27 mars 2010

Le porno c’est tabou – part three

Avec mon article sur Marine Le  Pen, je n’avais toujours pas été citée sur Fdesouche. Là, j’ai pensé : « ça commence à bien faire ». Je me suis donc fendue d’un très beau papier sur Eric Zemmour, dont le titre original était « Eric Zemmour doit-il mourir ? » mais qui a été honteusement censuré, et voilà enfin, jour de gloire est arrivé, je suis citée sur Fdesouche. Je le redis pour ceux qui auraient loupé le premier link (on est samedi, vous avez bu hier, je le sais), mon papier Eric Zemmour est là.

De Zemmour au porno, il n’y a qu’un pas que nous franchissons main dans la main, ami lecteur.

J’ai donc dit que je répondrais aux commentaires le week-end dernier. Je n’ai donc pas répondu aux commentaires. Et finalement, vu l’inflation de commentaires sur le sujet du porno, nous avons décidé en conf de rédaction avec moi-même et moi-même que nous répondrions zaux commentaires dans un post dédié exprès pour la semaine prochaine. Oulalala… que tout cela est follement blog, so 2008. Interaction me voilà, le minitel n’a qu’à bien se tenir.

Si le porno évolue vers du plus trash, il marque aussi une autre tendance (mais qui va avec). Il cherche à effacer les distinctions entre son univers et la vie IRL.

Une tendance qui fonctionne dans les deux sens.

D’un côté, des pratiques qui étaient en général plutôt réservées au domaine du x se démocratisent. (Je précise que je ne porte aucun jugement de valeur, je constate seulement.) Il peut s’agir des sex-tapes que les couples font tranquillement chez eux, du sexting en général, de pratiques qui tendent à se généraliser (sodomie, éjac diverses et variées, bondage, partouze, tout jeu de domination). Dans ce sens, la sexualité avec l’autre tend à copier le porno, à jouer avec ses codes (y compris en reprenant son langage) avec l’idée que c’est licencieux et interdit (donc excitant) puisque le porno c’est sale. C’est précisément ce phénomène auquel je voulais m’intéresser quand j’ai commencé la série des vendredis sexe. Evidemment, la sexualité va de pair avec des jeux de dominations, avec la recherche de limites et de tabous, avec la transgression. Mais sans le porno actuel et son accessibilité, la tendance serait peut-être moins générale, limitée à des individus qui cherchent réellement cette transgression pour en jouir. Le X offre à toute la société un modèle de transgression, des fantasmes pré-fabriqués que les individus reproduisent sans vraiment s’interroger sur leurs limites personnelles, leurs fantasmes propres.

Dans le même temps, le porno tend à se faire passer pour du vrai. C’est évidemment une évolution qui commence avec l’apparition du gonzo. Il y a quelques années, on avait l’impression que la problématique du X allait être son rapport avec le cinéma classique. S’il allait s’en rapprocher ou s’en distinguer. Les superproductions façon blockbusters américains cartonnaient. Il y avait des films en costumes. Mais ça, c’était sans compter sur la jonction de deux facteurs : l’un technique avec l’expansion du web et des caméras pas chères, des moyens technologiques plus simples à utiliser, l’autre sociétal, les goûts des consommateurs qui, en écrasante majorité, ne veulent pas du cinéma mais du cul. Du cul rapide à consommer. (Même s’il existe quelques cinéphiles du X mais ils sont minoritaires.)

Ces deux facteurs ont favorisé l’apparition et le développement du gonzo. Dans le gonzo pas de scénario, de dialogues écrits, pas d’arrivée du plombier pendant que les deux colocataires sont en train de se toucher. Le gonzo se résume à un objet : le canapé. Le gonzo pourrait être financé par Ikéa. Une caméra portative, un canapé, une chatte, des bites. Juste du sexe. La problématique du porno est alors passée du rapport à l’art au rapport à la réalité. Mais l’évolution ne s’est pas arrêtée là. Au début des vidéos gonzo, on fait parler la fille, on l’interviewe « et pourquoi t’es là ? Parce que t’aimes ça ? ». Dans le porno traditionnel, l’actrice ne parlait pas en son nom, elle récitait le texte de son personnage. Désormais, on essaie de nous faire croire avec ces introductions que c’est la fille qui parle et pas un personnage. Et donc que c’est « pour de vrai ».

