21 janvier 2014
Titiou’s Challenge book – suite
OULALALALALA…
C’est LA MERDE LES AMIS.
Je suis de nouveau hyper à la bourre dans le travail. Mais putain… Pourquoi je me fous toujours dans des situations moisies en m’y prenant à la dernière minute ? C’est maladif. C’est à croire que je n’apprends rien par l’expérience. J’ai l’impression d’être en terminale et d’avoir seulement rédigé l’intro de ma dissert de philo qui est à rendre à 8h30 du mat, alors qu’il est 7h15. En gros.
Vous allez me dire : « tu n’apprends pas parce que finalement, tu t’en sors toujours ». FAUX. Un jour en terminale, je n’ai pas rendu ma dissert. J’avais gratté tous les délais imaginables mais rien à faire, « le sujet ne m’inspirait pas, je le trouvais boiteux ». C’est ce que j’ai dû avouer au prof qui, pour récompenser l’élan d’honnêteté qui m’avait poussée à lui expliquer que le problème n’était pas ma paresse mais l’inintérêt des devoirs qu’il nous donnait, m’avait attribué un 0. Comme un bâtard. Alors que ma voisine de classe, qui avait eu le même problème d’inspiration que moi mais était dotée de compétences diplomatiques légèrement supérieures aux miennes, s’en était sortie avec un autre sujet de dissert à rendre. L’Education Nationale, l’école de l’injustice.
Là, tu as compris ami lecteur, je ne vais rien dire d’intéressant dans ce post hein, mais de toute façon, désormais et pendant les deux prochains mois, le blog me sert de béquille psychologique. Ca coûte vachement moins cher qu’un psy.
Pourtant, pour tenir mon Titiou’s Challenge Book, j’avais bien tout organisé autour de moi.
Etape n°1 : la grève
J’ai annoncé une mise en grève du personnel rangeant de la maison.
Parce qu’il semble que je souffre d’un mal peu ordinaire autour de moi : quand je vois un truc par terre, je le ramasse et je le range.
C’est complètement con, hein ? Pourquoi le ramasser alors que tu peux le laisser par terre et poursuivre ton chemin et comme ça être sûr que quand t’en auras besoin, tu ne sauras plus où il est (parce que le chat aura joué avec et l’aura déplacé ailleurs) ou alors s’il s’agit du bras d’un bonhomme playmobil, que la prochaine fois tu vas te l’enfoncer bien profond dans la plante du pied et perdre 20 minutes de travail parce que tu te seras recroquevillée dans le couloir en chouinant ? (Oui, là, y’a un point d’interrogation, ce n’est pas une erreur de ma part, c’est parce que le début de la phrase était sous forme interrogative et que la logique syntaxique française veut que tu ne puisses pas changer la nature de ta phrase en cours de route.)
Surtout, le problème en deux parties qui en fait sont les mêmes : tu ramasses, tu ranges, ça refinit toujours par terre. Je pensais pas que la force de gravité était puissante à ce point-là. Donc tu recommences sans cesse la tâche. Le rangement, quand tu ne vis pas seul, c’est comme une émission de Michel Drucker, ça ne finit jamais. (Vous avez pas remarqué ça ? Le dimanche, quand vous trainez comme une merde chez vous, que vous zappez par désoeuvrement, peu importe l’heure, vous tombez sur Drucker et vous avez l’impression que ça ne finira jamais son émission de merde.)
Bref. Ramasser, ranger. Ca me prenait un temps fou. Aussi parce que pour procrastiner de chez soi, c’est une très bonne excuse. J’ai donc décidé de me priver de cette excuse quotidienne qui me fait perdre deux heure de taff par jour (en cumulé, j’estime mon temps de rangement à 2 heures par jour, c’est énorme, c’est démentiel, ça doit cesser).
Etape n°2 : se barrer
Après avoir survécu aux fêtes de fin d’année – ce qui n’était pas gagné vu que le 24 décembre j’étais chez le kiné et j’en suis sortie avec ça :
tendinite
et le 31, mes courses pour le repas c’était ça
constipation mon amie.
