18 octobre 2012

Pathologie de la vie quotidienne

L’autre jour, je suis sortie avec têtard pour faire des courses. (= Racheter le sac plastique géant qu’on attache à la poussette et qu’on appelle communément « l’habillage pluie »:

A Paris, il y a une vaste compétition de vol d’habillage pluie à laquelle j’ai décidé de ne pas prendre part. Donc quand on me vole le mien, je pars « en boutique » en racheter un comme une grosse truffe alors que je pourrais simplement voler celui de la poussette d’à côté qui est sûrement celui qu’on m’a piqué la semaine dernière. Bref.)

Je vais donc prendre le métro. En haut des escaliers, je change mon sac d’épaule pour pouvoir bien attraper la poussette à deux mains avec ledit têtard qui repose majestueusement dedans et je m’apprête à descendre précautionneusement les marches. Là, un gentil monsieur me demande « vous voulez que je vous aide ? ». Je lui fais un grand sourire / yeux qui pétillent avant de répondre avec un entrain un peu exagéré « non merci, ça ira ! ».

Ca, c’est la scène vue de l’extérieur.

Si on passe en focalisation interne avec moi, c’est pas du tout, du tout la même chose.

Dans ce cas, il faut faire un flash-back. On rembobine la scène jusqu’à la sortie de chez moi. Je suis avec ma poussette devant l’entrée de l’immeuble et j’hésite. Soit je vais à gauche, soit je vais à droite.

I A droite, j’y vais à pieds mais c’est relou. C’est loin, il fait froid.

II A gauche, j’y vais en métro. Problème, il y a les escaliers à descendre et monter. Sauf que, attention, dans la phrase « Problème, il y a les escaliers à descendre et monter » le problème ce ne sont pas les escaliers à proprement parler. Le problème qui me fait hésiter sur la direction à prendre, c’est que si on me voit en train de galérer avec ma poussette, quelqu’un risque de venir me proposer de l’aide. HORREUR. ABOMINATION. Parce que là, de deux choses l’une.

a/ Soit j’accepte et il va y avoir quelques secondes où on va devoir descendre les marches en rythme (ce que je n’arrive jamais à faire), quelques secondes qui sont trop courtes pour se parler mais où on est bloqués dans une certaine intimité. Malaise. Et puis à l’arrivée, il va falloir dire quelque chose. Genre « merci beaucoup ». Remalaise. Et ensuite, je vais avancer et, le métro parisien étant ainsi foutu, me retrouver face à une nouvelle volée de marches. Et la personne qui m’aura aidée se sentira obligée de recommencer alors qu’elle n’avait peut-être pas prévu ça. Reremalaise.

b/ Soit, je refuse son aide d’entrée de jeu mais c’est compliqué de dire non à quelqu’un qui agit par pure gentillesse.

Conclusion : Voilà, en gros, tout ce qui se passe dans ma tête quand je suis au seuil de mon immeuble. J’ai quand même choisi de prendre le métro, et j’ai ressassé le scénario de « on va venir m’aider qu’est-ce que je vais faire » pendant les 300 mètres qui me séparaient de la bouche du métro.

Ouverture de conclusion : Autrement dit, je me mets de moi-même dans une situation qui va générer une interaction sociale (meuf seule de 30 kilos avec sa poussette et son têtard qui en pèsent 18), interaction que je me sens incapable de gérer correctement.

C’est le genre de pensées qui occupent une bonne partie de mes journées.

C’est aussi pour ça que je travaille seule de chez moi. Outre le plaisir de trainer en pyjama et d’avoir un accès illimité à youporn, ça me simplifie la vie. Je n’ai plus à perdre mon temps à anticiper d’éventuelles interactions sociales. Parce que dans le fond, le vrai problème ce n’est pas l’interaction elle-même c’est la place qu’elle occupe dans mon esprit en amont. (En choisissant de bosser seule à la maison, je fais un peu comme Barack Obama qui n’a que deux couleurs de costards, gris ou bleu. « Pour ne pas s’encombrer le cerveau avec des choix sans importance, il limite les options. Pour la sélection du costume du jour, cela signifie : le gris ou le bleu. « Il faut avoir sa routine », conseille Obama. Selon lui, des études l’ont montré : le simple fait de prendre des décisions diminue la capacité à en prendre d’autres. Mieux vaut éviter de se laisser distraire par des détails quand on a à arbitrer entre Jérusalem et Téhéran.” Très cool portrait de lui d’ailleurs.)