De manière générale, on trouve de plus en plus de catégories de vidéos X qui cherchent à mimer le réel, à abolir les frontières entre les deux sphères : la sphère du cinéma X et de la sexualité quotidienne (quotidienne c’est pas le bon mot mais vous aurez compris). Evidemment, il y a toutes les vidéos classées « amateurs » et qui en sont rarement. Mais il faut faire croire que c’est un couple, que c’est une meuf comme ta voisine, ou ta collègue ou ta mère. Il y a aussi les scènes de cul tournées dans des lieux publiques et désormais devant des gens qui ne sont pas acteurs. Sur les sites américains, ce sont toutes les vidéos de « party » étudiantes. On nous fait croire que ce sont des soirées entre étudiants qui tournent à l’orgie. (Là encore, c’est presque toujours du fake.) Il y a les faux drames familiaux. Une fille et son père/son beau-père/l’ami de son père. Une mère et son fils/le petit ami de sa fille. Et bien sûr une mère et sa fille. (Fake, fake, fake.) Moins fake, des sites qui proposent à des amatrices de réaliser leurs fantasmes gratuitement en échange du droit à l’image. Et donc le site dont je vous parlais il y a deux semaines et qui fait participer des amateurs à des gang-bangs relève totalement de cette évolution. Mais là, une étape est encore franchie puisqu’il ne s’agit pas de fake.

Dans tous ces exemples, le porno cherche à se faire passer pour un reportage de confession intime. Comme si par hasard la caméra avait saisi une scène totalement interdite mais réelle. La caméra portative mimant d’autant mieux la séquence reportage.

Ceci étant, dans la plupart des cas, la tendance est plus compliquée que seulement « faire vrai ». Sinon, on en reviendrait tout simplement à des vidéos de couples qui baisent. Or, il y a une véritable surenchère. En fait, il s’agit de faire croire que le porno est dans la vie quotidienne. De montrer précisément le brouillage des frontières qu’on est en train d’opérer. Il ne suffit pas de (faire semblant de) filmer une scène de cul dans un bus mais de montrer que la meuf, cette grosse cochonne, se fait prendre dans un bus et en plus en redemande.

Il ne s’agit pas de filmer la girl next door en train de baiser mais de montrer que la girl next door en réalité est chaude comme une professionnelle du X.

Un double mouvement donc puisque la girl next door va avoir tendance, dans sa vraie sexualité, à mimer les codes du X.

Je vais pas mettre une photo de gonzo porno quand même. Donc gonzo-journalisme.

gonzo

Sinon, à Playboy, ils ont une vision très blonde de la girl next door. Autant dire que ma voisine à moi, elle ressemble pas trop à ça.

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Mais finalement, ce qui illustre le plus parfaitement mon propos c’est le peech du film Girl next door.

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25 commentaires pour “Le porno c’est tabou – part three”

  • (je crois qu’on écrit pitch… vous pouvez ne pas publier ce message )

    le 27 mars, 2010 à 13 h 27 min
     
  • en regardant à 11.30 « l’explication exclusive d’Eric Zemmour » sur Itélé, vu l’emballement médiatique et que mes doigts commencent à devenir dépendant de la dextérité que représente le fait de taper son nom, je m’étais promis de ne plus en parler avant un temps prescripteur et de sevrage, mais là, je dois dire que j’ai pas compris l’enchaînement Zemmour-porno, j’ai manqué une transition ;)

    sinon, la pratique sociale sexuelle se « hardifie » parce que les actrices pornos, notamment françaises comme Katsumi ( à l’époque c’était encore son nom ), ont fait la promo de leur libération sexuelle, elles ont appeler à la nouveauté en disant « moi, le missionnaire, ça me suffit pas » signifiant « si le mec me prend pas en levrette et me gicle pas sur la face, je prends pas mon pied » et voilà que chez les 16-18 ans la levrette est la position normale… ( je m’appuie que sur une impression extérieure, ni chiffres ni étude empirique, mais ça se sent… je fais du Zemmour quoi ! ( -_-‘ foutues mains hantées par un esprit polémiste ! :p ) )

    quant au gonzo, il s’explique par l’esprit de consommation, la société vend la sexualité comme nécessaire et absolue, mais quand on est un autiste social, puceau invétéré, on est bien « obligé » de se contenter d’un tel support qui a pour fonction sinon pour essence la masturbation ; on consomme du porno comme on consomme du coca, c’est quelque chose d’éminemment normalisé, mais je défends le porn pour lequel on peut faire une philosophie, à réfléchir sur les interactions que représente la sexualité dans la vie sociale des individus, quelles pratiques se font ou ne se font pas dans une pratique « domestique et amatrice » de la sexualité ?! que ferais-je dans une telle situation donnée ?! le porno, s’il est mentalisé, peut devenir une propédeutique, la théorie liminaire, à la pratique sexuelle ; je mets au défi deux partenaires puceaux qui n’ont jamais vu de porno de connaître la mécanique et ensuite prendre du plaisir, la première fois comme toutes les suivantes ! là est la place de la technique « offerte » par le porn