La semaine du 31, on était partis à Clermont-Ferrand (je n’ai aucun lien génétique avec celle ville mais il m’apparait désormais assez clair que je mourrais à Clermont-Ferrand) chez la mère du chef. Avec tout plein d’enfants qui criaient dans tous les sens.
Le lundi, j’ai donc pris une grande décision : rentrer à la maison 3 jours avant la date prévue pour travailler.
Ca faisait un retour le 2 janvier, soit donc la date du début de mon Titiou’s challenge book 2014.
Parce qu’en fait, un couple, un enfant, une famille, c’est du temps. Pas juste que ça « prend » du temps. Ca compte le temps. Ca découpe ta journée en petites tranches. Aller chercher Têtard à 18h. Retour du Chef vers 20h. Coucher du Têtard à 20h30. Dîner vers 21h. Putain, mais la vie ça se débite pas en tranches comme de la barbaque. La vie N’est PAS un paquet de jambon Madrange.
Alors que là, seule, j’ai joui d’une plage de temps quasi infinie qui s’étendait doucement sous mes yeux pour travailler tout mon saoul. J’avais peur que Têtard me manque atrocement. Bah pas du tout. C’était juste trois jours hein. Mais la vérité c’est que j’étais heureuse, épanouie, soulagée, libérée. Maitresse de ma vie. La liberté, pour moi, n’est pas géographique. (De toute façon, je ne vois aucun intérêt à sortir de chez moi). La liberté est une donnée temporelle.
Enfermée seule à la maison sans aucune contrainte temporelle, j’ai pu affronter Word et cliquer sur le dossier “Roman 2” puis faire des tours dans mon bureau en le regardant de loin, me mettre à quatre pattes pour m’approcher discrètement de l’écran en miaulant un peu, finir, au bout de trois heures, par me hisser sur ma chaise, passer encore quatre heures à mater internet avant d’oser enfin relire les documents du dossier. Un apprivoisement qui s’est donc fait sur la durée.
A noter aussi que Brice Nane Teinturier n’avait jamais été aussi heureuse.
Etape n°3 : s’éloigner d’internet
Je l’ai déjà dit : passé 14h, j’arrive plus à bosser. Le matin, ça va. Après c’est déjeuner et sieste. Mais ensuite, me REmettre au taff, ça ne marche pas. Donc j’ai décidé de m’auto-feinter en allant bosser au café l’après-midi. Café = possibilité d’entrevoir d’autres êtres humains et d’écouter leurs discussions. J’aime bien les gens qui racontent très fort leur vie intime en public parce que je fais pareil. L’autre jour, j’ai entendu textuellement cet échange entre deux meufs de 50 ans.
« mon mec il est complètement immature, c’est une espèce de jeune fille en fleurs. Il veut qu’on se marie. C’est complètement patrimonial comme truc.
– pour les impôts c’est bien.
– j’y ai pensé pour les impôts mais déjà que j’arrive plus à le supporter alors si c’est mon mari… Lui avec son coté bonnefemme… Qu’est-ce que t’as fait pour que je veuille de toi espèce d’imbécile à tout le temps me casser les pieds ?” Pauvre bonhomme, il doit pas rigoler tous les jours ce monsieur.
Café = impression d’avoir fait un truc de ma journée. Café = possibilité de justifier l’achat de ma carte orange mensuelle alors que je bosse de chez moi. Café = pas d’internet.
Ca marchait plutôt bien. J’en profite pour signaler que j’ai décidé d’essayer d’alimenter mon compte instagram, notamment grâce à ces séances au café.
