’était là quand nous sommes arrivés ici.) »

Bazar : nouvelle définition de cadavres de ta famille. Comme l’avait écrit Hitler dans un courrier inédit soigneusement conservé par ma grand-mère « Coucou Roosevelt ! Méga surprise : je vais me suicider. Inutile de t’occuper du bazar vers Auschwitz-Birkenau, c’était déjà là quand Rudolf a loué les locaux. »

Tant qu’on est sur les juifs, une ressemblance tellement évidente qu’elle nous avait échappé jusqu’ici :

Ce qui est chafouinant avec cette pause forcée de blog, c’est que tous mes liens sont olds. (Alors, je re-précise au cas où : je sais que chafouinant n’existe pas, et je sais que je n’emploie pas du tout chafouin dans le bon sens. Chafouin pour le reste de la France est synonyme de sournois. Dans mon univers linguistique, chafouin signifie très précisément : contrarié avec une pointe de tristesse teintée de fatigue.)

Malgré tout, parce que meilleur ami ne l’avait pas vu, il faut que je poste cette vidéo d’un lapin paraplégique. C’est tromignon comment il rampe en traînant ces petites pattes arrières mortes. On dirait un peu que quelqu’un les a brisées avec une barre de fer :)

Et du coup, lançons une thématique « pattes » et rigolons de ce chien avec des chaussures :

Avant de finir par cet adorable chinchilla qui marche :

Ensuite, parce que je disais l’autre jour à collègue Arc-en-ciel et Nora qu’il fallait ouvrir un tumblr sur reasons why i’m in a relationship et que ma blague a foiré vu qu’elles ne connaissaient pas reasons why i’m single, voici le lien. On y trouve du bien et du nul et mon best-of :

Et pourtant, c’est pas faute d’avoir essayé.

Vous vous souvenez de notre commune fascination pour les citronnées asiatiques qui se maquillaient ? LE gif qui résume tout :

That’s all buddies

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29 avril 2011

Les nouvelles règles amoureuses et sexuelles

Après une journée entière passée à une activité tout à fait saine à savoir : stalker des gens morts, et une autre à stalker les stalkeurs de gens morts (ce qui, si on y réfléchit bien, revient à me stalker moi-même, Inception du stalking – et après, je m’étonne d’avoir mal à la tête) j’ai enfin fini mon papier sur la famille Dupont de Ligonnès.

Tous ceux qui ont tenu/tiennent des journaux intimes, se sont déjà demandés « Han… mais si je meurs brusquement demain, et qu’on trouve mon journal ? » Parfois, on confie à un proche la tâche de brûler lesdits journaux (ce que meilleur ami ne manquera pas de faire pour moi). Et bin Agnès Dupont de Ligonnès, elle aurait peut-être dû demander à un pote d’effacer toutes ses traces sur l’interweb parce que c’est pas joli-joli ce qu’on trouve.

Pour cet article, j’avais fait une très belle image d’illustration qui n’a pas été retenue.

6emeSens04

Et sinon, comme je vous l’ai déjà dit, je passe mon temps à bosser. La preuve, je suis debout depuis l’aurore (= je suis de très mauvaise humeur) pour live-bloguer le mariage du millénaire avec ma collègue Cécile l’arc-en-ciel. Après quelques légers problèmes techniques, autant dire que c’est parti en couilles et en culotte. Au cas où vous avez envie d’un peu de mauvais goût, c’est par ici.

Mais revenons d’abord à des fondamentaux du vendredi : Les nouvelles règles amoureuses et sexuelles.

C’est simple. En fait, y’en a pas.

Du coup, c’est compliqué.

J’imagine que dans les temps anciens (aka le 19ème siècle) les choses n’étaient pas absolument gravées dans du marbre mais quand même, elles paraissaient assez clairement réglées. L’homme faisait sa cour, puis sa demande en mariage, ils se mariaient et pouvaient enfin se défoncer les parties génitales en se découvrant bibliquement pendant la nuit de noces. Après, chacun trompait l’autre avec qui des amants et qui des maîtresses. L’homme allait au bordel et/ou entretenait une danseuse à qui il avait également fait une sorte de cour en étalant ses billets de banque. Alors que dans le même temps, sa femme se faisait elle aussi courtiser par un autre. (Amis profs d’histoire, vous avez besoin que j’intervienne dans vos cours pour apporter une vision nuancée, subtile et rigoureuse de l’histoire de la société française ? N’hésitez pas à me contacter par mail.)

Finalement, c’était simple. Il y avait d’un côté la relation officielle maritale et de l’autre les liaisons sexualo-amoureuses (ça se dit pas hein ? c’est pas grave, vous avez compris ce que je voulais dire.)