    les « girls next door », c’est un mythe de la consommation, la consommation n’implique pas nécessairement le commerce, mais le signe suffit, la propagande produite est admise et intériorisée

    le 27 mars, 2010 à 13 h 41 min
     
  • Très bon article encore une fois…

    Le problème est que dés que je vois le nom de ZEMMOUR, je m’emporte, et tout autre sujet, même capital, très intéressant, comme ce sujet-porno, ou encore zone interdite, passe en deuxième position…
    *du calme*

    le 27 mars, 2010 à 14 h 30 min
     
  • « Le gonzo pourrait être financé par Ikéa. »
    Celle là elle vaut au moins le pulizer.

    Sinon comme le dit le philo-sociologue Grégory House (oui le week end on a les références qu’on peut) : « le singe voit le singe fait », et bien l’air de rien, je trouve que ça résume bien la situation.

    le 27 mars, 2010 à 15 h 20 min
     
  • […] This post was mentioned on Twitter by François P, letagparfait. letagparfait said: Excellent papier sur le gonzo sur Girls and Geeks. http://bit.ly/9wobM1 […]

    le 27 mars, 2010 à 17 h 24 min
     
  • Où en serait on aujourd’hui si le Marquis de Sade avait eu accès à l’internet ?
    En serait on à penser que ma voisine boulangère n’a qu’une envie de bon matin se prendre une bougie allumée au fond de son petit trou…
    Au-delà du pitch de Girls Next Door, je me souiens surtout de la fin du film, plutôt bien vue avec son cours d’éducation sexuelle pour adolescents érotomanes ( pléonasme ).
    Et si finalement le fait de voir des vidéos de mères/filles/dragon de komodo de compagnie s’amusant entre elles n’avait pour autre sujet, en dehors de nous faire avaler ( enfin surtout à elles) que nos voisines de paliers ne sont que des dépravées ouvertes à tous mes vices ( ce qu’elles sont de toutes façons, les petites gourgandines….) juste nourrir notre imagination ?

    le 28 mars, 2010 à 0 h 11 min
     
  • Bonjour titiou,
    Le papier sur Zemmour est formidable, comme à ton habitude.
    Mais il me pose un petit problème : cela me parait difficile de débattre avec une personne qui joue à ce point un jeu de billard à plusieurs bandes. Car effectivement Zemmour est probablement très très malin (je ne dirais pas intelligent, ça ne peut pas sortir…). Mais redoutablement malin. C’est un spécialiste hors pair de la rhétorique, capable d’enchaîner indéfiniment les arguments fallacieux et les sophismes pervers pour noyer son adversaire et surtout, surtout, gagner l’auditoire. C’est, désolé pour la comparaison qui risque de nuire à mon propos, mais oui c’est aussi la méthode Le Pen, la méthode BHL, la méthode Philippe Val, la méthode de tous les voyous de l’intellect.
    Or, c’est à ça que je voulais en venir, quel est le point commun de tout ces gens là? Il n’ont pas de propos, pas de fond, mais des objectifs. Lorsque Zemmour fait du Zemmour, il se contre-fout des effets de ses propos, de la réalité ou non-réalité de ce qu’il avance. Il ne s’intéresse qu’au coup d’après, ou même deux ou trois coup après, la réaction du public, le résultat de sa provocation.
    Du coup, même si ta position de « il faut débattre pour démontrer l’erreur » est très belle, elle est inutile face à des gens comme lui. Car en réalité Zemmour n’en a rien à faire d’avoir « raison ou tort ». quand tu dit :
    « On peut se demander si ce genre de phrases n’aggrave pas la situation sous couvert d’en faire un simple constat. En stéréotypant des gens, on prend le risque de pérenniser ce qu’on voulait dénoncer. »
    C’est une bien belle position de principe, mais ça le ne touchera pas une seconde. Il s’en fout. Totalement. Et dans temps qu’il faudrait pour démontrer par A+B qu’il a tort, avec des explications, des analyses sociologiques, des statistiques….. il sera déjà ailleurs. C’est l’éternel problème de lutter contre la connerie avec de l’intelligence…. c’est comme la rubrique « dés-intox » de Libé, tiens, que j’adore pourtant : mais il faut 3 feuillets pour démasquer un mensonge proféré en une seule phrase. Avec Zemmour c’est pareil : il faudrait un livre entier pour démontrer que la phrase sur les dealers noirs et arabe est fausse. Des milliers de mots à aligner, contre une petite dizaine. Le combat est déséquilibré, le fast-thinking à gagné. Malheureusement. Mais sinon, tu as raison sur le reste, et en particulier sur le fait que l’attaquer ne peut que le rendre plus fort, confirmer son statut de victime qui dérange. Gerbant, mais tellement efficace. Non pas sur le fond : je maintiens, il s’en tape, du fond. Ton rappel sur ses propos incroyablement sexiste en est la preuve : il cherchait juste, depuis longtemps, le « créneau vendeur… Si demain le créneau change, il changera avec…. on a pas fini de le voir et de le détester.
    Sinon, sur le billet « porno », je n’ai qu’une seule question : tu veux pas me la présenter, ta voisine ?