Et puis, la panne. D’abord, parce que je veux bien écrire ce roman mais comme je ne sais pas ce qui va se passer (j’en suis au chapitre 3 de la deuxième partie) ça devient compliqué. (« Ce soir-là, il rentre chez lui et là… Et là, il se bouffe un morceau de fromage en regardant Ruquier à la télé ? Il découvre un cadavre dans sa salle de bain ? Il joue avec le vampire qu’il a caché dans sa cuisine ? Il mate un film porno ? » Putain… j’en sais rien.) Et puis aussi parce que je me suis rappelée un truc assez fondamental : en vrai, je préfère ne rien foutre. Ou alors aller regarder les photos de l’appart de Charlotte Gainsbourg que je ne pourrai jamais me payer puisque je ne travaille pas assez :
Mais j’ai quand même fini un manuscrit :
Oui parce que j’avais pas un livre à rendre cette année mais deux. Mais celui-là, il est quasi fini. (En même temps, il sort en mars/avril, donc y’avait intérêt.) (Bref, on en reparlera très bientôt.)
J’en profite pour vous signaler que j’ai participé à un ouvrage collectif publié par le Livre de Poche qui sort en février, ils m’ont même envoyé une image pour la promo :
Sauf qu’en vrai, j’ai écrit un petit texte. Mais dedans, on trouve plein d’autres gens très bien (comme Maïa Mazaurette, Le Gorafi, le Crew des Haterz, le pédé de C’est la gêne, ou mon pote Julien Blanc-Gras).
Ça doit être horrible de manger ses céréales avec de l’Hépar. Personnellement, je mets du lait.
le 21 janvier, 2014 à 19 h 13 minDécidément, ce mot « putain » est tenace. ;-)
En tant que lecteur, finalement, on est gâtés (deux bouquins à se procurer, bientôt trois…).
Allez, courage !! :-)
le 21 janvier, 2014 à 19 h 49 minPourquoi tu bouffes pas des légumes plutôt que ces merdes de céréales?
le 21 janvier, 2014 à 19 h 53 minSans le « ? », ça aurait fait une anacoluthe, c’est joli aussi.
le 21 janvier, 2014 à 20 h 10 minT’es pote avec Julien Blanc-Gras ? Trop la chance !!!
le 21 janvier, 2014 à 21 h 29 minCitation : « Ou alors aller regarder les photos de l’appart de Charlotte Gainsbourg que je ne pourrai jamais me payer puisque je ne travaille pas assez »
le 21 janvier, 2014 à 22 h 30 minCommentaire : Mauvaise conclusion. C’est juste que tu n’es pas ‘fille de’/héritière d’une célébrité des affaires du spectacle. (Les locataires travaillent beaucoup pour payer leurs loyers et au bout du compte ils ne possèdent rien.)
Hiiii, le pédé de c’est la gêne !!!
le 21 janvier, 2014 à 22 h 32 minKo-wah, il n’est pas sur kindle?
Cet article sonne comme une révélation : moi aussi ce que j’aime en réalité, c’est ne rien foutre. Je dis ça parce que je suis en semaine de révision càd que je devrais me lever à 7h du mat’ et bosser jusqu’à 20h (au moins) comme toute étudiante qui se respecte, sauf qu’au bout de 3h (si j’ai de la chance) je n’en peux plus. Lorsque j’aperçois mon ordinateur du coin de l’oeil, je n’arrive pas à résister à l’appel de l’internet.
le 21 janvier, 2014 à 22 h 55 minEt après je vais devoir résister à l’envie de mettre fin à mes jours en voyant les notes de merde que j’ai eu.
Voilà ma vie en quelques lignes.
Les manucures à répétition aussi c’est hyper cool pour tuer 2h à domicile au lieu de bosser : « oh mince alors, le vernis est écaillé sur mon index, je peux absolument pas rester comme ça!! oh tiens j’en profiterais bien pour changer de couleur! » (testé et approuvé)(je dis pas ça parce que tes ongles ont l’air bien entretenus, mais quand même^^).
le 22 janvier, 2014 à 0 h 17 minEn fait, tu devrais publier ton blog : d’une pierre, deux coups ! :)
Sinon, l’intérieur de Charlotte Gainsbourg a l’air accueillant… :D
le 22 janvier, 2014 à 0 h 18 minMoi j’aimerais savoir si avoir un couple+un lardon qui saucissonnent tes journée ça t’apprend à travailler efficacement. Oui, parce que parfaitement, j’en suis à me demander s’il ne faut pas que je fasse un gamin pour enfin apprendre à bosser comme une adulte (c’est-à-dire faire les trucs que tu avais prévu de faire et ne pas regarder des vidéos à la place). C’est une question sérieuse.