Si l’homme vous arrachait votre corset c’est qu’il voulait vos nichons, s’il vous apportait une bague c’est qu’il voulait votre main. (Amis profs d’histoire, je réitère ma proposition.)

Et puis il y a eu la libéralisation des mœurs, le divorce, ces salopes de femmes ont pris des contraceptifs et sont parties courir le guilledou. Il est devenu quasiment impossible de différencier la catin de la bonne épouse. Voire, horreur absolue, de dangereuses schizophrènes jouaient parfois les deux rôles en même temps. Godness…

Bref.

En regardant le temps présent – oui, à mes heures perdues, je monte sur la Roche de Solutré et je contemple le présent – j’ai l’impression que depuis la révolution sexuelle, les choses continuent de changer. C’est peut-être la conjonction d’un milieu social, d’une génération et d’un moment (ou alors c’est juste que mes amis et moi avons un certain talent pour les relations sentimentales perverses et déviantes) mais quand même, nos discussions amoureuses (hors gens en couple depuis un moment) ressemblent de plus en plus à :

– Et alors, vous êtes ensemble ?

– Je sais pas / pas vraiment / bof / on verra.

– Et il/elle est au courant qu’en fait vous êtes pas vraiment ensemble ?

– Heu… oui… non… je sais pas ».

On notera dans cet échange que la notion de couple reste centrale, nécessaire comme repère. On n’est plus du tout dans les problématiques de la révolution sexuelle ou chez les hippies qui veulent une autre société. On garde les fondamentaux. On a juste instauré un flou de début de relation.

Les règles traditionnelles ont disparu. Même le principe américain, très codifié, du ‘dating’ ne semble plus fonctionner. Y’a qu’à voir Sexfriend. (Oui, j’ai vu Sexfriend. Au cinéma. En VF. J’assume.) Ashton Kutcher ne ‘date’ pas Portman, qui ne se demande pas au bout de combien de dîners il est de bon ton d’accepter de se faire entuber le berlingot. Ils niquent direct.

Sex-friends-Portman-Kutcher

Sans sur-évaluer les capacités d’analyse sociologique de la comédie romantique, je remarque quand même que ça ressemble assez à ce qu’on pratique dans mon entourage.

Pourtant, c’est pas faute d’avoir essayé d’en inventer des nouvelles règles. Ainsi du, précisément, fuckfriend. On a voulu théoriser la chose avec des commandements – et c’est là où le film est déjà un peu dépassé avec ces héros qui établissent une charte précise. Mais finalement, pourquoi s’emmerder à établir des règles alors qu’on peut juste faire n’importe quoi ? Résultat, maintenant, on commence par baiser et on réfléchit après, alors qu’il n’y a pas si longtemps, un coup d’un soir n’était qu’un coup d’un soir et se trouvait tout à fait différencier par essence d’un début de relation. Désormais, la nature de la relation n’est pas définie avant de niquer. One shot, fuckfriend, relation suivie, on verra ça plus tard. (Ok, c’est aussi peut-être parce qu’on est souvent saoûls à ce moment-là.)

En règle générale (disons pour les individus entre 25 et 35 ans) au XXIème siècle : on discute, on boit, on baise.

Et le lendemain, on se réveille et on réfléchit. Là, deux possibilités :

1°) C’était juste un coup d’un soir (et faudrait vraiment que je pense à arrêter de boire)

2°) Remettons ça à l’occasion

La plupart des relations assez récentes qui se transforment en histoire d’amour se sont en définitive contentées de prolonger le schéma du 2°) :

On nique -> on remet ça plusieurs fois -> ah, tiens, on est ensemble.

La relation commence donc par le sexe et du coup, la symbolique s’est déplacée ailleurs. Si avant le sexe était perçu comme un aboutissement, ou une étape importante dans la construction d’une relation, cet aspect symbolique s’est déplacé sur d’autres enjeux comme prendre le petit-déjeuner ensemble ou envoyer un texto dans la journée. De même le jeu de séduction. On se tournait autour, on se draguait, on niquait. Bah maintenant, il est fréquent de se draguer après avoir niqué. On joue à se séduire ensuite parce qu’on se plait, que c’était une nuit assez prometteuse etc. La chronologie sexuelle a totalement changé ce qui modifie quand même pas mal le jeu amoureux.

Et là, vous vous demandez où je veux en venir ? Bah j’en ai foutrement pas la moindre idée. (Par contre, j’ai toujours mal à la tête, ça, j’en suis certaine.)