Ce n’est pas de la timidité ou un problème d’estime de soi. C’est

1°) un réflexe que j’ai depuis mon enfance lié à l’idée que les Autres = danger. (Dès mes deux ans, j’ai eu des intuitions sartriennes.)

2°) le fait que j’ai eu beaucoup de difficultés à intégrer les codes sociaux élémentaires et que toute situation reposant uniquement sur ces codes de bonne manière me donne l’impression d’être une poule devant un couteau. Ou un Inuit devant une banane.

 

A l’inverse, une interaction sociale négative ne me pose aucun problème dans la mesure où elle enfreint précisément les codes. Genre : insulter quelqu’un dans la rue, je fais sans souci. (En ce moment, ma spécialité avec la poussette c’est de rouler sur les talons des gros culs qui se baladent par trois en prenant toute la largeur du trottoir. Une attitude qui provoque une interaction sociale type “putain, mais bougez vos gros boules dégoulinants de merde!”)

Ceci étant, ça va en s’améliorant avec le temps. Je me souviens très bien, quand j’étais étudiante, de rester chez moi à compter mes pièces de monnaie avant d’aller m’acheter un pain au chocolat et en découvrant que je n’avais pas pile la monnaie de m’effondrer sur mon canapé-lit en me demandant comment j’allais faire. Je pouvais passer une heure à retourner l’appart à la recherche des pièces qui me manquaient. Parce que donner un billet pour payer un truc pas cher me gênait profondément et entrainait une interaction sociale plus longue avec le vendeur. (D’ailleurs, en l’écrivant, je me rends compte que je continue de m’excuser quand je n’ai pas pile le compte.)

Bref, ça va en s’arrangeant mais ça continue quand même d’être là. Je suis au café. Je suis bien. Jusqu’au moment où je prends conscience que le serveur ne m’a pas filé l’addition avec le café. Horreur 1. Il va falloir lui demander. Horreur 2. Il me l’apporte et que je n’ai pas la monnaie. Il va falloir que j’aille au comptoir avec ma note et mon billet pour payer. Ces pensées me gâchent alors la fin de mon café que je prenais tranquillement toute seule.

Amis étudiants en psychiatrie, vous êtes les bienvenus. Considérez que vous êtes ici comme chez vous hein.

Pour autant, tout cela ne m’empêche pas d’aller au café, de prendre le métro avec ma poussette, de manger un pain au chocolat. Ca engendre juste une putain de pollution dans mon cerveau.

Comment on fait pour vivre tranquillement avec ça ?

Plusieurs techniques. D’abord, ça dépend de mon état d’esprit. Certains jours, tout ça me pose beaucoup moins de problèmes. Je suis en mood “conquérir le monde”. Ensuite, avoir des amis qui gèrent ça à votre place. “Ondine, tu peux demander l’addition ? Et tu peux aussi aller aux toilettes, pour me dire après où c’est pour que j’ai pas à demander ?” etc. Enfin, ça rend bizarrement beaucoup plus aimable. Pour contrer le fait que je ne sais pas gérer naturellement l’interaction sociale codifiée, je me transforme en meuf la plus avenante du monde. Quand je dois demander où sont les chiottes, on dirait un peu que je suis en train de demander le serveur en mariage. Et last but not least, on comprend mieux pourquoi Internet m’est apparu comme la plus belle invention humaine ever.

L’autre soir, j’expliquais tout ça au chef en attendant un peu qu’il éclate de rire et s’exclame “mais tout le monde est comme ça tu sais!”. Mais il a pas du tout répondu ça. Il m’a dit que c’était de la phobie sociale. J’étais pas trop convaincue parce que pour moi phobie sociale = phobie des gens. Or je n’ai pas la phobie des gens. Je suis pas certaine que ce soit de la phobie sociale donc. Ce sont moins les gens que les codes qui me posent un problème. (A noter d’ailleurs, que passer à la télé ne me pose aucun problème parce que j’ai beaucoup mieux intégré les codes qui régissent la télé que ceux qui régissent les rapports avec mon boulanger.)

Sinon, je sais pas si vous avez remarqué mais c’est incroyable ce que Paul Ryan (le vice-president de Romney en cas de victoire)

ressemble à Nathan Scott de One Tree Hill.