    le 28 mars, 2010 à 13 h 36 min
     
  • Pfiou, ils savent plus quoi inventer ces jeunes… le bon vieux porno Italiens des 70’s me rend nostalgique(sauf peut-être pour la tendance à la pilosité laissée à l’abandon, mais là n’est pas le sujet…)

    le 28 mars, 2010 à 14 h 44 min
     
  • @ matiu :
    je viens de trouver ça pour confirmer mes hypothèses, que je compte publier sur Facebook :
    « Donc la vie de Jean Baudrillard, c’est aussi l’engagement social de son insolence contre les académismes, sous la forme d’une véritable attaque contre le pouvoir (en toute chose) par l’attaque de sa pensée elle-même, qui s’effectue souvent comme un accident culturel. Autant de malentendus à la périphérie en résultent. En fait, tous ses choix de réserve et le radicalisme de son œuvre sont liés, la liberté de sa pensée étant sa puissance (qu’il put la pousser à ses limites) – et la forme intellectuelle de son activisme donnant corps à son œuvre, y compris dans sa beauté (si on lui en concède). » Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Baudrillard
    à quoi je commenterai : « moi ça me fait penser à Zemmour, serait-ce son maître ? »

    en fait, Zemmour il a du fond, mais la télé ne lui permet pas de le montrer ( sauf sur Itélé où Nicolas Domenach n’est qu’un faire-valoir ), donc il faut réfléchir au-delà du constat, en fait, Zemmour ( sans être dans sa tête ) il est pas FN, il voudrait qu’on s’entende sur un constat pour pouvoir y trouver ensemble ( tous les partis ) des solutions, ce sont les assoss « droits-de-l’hommistes » et « anti-racistes » qui empêchent déjà de trouver un constat pour y remédier, à croire que celles-ci sont satisfaites du statu quo ; puis les « solutions » ça n’implique pas par essence la préférence nationale chère au FN, ça c’est les assoss et les médias qui veulent transmettre ce signe, les solutions peuvent être économiques et sociales, notamment avec des réformes de l’Education nationale, la dé-ghettoïsation ( je renvois au Les Grands dossiers de Sciences Humaines – France 2010 Les grands défis – mars/avril/mai 2010 ) et des politiques de la ville, des politiques d’emploi, un retour du respect de la loi ( y aurait ni trafiquants ni consommateurs de drogue si la loi était respectée, donc pas de « dérapage zemmourien » ) et un renouveau des valeurs

    le 28 mars, 2010 à 14 h 54 min
     
  • @Bleaker :
    Désolé, pas compris le paragraphe su Baudrillard. Relu 3 fois, pourtant, mais toujours pas. Donc, oui du coup, ca me fait penser à Zemmour aussi, puisque lui non plus je ne le comprends pas.
    Car je suis un peu benêt, je ne comprends les propos à caractères sociaux et/ou politique, que lorsqu’ils s’appliquent à un vrai sujet social/politique. Zemmour ne parle de rien d’autre que de lui-même. De sa propre personne médiatique, de son exposition qui lui permet d’avoir des invitations sur des plateaux télé, dans des journaux, je ne sait quoi d’autre.
    Au fond, il se préoccupe autant d’un réglement pacifique de la question des banlieues que moi de l’élevage de la bactérie du yaourt de lait de jument dans le Balouchistan du sud.
    Zemmour ne « dérape » pas, il joue. Avec nos nerfs, accessoirement, mais surtout pour son propre compte. C’est pourquoi je disais qu’il n’y a aucun intérêt à débattre, ni même à s’intéresser à son propos, qui n’est au fond qu’une mécanique parfaitement rodée. Il n’apporte rien, ne sert à rien, il produit du néant médiatique, il remplie du temps de cerveau disponible. Il a choisi un créneau de provocateur à 2 balles, et il touche le jack-pot. Sans états d’ames.
    Mais pour autant, je plussoie toujours au propos de Titiou qui nous dit (si je l’ai bien comprise), que l’attaquer ne sert à rien, ca ne fait que lui donner toujours plus de crédit.
    PS: Je ne sais pas si c’est volontaire, mais arriver à placer en un seul commentaire « « droits-de-l’hommistes » et « anti-racistes » qui empêchent déjà de trouver un constat » et 3 lignes plus bas « retour du respect de la loi( …) et un renouveau des valeurs », moi ca me gratouille un peu, pour le dire poliment. Mais peut-être est-ce cohérent, pour toi…