le 22 janvier, 2014 à 0 h 20 minComment ça, votre nom n’est même pas cité dans la description de l’ouvrage à laquelle renvoie votre lien alors que vous valez largement ceux qui sont cités ??? Mais c’est un scandale !
le 22 janvier, 2014 à 20 h 19 minA vrai dire, moi aussi j’essaie d’écrire, et j’en arrive toujours au même problème de procrastination. D’abord ranger, parce que tu peux pas laisser le chat mourir de faim, que les miettes de tabacs partout c’est pas pratique et que si tu ne range pas les fringues de Monsieur tu es vite envahie par le linge sale.
le 23 janvier, 2014 à 15 h 14 minEnsuite, je passe généralement 1h sur 9Gag, je lis la presse, je retourne sur 9gag, je commente 2-3 articles, ect… et hop, 3h sont passées.
Entre temps, j’ai fumé un peu aussi, donc je peux plus travailler, il faut que je mate une série pour redescendre un peu. Et mon homme me retrouve généralement dans le canap’ avec mon Gdocs ouvert et la petite barre qui clignote au même endroit qu’il y a 3 semaines.
Enfin, je suis contente que de nouveaux écris soient en prépa de ton côté, ça me fera de la lecture. Il faudrait aussi que je retrouve les Morues, mais je crois que quelqu’un me l’a « emprunté », c’est à dire jamais rendu.
Courage, soit plus forte que tout ceux qui se touchent la nouille !
Sérieux j’ai l’impression d’en chier autant que toi en suivant le Titiou’s Book Challenge, imagine on est des dizaines, que dis-je des dizaines de milliers à te soutenir en lisant tout ça ! Ça colle pas un peu la pression ça ?
le 23 janvier, 2014 à 17 h 02 minTu crois qu’elle range Charlotte ? parce que là on dirait que personne n’y vit dans son superbe appart…
La tendinite du pouce, c’est pas quand on joue trop à Mario Kart ??!!
le 24 janvier, 2014 à 13 h 14 minça vaut ce que ça vaut, mais j’ai une féroce confiance en la valeur du prochain livre. Ce que tu fais est -vraiment- très bon, et quand tu n’es pas là j’erre en pleurnichant dans les couloirs déserts et poisseux d’Internet. Hauts les coeurs !
le 24 janvier, 2014 à 13 h 38 minEn terminale, j’avais eu le même problème et avais expliqué à la prof de philo que « le sujet ne m’inspire pas, c’est un sujet de facho», ce qui m’avait valu un 6/20. Apparemment, on peut s’en sortir mieux même sans compétence diplomatique :)
le 25 janvier, 2014 à 16 h 00 minhttp://www.stripnblues.com/?p=520
En attendant le 2e dessin pour ton roman… ;)
le 27 janvier, 2014 à 14 h 09 minBrice Nane Teinturier, saura t on jamais la signification de cet obscur patronyme? Est ce le premier chat qui kiffe à mort les statistiques? Ca fait des années qu’on nous promet une explication…
le 28 janvier, 2014 à 12 h 56 minSi ça peut te rassurer… (tu as sûrement dû lire la citation sur le Web) :
le 31 janvier, 2014 à 20 h 10 minhttp://rh-autrement.over-blog.com/prendre-le-temps-de-ne-rien-faire
Titiou ! Je viens de lire cet article sur la procrastination des écrivains, c’est pour toi: http://www.theatlantic.com/business/archive/2014/02/why-writers-are-the-worst-procrastinators/283773/.
le 18 février, 2014 à 19 h 23 minBDs prouvant que la procrastination est un fait de société : http://www.konbini.com/fr/inspiration-2/image-progres/
le 3 mars, 2014 à 14 h 50 minhttp://korben.info/3pages-aider-ecrire-chaque-jour-petit-peu.html
Ca peut aider (psychologiquement) !
le 29 avril, 2014 à 23 h 41 min