 

Et pour finir, ma photo de déguisement de couple préféré au monde (via 4chan) :

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40 commentaires pour “Pathologie de la vie quotidienne”

  • Hey bien rassure toi… tu n’es pas la seule !
    Je vis ça depuis…. hmm mes premiers souvenirs !

    Et tu as la chance de bosse de chez toi ! Sincèrement donne-moi le secret !

    J’ai trouvé de bon compromis à force (travailler très près de chez moi, avec des gens cool, et beaucoup sourire à l’extérieur pour qu’on ne me pose pas de questions ou ne me parle pas trop)

    Mais Ô ! Comme je compatis !

    le 18 octobre, 2012 à 12 h 38 min
     
  • Comment tu dois galérer en dédicace ….

    le 18 octobre, 2012 à 12 h 52 min
     
  • Moi je trouve Paul Ryan a des petits airs de lui aussi : http://www.laurie-landry.com/wp-content/uploads/2010/11/matthew-morrison.jpg

    le 18 octobre, 2012 à 13 h 02 min
     
  • ça me rassure aussi de voir que tu es comme ça. Des fois je me demande comment interagir, puis comment l’autre aimerait que j’interagisse, comment moi je le prendrais, comment les autres le font etc.
    Mais moi bizarrement c’est le contraire de toi, c’est dès qu’on sort des relations officiellements codifiés que j’ai du mal. Enfin réussir à créer une nouvelle relation. une fois que je suis amie c’est bon.

    le 18 octobre, 2012 à 13 h 09 min
     
  • Je suis comme toi également donc je comprends très bien. J’aime bien les gens mais je supporte très mal d’être contrainte à des interactions sociales que je n’aurai pas initié.
    Exemple ce matin : suis contrainte de me rendre à la CAF. C’est déjà un truc super stressant de se rendre dans une administration où l’on sait que l’on va subir queue et attente interminable.
    J’ai une grosse phobie de la file d’attente car 1/ c’est une perte de temps 2/ immanquablement mon voisin de derrière risque de ne pas respecter mon espace vital en me collant de trop prêt (avec haleine chaude sur le haut de mon crâne) ou PIRE m’adresser la parole !
    Et ca n’a pas manqué ce matin. Une nana m’a raconter sa vie et moi trop poli pour lui dire de me foutre la paix, je l’ai écouté en ponctuant son discours de (hum, ha bon, c’est triste…) tout en réprimant une violente envie de vomir…
    Grosse épreuve qui m’a franchement épuisé :)

    le 18 octobre, 2012 à 13 h 16 min
     
  • Encore un post de compet!
    bizaremment, tu me rassures beaucoup en disant tout ça. Je ne suis pas exactement comme ça, mais j’ai pu en avoir des traces… c’est peut-être Paris aussi qu’il faut interroger par rapport à tout ça, non!
    Perso, je n’ai pas trop de problème avec le boulanger, le serveur ou autres, mais je me rappelle d’avoir été parfois en stress dans le métro, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de monde dans le wagon et que j’allais être la seule à sortir devant tous ces gens qui.. allaient savoir où je sortais… pouvaient faire des suppositions dessus, ça m’angoissaient terriblement… maintenant ça va mieux par rapport à ça….
    Je me découvre même parfois pleine d’interaction avec mon prochain (c’est moi qui t’aiderais avec ta poussette la prochaine fois!) que ce soit les mamans, les mamies pour les aider à porter des objets ou pour laisser ma place dans le trom! ou même pour échanger sur des sujets tout bête (mais c’est plus facile dans le bus) et finalement c’est assez plaisant ces moments où tu n’as pas peur d’aller vers l’autre, l’inconnu…
    Paris regorge tellement de gens différents qu’il n’y a un style de code à avoir, mais une multitude qui essayent tant bien que mal de communiquer et ça fonctionne bien parfois..; la prochaine fois, te poses pas de questions, accepte l’aide du mec de la poussette, ça serait plus simple et plus facile pour toi et en plus tu lui auras permis de faire une B.A et de redorer don ego!

    le 18 octobre, 2012 à 13 h 39 min
     
  • Un peu comme ca?
    http://www.cracked.com/blog/5-terrible-situations-socially-awkward-man/

    le 18 octobre, 2012 à 13 h 44 min
     
  • Provinciale dans l’âme (et en vrai) j’étais en escapade parisienne avec bébé et poussette. Et comment dire, vu mes clichés sur les parisiens je n’ai pas eu le temps de sentir un malaise quand on m’a porposé de l’aide pour les escaliers (et les portiques pas assez larges pour la poussette…) dans le métro tellement j’étais surprise de tant de sollicitude ! C’est fou d’un coup j’avais l’impression qu’en fait on était pas tous dans une bulle malgré les apparences…
    Du coup je ne dis plus de mal de ces cons de parisiens pressés et désagréables !