    le 28 mars, 2010 à 16 h 09 min
     
  • @ matiu :
    selon Wikipédia, Baudrillard critiquait tout, mais dans une démarche constructive, et pour les gens qui ne faisaient pas l’effort de chercher au-delà des mots et des apparences, il pouvait paraître contestable ou « déraper » ( si le concept avait exister alors )
    considérer que Zemmour passe à la télé pour faire l’égocentrique c’est se laisser manipuler par les médias et les signes
    pour aller plus loin dans mon analyse, j’avais déjà indiqué que Zemmour risquait de se faire virer, commençant à devenir particulièrement litigieux, considérant ça, les médias savaient que l’inviter c’est prendre un risque ( les chaînes sont responsables des propos illégaux diffusés, au moins quand c’est enregistré, d’où la mise en demeure de Canal+ ), ses éditeurs trouvent le moyen contestable de sortir son livre en pleine tempête médiatique burka/identité nationale/Quick, et donc s’ensuit une promo ( quand on a quelque chose à vendre, les chaines sont prêtes à fermer les yeux, je me demande si elles touchent des pourcentages sur la vente des oeuvres promues ), promo où l’on cherche à lui faire dire des choses qu’il ne dit pas : son bouquin, que je n’ai pas lu mais j’ai vu toutes les promos, comporte une dizaine de chapitre sur une histoire de France journalo-amateuro-personnelle de Zemmour, et « bizarrement » les médias, pour l’audience, ne font que parler du dernier chapitre de prospective qui est litigieux et contestable

    s’il ne faut pas attaquer Zemmour, n’est-ce ce pas ce que tu fais en affirmant qu’il n’a pas de fond et est un instrument d’une droite autoritaire ?

    c’est volontaire, répondant à une démonstration, mais tu éludes ce qui importe le plus : Zemmour n’aurait pas « dérapé » si la loi avait été respectée puisqu’il n’y aurait pas eu de trafiquants ou consommateurs de drogue ; de plus, en théorie politique, pour Rousseau pour ne pas le nommer, la loi c’est l’émanation politique de la volonté générale donc de la nation, puisque la loi représente le désir de protection de chacun pour éviter les conflits elle doit être intériorisée et respectée, si une loi ne convient pas il revient au citoyen de mobiliser les politiques via les députés ou de se lancer lui-même en politique avec ses positions qu’il souhaite faire valoir, puis obtenir une majorité pour l’appliquer
    tout ça pour dire que le respect de la loi c’est pas particulièrement quelque chose d’extrème-droite
    quant aux valeurs, je fais référence à la vertu ( straight edge notamment ), à la raison et à l’entraide, alors que désormais, il n’y a plus que consommation et individualisme au détriment de la société

    le 28 mars, 2010 à 17 h 10 min
     
  • Eh oh, l’article parle de porno donc parlons de porno! :)

    Je suis d’accord avec Nico, le porno des ’70 était vraiment recherché par rapport aux pauvre prods d’aujourd’hui.
    Le gonzo, c’est comme le Mc Do, effectivement. C’est pour ça que je n’y vais jamais car c’est TOUJOURS la même chose.

    Mc Do: On passe à la caisse, on boit un soda, on mange un burger et on finit par une pom’pote®.
    Gonzo: On discute avec la fille 3 minutes, pipe, levrette et ejac faciale.

    Bref, l’éjac faciale c’est la pom’pote® du Gonzo, CQFD ^^

    le 29 mars, 2010 à 7 h 12 min
     
  • @Bleaker : Désolé, temps de cerveaux disponible dépassé. Je n’ai plus rien à répondre, tout cela est trop creux et sans intérêt.
    Juste je précise que je pense sincèrement que Zemmour est une creuvure de la pire espèce, au moins autant pour ses propos puants que pour le moteur qui anime de sa démarche. Une enflure qui profite d’un créneau dégueulasse, un mec pour qui le mot intégrité, et encore moins le concept même de respect humain n’a le moindre sens. Je dit juste que, aller débattre avec lui ne sert à rien, parce que la connerie l’emporte toujours universellement sur l’intelligence. Dans la cours de récré à la maternelle on disait « je tape pas dans la merde, ça éclabousse », si ca peut être plus clair.

