26 août 2009

Imminent

Je vais incessamment sous peu partir en vacances. Et oui. Tout arrive. Et non, deux jours en Bretagne et cinq en Corse c’était pas de la vraie vacance. C’était l’apéritif. Ce départ imminent est l’objet de plusieurs réflexions.

Sachez que je pars en Inde.*inutile de me redire qu’il y a des pauvres là-bas, je le sais. Pire, c’est même précisément pour ça que j’y vais, pour faire une série sur le blog de photos d’enfants unijambistes allongés dans des poubelles parce que c’est pas cher et que pour une fois j’aurais le plaisir d’être la grosse reine du pétrole qui baffre dans un restau au lieu de la miséreuse qui regarde les riches manger à Saint-Germain des Prés.*

Sachez que pour ma demande de visa, il fallait deux photos d’identité, le passeport, la photocopie du passeport, de l’argent et remplir une feuille. Comme je suis pas la moitié du conne, à la question de « profession ? » j’ai pas mis journaliste. Me suis dit que ça pouvait ne pas être bien vu surtout avec les articles hautement subversifs que je fais. Alors j’ai écrit « rédactrice ». C’est bien ça, ça veut rien dire. Et bin au service des visas ils sont finauds. Ils ont bien compris que rédactrice c’était journaliste, il a fallu remplir un papier en plus (parce qu’une rédactrice qui demande un visa touriste c’est quand même sacrément louche) mais surtout alors que le visa touriste il coûte dans 64 euros, bah moi avec mon putain de job de rédactrice je paye 110 euros. Parce que je n’ai pas le droit à un visa touriste mais forcément un visa journaliste parce que moi, j’ai pas le droit de partir en vacances. Vous y croyez ça ? Je vous le dis tout de go : je suis outrée. Et je ne saisis pas bien le but de la démarche. Parce que si c’est censé être dissuasif, sur moi, ça produit l’effet exactement inverse. Ca me donne une putain d’envie de faire un reportage sur le traitement des prisonniers politiques (ça, c’est le genre de phrases que je ne devrais écrire qu’après avoir eu mon visa, je sais) alors qu’à la base je voulais surtout voir le Taj Mahal et aller au ciné et photographier des mendiants unijambistes.

Je me suis également faite charcuter les bras pour mettre à jour mes vaccins parce que Inde = problèmes de santé et tout ça pour apprendre dans un grand moment de relativisme culturel que la France étant touchée par la grippe A, les autorités indiennes sont particulièrement méfiantes vis-à-vis des ressortissants Français, ces salopiots qui pourraient ramener de la maladie dans leur grand pays si salubre et que du coup, à l’arrivée, on était susceptibles de subir un examen médical (en même temps, si l’examen consiste à vérifier combien on a de jambes, ça devrait aller.)

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