    le 18 octobre, 2012 à 13 h 50 min
     
  • Ca fait du bien de voir sous forme écrite des angoisses et des questionnements que je partage.
    Sauf que moi à la T.V.,je flipperais quand même ! ^^

    le 18 octobre, 2012 à 13 h 58 min
     
  • Je suis exactement pareille, mais inversée. Les interactions sociales avec des gens qui je connais pas (passant / serveur / vendeuse etc…) ne me posent aucun problème. Par contre, quand je me retrouve avec des amies ou des connaissances, je suis très rapidement complètement débordée pour peu qu’il se passe un truc inhabituel. Exemple typique : la copine qui se fait larguer et se met à pleurer devant moi. Là je suis paralysée, j’ai juste envie de prendre mes jambes a mon cou et de disparaitre, je sais pas quoi dire. Idem pour les sujets « sensibles ». C’est un vrai calvaire !

    le 18 octobre, 2012 à 14 h 19 min
     
  • C’est bien de la phobie sociale (qui n’ n’ est pas la peur des gens mais des situations impliquant des gens)… Mais rassure -toi, tu n’ es pas folle pour autant…

    le 18 octobre, 2012 à 14 h 29 min
     
  • Je pense que si nous sommes si nombreux à ne pas maîtriser les codes c’est que ceux-ci ne représentent plus des références universelles, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’existent plus. Pour un peu il sont devenus des marqueurs sociaux. Peut-être que la solution c’est de partir du principe qu’on est un plouc, au RDC (ou disons au 1er étage) de l’ascenseur social.
    En ce qui me concerne, quand j’aide une femme à porter une poussette ou même un grosse valise dans un escalier, soit ça me fait chier de le faire à nouveau au moment où un second escalier apparait par surprise, soi ça me fait pas chier. Je le fais quand même. Et comme je suis un psychopathe certainement, j’en ai absolument rien à faire de la dame de l’autre côté de la poussette, qu’elle soit jolie ou non.
    Une fois une vieille n’arrivait pas à avoir le même rythme que moi pour porter un sac, je lui ai dit, un peu excédé « écoutez, je vous le porte tout seul, ce sera plus simple », elle n’a pas voulu, je lui ai dit qu’elle allait alors se débrouiller toute seule parce que j’étais pressé, et je l’ai plantée là. Même a posteriori je n’ai absolument pas honte.

    le 18 octobre, 2012 à 14 h 30 min
     
  • c’est marrant je me faisais la reflexion en lisant ton blog que mon blocage a moi c’etait pas tant les interactions sociales mais plutot le fait que je me masturbe l’esprit pendants des heures sur la facon dont je vais expliquer quelque chose a quelqu’un pour qu’il me comprenne bien, et pareil ca prend un espace dans ma tete… vaudrait mieux que j’ai cette discussion directe et de vive voix. sans compter le nombre de fois ou elle se passe que dans ma tete et que j’ose meme pas en parler a la personne concernée… ha ha honnetement je pense qu’on est tous un peu tordus.

    le 18 octobre, 2012 à 14 h 37 min
     
  • Je comprends tellement…

    Un exemple du quotidien : prendre le bus. Dans le bus je ne m’assois pas parce que :

    1) Un pépé de 80 ans bien tassés un jour s’est assis à côté de moi, a posé nonchalamment sa main sur le siège et a commencé à la glisser sous ma cuisse façon « je suis vieux, je fais pas exprès » et que bien sûr, c’est gênant d’apostropher un vieux qui a l’air d’un papy gâteau. On sait jamais, si j’avais mal interprété ?

    2) S’il y a des places assises dans le bus, il va inévitablement se remplir, et à un moment va se poser le dilemme de céder son siège à une personne qui en aura plus besoin, ce qui pose deux problèmes :

    a) déterminer qui en a plus besoin : si une personne plus âgée monte dans le bus, et que je lui propose mon siège, est-ce qu’elle est assez âgée/handicapée pour avoir effectivement besoin de s’asseoir, ou risque-t-elle de se sentir offusquée que je l’ai considérée comme « faible » ou « vieille » ? Malaise.

    b) si je propose effectivement mon siège à une personne, même très âgée, l’expérience a prouvé (au moins la mienne) que la personne va refuser poliment. Malaise aussi.