    @ gweltaz : tu as raison, désolé d’avoir ainsi déplacé le sujet. Même si, d’une certaine façon on était pas très loin : faire 9000 signes à nous deux Bleaker+moi, en deux jours, à propos d’un mec qui ne méritera pas 10 mots le jours ou il crèvera, c’est déjà de la pornographie. Et du hard-crad en plus tendance fétich scato. Encorez désolé, donc.

    D’ailleurs, je m’arrête là, Bleaker, je joue plus. On se retrouvera sur un autre topic :D

    le 29 mars, 2010 à 9 h 20 min
     
  • 3 choses importantes, actuelles dans ce billet:

    1- différence entre fiction et réalité
    Avant, on avait pas besoin d’expliquer à un élève la différence entre une oeuvre de fiction et un livre qui parle de la réalité. On aurait jamais reproché à Mitterand qu’un de ses personnages soit pédophile dans un roman non-autobiographique. Les gens d’aujourd’hui ne connaissent plus cette séparation pourtant évidente, primordiale entre fiction et ce qu’on appelle non-fiction chez les anglophones. Ce qui m’amène au deuxième point.

    2- les gens d’aujourd’hui veulent coller à la fiction
    Avant, les gens avaient leur vie et puis des fois ils lisaient des trucs trop fous où il se passait des choses trop folles, mais c’était des livres et c’était pas la réalité et donc c’était pas un mode d’emploi mais juste un moyen de s’évader. Cependant, aujourd’hui, on regarde la télé, garante de réalité puisque l’oeil de la caméra est un oeil, objectif, à priori… Donc ce qui est à la télé est vrai, et ce qui est à la télé est attirant, donc on doit essayer de ressembler à ce qui passe à la télé. On rejoint le « monkey see monkey do » de House du commentaire de toute à l’heure.

    3- la morale, l’interdit, le tabou
    Pour avoir étudié pas mal d’auteurs interdits, dont Sade, je sais combien le fossé entre ce qu’on désire et ce qu’on fait est une limite importante de l’esprit humain. Le rêve, le fantasme doit exister pour faire parler le petit démon en nous. Pour autant, devons-nous céder à cette voix qui tend vers l’immoral et passer à l’acte ? Avant, un type se masturbait en regardant un film X et fantasmait sur une sodomie, aujourd’hui, si sa « meuf » n’accepte pas de s’y soumettre, il la plante pour une autre… (je ne critique pas l’acte, je montre juste un exemple)

    Tout ça pour dire qu’on a franchi des murs, et que p’tet bien que c’était pas une si bonne idée que ça finalement…

    le 29 mars, 2010 à 9 h 28 min
     
  • @ matiu : de toute façon le débat autour de Zemmour, sur un post essentiellement porno, n’avait pas vocation à perdurer ad vitam ;) puis, c’est pas pour relancer le débat, mais je ne « joues » pas, j’essaye d’expliquer les thèses qui sont miennes dans la plus totale amabilité démocratique ;) et j’invite Titiou ( « la blogueuse »/ »la propriétaire » ça fait vulgaire, « la dame » c’est pas très flatteur quand on a le même âge que Rama Yade ) à me rappeler à l’ordre si je dépasse les bornes ( auto-infantilisation par projection autistique sociale ( si ça veut dire quelque chose ;) ) )

    @ Evangelline : je n’ai pas lu le bouquin du Mitterrand, mais je me souviens que dans une offensive médiatique contestable, Benoit Hamon disait tout fièrement « sur le site de la Fnac le livre est présenté comme une autobio », tout ça pour dire que la séparation réel/fiction n’est pas si évidente, en littérature comme en porno, surtout avec les vidéo amateurs maintenant ( d’ailleurs, y a quelques semaines y a un acteur amateur qui ressemble étrangement au philosophe Wittgenstein qui a fait son apparition sur le site que je fréquente, il commence ses vidéos par papoter avec sa partenaire médiatique, je me demande si ce sont des coups d’une fois qui acceptent la caméra dans une pratique sociale de la sexualité, ou s’il n’exploiterait pas les filles qui seraient faussement amatrices et contraintes )
    je pense qu’il faut considérer des limites, une « régulation » ( pour placer du sarkosysme :D ), même dans la sexualité ( non pas venant de l’Etat, mais dans un contrat moral explicite entre les partenaires, Maïa Mazaurette en fait mention dans un post ) : on peut trouver intéressant ( je me réserve par absence de pratique ) indépendamment la levrette et l’éjac faciale, mais à dire que tout se vaut, on risque de passer de la sodomie à la scatophilie ( je souhaite pas offenser les gens que ça pourrait exciter, mais ça n’est pas mon cas, au moins a priori et pour l’heure je n’ai aucune volonté d’essayer ) et au SM hardcore