En fait, je suis en train de réfléchir à un futur post qui ferait de moi la Nadine de Rothschild du sexe. Enfin bref, d’abord, je vais gober des migralgines.

PS : parce qu’une vidéo c’est toujours coolos, voici ce qui semble être une machine à extraction de sperme (?)

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25 avril 2011

Jésus, LE gif, community

Coucou, il fait beau, Jésus a ressuscité, Lindsay Lohan est très choquée d’être condamnée à faire de la prison et Carla Bruni est enceinte. What a wonderful world my friends. Et mon voisin d’en face a décidé de m’imiter en se baladant à poil chez lui. Du coup, on se fait des saluts respectueux de loin, entre hippies naturistes.

Ceci étant, avouons d’emblée que je n’ai rien, mais alors strictement rien à raconter. Mais sur Tumblr je suis tombée sur ce gif « WTF » de toute beauté qui mériterait à lui seul un post :

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Du coup, j’en profite pour balancer les trucs pas intéressants que j’ai vus sur l’interweb. Je l’avais prédit (je sais plus à qui, ni quand, ni dans quelles circonstances) les nouveaux complexes masculins sont apparus. Avant, les complexes masculins étaient assez évidents : taille de la bite, calvitie, petit bedon, pas assez de muscle, faire moins d’1m75. Mais depuis que nos congénères sont à leur tour devenus des victimes des diktats en matière de beauté plastique, depuis que leur corps s’est transformé en marchandise à consommer, les hommes développent de nouveaux complexes au moins aussi ridicules que ceux des meufs. Mais après tout, pourquoi ne pas partager notre connerie ? Nouvelle définition de complexe : regret portant sur une partie de son corps du fait du décalage entre le corps parfait et le sien. (Complexe ne veut donc pas dire que quelque chose cloche vraiment dans votre anatomie, que vous avez une malformation ou une vilenie physique, juste que c’est pas comme dans les pubs.) Or qui dit complexe, dit course à la solution foireuse.

Donc voilà, amis lecteurs, avez-vous déjà pensé à complexer sur vos tétons ? Regardez-les. Sérieusement, vous êtes certains qu’ils sont sexys ? Qu’ils sont assez grands ? Que leur couleur est attrayante ? Au cas où, je vous présente un gars qui a trouvé la bonne solution :

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La carte qui circule en ce moment. Tellementvraituvoisquoi.

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Petit point série. Le succès de Glee reste pour moi un mystère plus impénétrable que les voies génitales de Jésus. Et pourtant vus les kilomètres-heures de séries que je bouffe, je suis plutôt encline à être bon public. Mais vraiment, Glee, y’a un truc qui me dépasse fondamentalement. Pourtant, je fréquente des personnes très bien qui aiment cette série. Bref. L’autre soir, Bret Easton Ellis (dont le dernier roman était une daube mais qui a quand même écrit ce chef d’œuvre de Lunar Park), Bret donc a tweeté : « J’aime l’idée de ‘Glee’ mais pourquoi est-ce qu’à chaque fois que je regarde un épisode j’ai l’impression de plonger dans une flaque de sida ? » Ca lui a valu tellement de réactions horrifiées que le lendemain, il en remettait une couche : « Non, je n’étais pas bourré hier soir. J’étais en train de regarder Chris Colfer chanter ‘Le jazz hot’ et j’avais l’impression d’avoir brusquement contracter le virus du HIV ». Je me suis sentie moins seule. Et encore mieux aujourd’hui, je tombe sur la déclaration de Dan Harmon, créateur de Community conséquemment un des mecs les plus drôles du monde. Il s’explique sur le fait d’avoir tué dans Community un Glee club pour assurer que non, évidemment, faut pas y voir un foutage de gueule sur la série du même nom :
« I have no idea what you mean. There was a glee club at Greendale, and their bus was driving on a rainy night, and a downed power line was hanging across the road, and the bus drove through it, and it sliced through the bus and decapitated everyone, row by row, so that the people in the back had to watch all their friends get decapitated, then they got decapitated, and then the bus drove into a pool of lava. And I guess the crazy thing is, the electricity from the power line somehow kept their nervous systems “alive,” so they could feel the lava. They didn’t escape the pain of the lava just because they didn’t have heads. They felt the lava. It was terrible but it was not metaphorical in any way. I would never be that petty and envious of another show’s popularity. »

(Je traduis pas, c’est trop long mais vous aurez compris.) Via Reddit. Via lui.

Allez jouer au meilleur tetris du monde. (Faisez au moins 4 briques pour comprendre et jouir.) Moi, je retourne travailler.

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