    Se pose alors la question :

    b) 1. insister et prendre le risque de vexer la personne.

    b) 2. ne pas insister et culpabiliser tout le trajet.

    Je ne m’asseois donc pas dans le bus.

    Si tu as un numéro de psy, je prends…

    le 18 octobre, 2012 à 14 h 40 min
     
  • J’aime pas les gens & si je peux les eviter je le fait mais par contre je ressent aucun stress face aux interactions

    Par contre le coup de la meuf en poussette qui se croit tout permis parce qu’elle est en poussette c’est un coup a ce que tu tombes sur des gens comme moi qui n’aimes pas les gens et qui te fera chier jusqu’au larme pour ça :p

    le 18 octobre, 2012 à 14 h 52 min
     
  • #LaLoutre : Putain mais pareil sauf que moi, dans ce cas où la copine me raconte un truc over triste (rupture, décès, fausse couche…) je suis obligée de faire un effort de malade pour ne pas partir dans un fou rire diabolique ! C’est hyper dur parce qu’au fond j’ai de l’empathie !

    le 18 octobre, 2012 à 15 h 26 min
     
  • Ca fait plaisir de voir qu’on est aussi nombreux à être perturbés.

    Gabyska : le secret c’est vraiment de s’entourer de gens compréhensifs qui avec le temps apprennent même à anticiper nos problèmes sociaux.

    Alexis : en dédicace, ça dépend vachement. De mon humeur et de comment se comportent les gens. (Ceci étant, j’ai déjà raconté que les salons du livre avaient un peu été une torture pour moi.)

    do : ah mais grave! C’est une croisement en fait.

    ftt et LaLoutre : vous avez le même problème en fait. Perso, je suis plus à l’aise avec la copine qui fond en larmes qu’avec celle qui fait semblant d’aller bien.

    Mouchette : je vois bien. Parce qu’évidemment (ça doit aller ensemble) il se trouve que j’attire irrésistiblement les inconnus qui ont des problèmes et une forte envie de s’épancher.

    Ninoou : J’AI CA AUSSI. Quand t’es la seule à descendre à une station. J’ai aussi, y’a du monde, je suis au fond du wagon, comment je vais faire pour sortir, je vais devoir PARLER AUX GENS pour leur demander de me laisser passer.

    Gégé : on raconte n’importe quoi sur les Parisiens. On me propose toujours de l’aide dans le métro (sauf à la station Strasbourg St Denis où tu peux crever d’un arrêt cardiaque sans personne ne réagisse).

    Et du coup Claire : pareil. C’est un peu le même esprit. Et dans la situation inversée, quand j’étais enceinte pas une seule fois j’ai osé demander qu’on me laisse une place pour m’asseoir (ce qui exaspérait le chef) et quand on me proposait spontanément une place, je disais presque toujours non.

    le 18 octobre, 2012 à 15 h 32 min
     
  • Faut croire que pas mal de tes lecteurs sont comme ça, tu es notre gourou du net sans le vouloir. Moi par exemple, comme je déteste aussi toute explication sociale prolongée, j’ai du mal à dire à mon docteur mes symptomes, je ne veux pas le déranger et j’ai beau me tordre de douleur devant lui, rien, je dis « mais bon, ça va ». Débile.

    le 18 octobre, 2012 à 16 h 02 min
     
  • Chef a raison : c’est exactement ce qu’on appelle de la phobie sociale, et plein de gens en souffrent à divers degrés. (Ca doit être assez handicapant dans la vie de tous les jours, cela dit ce n’en est pas à un point tel que ça t’empêche de mener une vie normale).
    Moi, pour être honnête, ton post me fait du bien aussi, mais pas parce que je me sens moins seule : juste parce que je me dis « tiens, o joie, cool, une névrose que je n’ai pas ! ». C’est follement rafraîchissant :)

    le 18 octobre, 2012 à 16 h 25 min
     
  • la monnaie à la boulangerie ==> moi aussiii
    (du coup, j’envoie mon fils maintenant)

    ET ÉGALEMENT : donner un ticket resto dans une boulangerie, engendre tout un tas de problèmes (rendent-ils la monnaie ou pas, faire le compte exact, interaction avec la boulangère etc). bref.