    le 29 mars, 2010 à 10 h 54 min
     
  • En lisant le commentaire très juste de Bleaker, je me suis souvenue d’une chose. Quand j’ai écrit le mien, je pensais surtout au public adolescent et jeune adulte qui a du mal a faire la part des choses et qui surtout a accès très tôt à tout un tas d’infos et de vidéos qu’ils interprètent malheureusement souvent comme être une norme au lieu d’un impossible fantasme. Quant à la découverte et l’épanouissement sexuel de l’individu (et donc, pas de ses fantasmes), il devrait se faire par l’expérience et pas par la visualisation d’une fiction pornographique. Mais cela n’engage que moi. :)

    le 29 mars, 2010 à 14 h 42 min
     
  • Evangelline (point 1)> Et l’auto-fiction, alors ?
    http://l-autofictif.over-blog.com/

    Les commentaires de la semaine dernière ont un peu infléchi ma position quant à l’organisation d’un « Grenelle du sexe ». S’il sera certainement vain (cf Grenelle de l’environnement, de la mer, de l’identité nationale, etc.) il pourrait rappeler que les films obscènes relèvent tous de l’imagination, même lorsqu’il s’agit d’une webcam (sa publicité suffit, à mon sens, à en faire une fiction). Et que le sexe et la pornographie « ce n’est pas sale ».

    Et alors, le fait que cette fiction X soit ultra-accessible — contrairement à l’écrit qu’il faut tjrs décrypter — et entraîne le public à la reproduire importe peu si cela n’a pas de conséquence en dehors des rapports sexuels.

    Toutefois, le X n’est qu’un infime symptôme d’une globale réification de la jeune fille (cf Tiqqun) ou marchandisation des corps et c’est pour ça que je maintiens qu’un Grenelle du porno serait insuffisant. Osef de la convergence entre la sexualité publique/phantasmée des sites X et la sexualité privée « quotidienne » si l’une ne remplace pas l’autre.

    Maintenant que j’ai dit ça, je peux m’inquiéter de la proximité des vidéopornos classées par catégorie (blonde, gros seins, chatte poilue, moins 20 ans, en français) avec les homéoputes de Jodorowsky — dans l’Incal, les humains peuvent baiser avec des avatars en 3D dont ils ont choisi préalablement l’apparence. Cette proximité n’est pas neuve mais devient de plus en plus tangible avec le réseau des réseaux actuel.

    le 29 mars, 2010 à 21 h 30 min
     
  • donc, du coup, si j’ai bien suivi ton raisonnement tank girl, le porno c’est de moins en moins tabou alors ? Si le X fait croire qu’il est real et que les gnd pratiquent comme des star du X, que devient le tabou ?

    le 4 avril, 2010 à 0 h 06 min
     
  • J’ai l’impression que ce n’est passé par l’esprit de personne que le fait de banaliser les pratiques issues du porno (enfin issues… démocratisées on va dire) n’est pas forcément de l’imitation bête et méchante pour diverses raisons. Me semble que le prono a aussi aidé à lever quelques tabous et à faire découvrir certaines pratiques. Si madame Y aime la sodomie, avaler ou les situations de domination, c’est peut être aussi parce qu’elle exprime un fantasme refoulé, et qu’elle y trouve du plaisir psychologique et physique. Maintenant, la responsabilité du porno dans l’origine de ce désir, ça reste à voir…

    Mais j’étais un peu surprise du positionnement ferme « ahah, si elles font c’est juste parce qu’elles sont connes et imitent gentiment pour correspondre aux fantasmes de la société actuelle ». Ouais, ou qu’elles aiment ça.

    le 14 avril, 2010 à 15 h 18 min
     
  • Celle-là m’a bien plu dans les commentaires : « l’éjac faciale c’est la pom’pote® du Gonzo, CQFD »

    le 20 avril, 2010 à 3 h 45 min
     
  • très bon le coup de la pom potes
    le porno transforme pas la socièté je ne le pensent pas !
    sinon
    que dire
    la femme est changée c’est sur !reste qu’elle ne ressemble plus à nos arrières grand méres
    toutefois si c’était bien le cas pourquoi y as t’il encore des sites de rencontres avec autant de femmes seules !
    si elles avaient changer elles draguerais direct tous les mecs hors c’est le cas que pour certaines cougardes et quelques chaudasses dans des lieux connus

    mais dans la majeur partie des cas elles sont encore bien sages les soit disant voisines très chaudes …………..

    le 2 août, 2010 à 16 h 07 min
     
  • le porno c’est bien mais l’amour le vrai c’est donc mieux et c’est tant mieux !
    je rajoute je n’ai pas faiut la bonne manip de clavier

    le 2 août, 2010 à 16 h 09 min
     
  • Bonjour !

    Je ne connais pas ton blog depuis l’ouverture donc peut-etre que tu connais déjà, mais j’ai trouvé dans cet article des choses en rapport (ou pas) avec tes « études » sur le porno :

    http://www.cracked.com/article_18611_the-10-most-important-things-they-didnt-teach-you-in-school.html

    le 9 septembre, 2010 à 16 h 32 min
     
  • Bonjour Titou, quand tu dis « Le gonzo pourrait être financé par Ikéa. Une caméra portative, un canapé, une chatte, des bites. » j’ajouterais des mecs en chaussette :)

    plus sérieusement, quand tu dis « Moins fake, des sites qui proposent à des amatrices de réaliser leurs fantasmes gratuitement en échange du droit à l’image. Et donc le site dont je vous parlais il y a deux semaines et qui fait participer des amateurs à des gang-bangs relève totalement de cette évolution. Mais là, une étape est encore franchie puisqu’il ne s’agit pas de fake. »
    Je suis tout à faire d’accord. J’en ai vu des porns comme çà. C’est assez fascinant. Ce sont les femmes qui réalisent leur fantasme, on dirait des reines. Très réaliste, du bon amateur.

    Est-ce qu’il existe des pornos qui filment un vrai couple amoureux en train de faire l’amour, le tout avec une belle réalisation ? Ca peut être excitant, non ? Ca s’appelerait le love porn.

    le 6 avril, 2014 à 20 h 32 min
     
  • Très bon article sur Zemmour, brillante transition avec le porno, (où serait-ce mon esprit tordu qui projette un lien?).
    Effectivement crier au tout racisme, c’est comme dire le porno c’est mal, et ne pas se pencher sur la question, c’est permettre à des acteurs comme le FN de faire une tambouille avec des « arguments » râclés dans le caniveau et à des fanatiques anti-racistes d’hurler à l’infâmie dès qu’on entend les mots « Noirs » ou « Arabes ». Tout cela a pour résultat de ne déboucher sur rien, sinon d’exacerber encore plus les crispations dans notre société déjà bien mal en point.
    Je sais par avance que je risque de me faire lyncher en mode 2.0 mais tant pis. Je ne défends l’homme Eric Zemmour, opportuniste aux idées étriquées. Mais force est de constater, comme l’a dit Titiou qu’il a dit tout haut ce que beaucoup de Français pensent tout bas. Bien sûr il ne peut s’appuyer sur aucune statistique puis qu’en France, pour des raisons d’éthique, les statistiques ne peuvent pas inclure l’origine ethnique. Il ne peut s’appuyer que sur une expérience personnelle ou des faits relatés dans les médias ce qui n’est évidemment pas une preuve objective. Néanmoins n’est-ce pas hypocrite non plus de nier ce qu’il est possible de constater soit même quand on vit dans une grande ville? (attention je ne crie pas au diable, les actionnaires de certaines boîtes font bien pire en portant des costumes 3 pièces) Mais n’empêche. Ce qui serait fondamentalement raciste, c’est de dire que les traficants de drogues sont traficants de drogues parce qu’ils sont Noirs ou Arabes et que c’est leur Culture qui les y favorise. Si les anti- racistes se crispent aussi sur le débat avec des arguments ad hominem et sans fondement logique c’est parce qu’ils ne savent pas comment répliquer. Personne n’ose crever l’abcès. Les racistes se cachent (ou pas) et votent tranquilles à bulletin secret, et les anti-racistes crient au loup sans rien de constructif. Personne n’avance de solutions. Personne n’ose aborder les aspects socio-culturels de la délinquance (hormis Hugues Lagrange) et du coup rien ne bouge. Ce qu’il faudrait oser dire c’est « oui, il y a beaucoup de délinquants issus de l’immigration, mais pourquoi? Parce qu’ils sont mal intégrés, que parfois leur niveau de français est très insuffisant et ne leur permet pas d’avoir accès à l’emploi ou ils sont très peu rémunérés, qu’ils vivent dans zones mal désservies aux équipements désuets où règne déjà une forme de violence ce qui est un terrain favorable à l’apparition de la délinquance. Que peut-on faire alors pour changer ça? » Ce serait déjà un début.

    le 21 août, 2014 à 6 h 29 min
     

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