    Et sinon, autre truc de phobique que j’ai perso: j’ai horreur d’arriver juste avant la fermeture d’un magasin (genre 10mn avant) car j’ai trop peur de faire chier les vendeurs, je peux pas supporter leur potentiel regard haineux.

    le 18 octobre, 2012 à 16 h 50 min
     
  • Oh et bien je vois que je ne suis pas la seule.
    Là je dois payer mon loyer, mon propriétaire habite dans la même allée que moi et sort souvent, du coup, moi plus trop parce que j’ai juste peur de le rencontrer et quand il passe devant chez moi, c’est limite si je ne m’arrête pas de respirer. (ça dure depuis deux semaines). Voilà, voilà.

    le 18 octobre, 2012 à 18 h 11 min
     
  • Mon dieu, moi qui ai l’habitude de proposer gentiment mon aide à toute personne ayant l’air de galérer dans la vie quotidienne (comprendre femme + poussette devant un escalier/vieux ou vieille qui veut traverser une rue où le trafic est plus intense que sur l’autoroute du soleil le premier samedi de juillet/ personne en fauteuil qui galère à descendre du bus), je provoquerais donc tant d’angoisse chez mon interlocuteur?
    C’est décidé, la prochaine nana que je vois avec une poussette, non seulement je ne lui parle pas, mais je lui envoie une bourrade pour qu’elle se ramasse.

    le 18 octobre, 2012 à 19 h 14 min
     
  • Les boulangers et cafetiers préfèrent les billets.
    Sérieux! Tout le monde leurs balance des pièces et c’est chiants à compter! Du coup pouvoir refourguer du rendu monnaie est apprécié.

    le 18 octobre, 2012 à 19 h 36 min
     
  • Oh, mais on est nombreux à être des inadaptés sociaux en fait !

    Ça a toujours été compliqué pour moi les rapports humains. Une période, j’ai bien cru être agoraphobe, mais ma psy m’a juste dit que c’était une phobie sociale, sans rien m’expliquer de plus… J’étais arrivé à un tel point d’angoisse que c’est ma petite sœur de 16 ans qui passait régulièrement m’apporter de quoi me nourrir. Je ne pouvais sortir de chez moi que pour aller travailler et pour quelques rendez-vous (genre psy médecin banquier, le genre que je n’osais pas annuler parce que de toute façon j’étais incapable de prendre l’initiative de téléphoner à quelqu’un sans angoisser plusieurs heures sur ce que je pourrais dire, ce qu’il risquait de répondre, que dire en retour…). Dans ces cas là, j’étais concentrée sur ma routine, sur le fait d’aller du point à au point b, d’arriver à l’heure, de prendre tel bus à telle heure, de descendre à tel arrêt, de rejoindre le métro… Là, pas de problèmes, aucune peur malgré mes horaires parfois décalés et les psychoses de mes collègues sur le métro la nuit…

    Par contre, tout ce ne nécessitait pas d’horaire précis (et donc devenait évitable ou du moins repoussable à l’infini) genre faire mes courses, aller voir des amis, les « loisirs », tout ça était devenu impossible… J’avais peur des gens, de ce qu’ils pouvaient penser ou deviner sur ce que j’allais faire. Peur de ne pas avoir l’excuse « je suis pressée » pour éviter toute interaction.

    le 18 octobre, 2012 à 19 h 39 min
     
  • Héhé oui, aller chercher son courrier à 3h du mat pour ne croiser personne…
    Commander 2 pizzas alors que tu en mangeras la moitié d’une, pour ne pas faire déplacer le livreur pour presque rien (particulièrement débile, je sais) … Ne pas prendre l’ascenseur parce que s’y se bloque tu seras incapable de crier pour demander de l’aide … Ma phobie sociale me fait des fesses d’enfer, comme quoi.
    Allez, un dernier, hésiter à envoyer ce commentaire car il n’est pas intéressant et les gens vont devoir le lire …

    le 18 octobre, 2012 à 19 h 43 min
     
  • Il y a peu, dans ma vie, j’ai pris une grande décision : me débarrasser du réflexe de demander où sont les toilettes au restaurant. Tu serais surprise de voir avec quelle facilité on arrive à les trouver seul(e). Je ne sais pourquoi on s’imagine a priori qu’on risque d’errer indéfiniment dans une sorte de trou noir sans retour.
    Et puis ça te libérera d’une de ces interactions sociales potentielles. Bien sûr, il faudra marcher d’un pas suffisamment décidé pour éviter un « Vous… cherchez les toilettes? »

    Quant à l’épisode de la poussette, en tant qu’aidant occasionnel, j’essaie également de modifier un code, et de faire en sorte que chacun se place sur un flanc de la poussette… et non pas le parent aux poignées, et le passant au marche-pied, le dos forcément plié en 2. (J’ai un argumentaire en 12 points qui arrive à la conclusion que tout le monde y gagne, même l’enfant). En résulte généralement un moment de TOTALE incompréhension (et je finis par me soumettre au code établi)

    le 18 octobre, 2012 à 21 h 32 min
     
  • Le bouquin de Freud c’est Psychopathologie de la vie quotidienne, mais je ne sais plus s’il parle des comportements de névrose obsessionnelle dont tu parles (je l’ai lu il y a pas mal d’années maintenant). La névrose obsessionnelle c’est typiquement le comportement religieux (ou superstitieux), lié au sentiment de culpabilité, c’est-à-dire d’un désir vécu comme interdit dans l’inconscient. Exemple : une petite fille ne cesse de se laver les mains au point de se les abîmer. Chaque cas est bien sûr unique mais on peut supposer que cela a à voir avec la culpabilité, dans l’inconscient, de pensées liée à la masturbation…
    Après tout ça c’est de la théorie… A un moment de ma psychanalyse, je me suis demandé si mon anxiété pouvait être rangée dans cette catégorie de symptômes. Dans la pratique, mon psychanalyste a toujours semblé s’en moquer. Ce qui est intéressant c’est de dénouer le fil inconscient des choses, pas de classer des symptômes dans des boîtes.

    le 18 octobre, 2012 à 23 h 36 min
     
  • Puisqu’on me demande mon avis, n’est-ce pas, je suis étonnée qu’une post-féministe sémiologue de ta catégorie continue à appeler son bonhomme « le chef ». Je propose donc que tu l’appelles dorénavant « le binôme de notre communauté anarcho-syndicaliste en autogestion ».

    le 19 octobre, 2012 à 9 h 46 min
     
  • @Jadza : tu en parles au passé? Tu t’en es sortie? T’as fais comment? (analyse de 10 ans, Psychothérapie cognitive et comportementale, hypnose, ablation du cerveau ou exil sur une île déserte)

    le 19 octobre, 2012 à 13 h 40 min
     
  • Rien que pour ça, Internet est une invention géniale: permettre de voir qu’on n’est pas seul à avoir telle ou telle difficulté…

    le 19 octobre, 2012 à 13 h 45 min
     
  • Comme chacun y vas de sa phobie/névrose personnel, je me lance… J’ai souffert de la peur d’interaction longtemps, impossible de téléphoner à un inconnu, angoisse dans les transport en commun et avec les gens en général.
    Depuis j’ai été secrétaire et par la force des choses j’ai passé les 3/4 de ma journée au téléphone et l’autre quart à accueillir les gens! pas mieux comme thérapie un peu violent peut être. J’ai aussi fait du théâtre ce qui m’a aidé à contrôler les situations stressante ou ridicule. Maintenant je peux payer mon pain, prendre rendez vous par téléphone, laisser ma place dans le bus, j’arrive à gérer l’angoisse(tout dépend des jours). Il me reste la phobie des portes (surtout les vitrées): je pousse? je tire? aaa bin fallait sonner t’as l’air con maintenant… Et également dire bonjour: je lui serre la main? je lui fait la bise? je lui roule une pelle? je lui crache dessus? Tout à la fois?? échec c’était pas une bonne idée… Je reste donc un peu bloqué devant les portes vitrée et les gens (que je ne connais pas ou peu) rien de grave!

    On rajoute une angoisse envers toutes les situations qui me demandent d’écrire devant des gens, souffrant de dyslexie je suis très mal à l’aise et la seule fois ou j’ai osé l’exprimer c’était à mon conseiller pôle emploi qui me demandait d’écrire une lettre (HORREUR) il m’a répondu: mais vous savez écrire au moins? J’eus envie de mourir.

    le 19 octobre, 2012 à 16 h 44 min
     
  • Perso, quand je vois des gens à la télé se taper la honte ou qui se trouvent dans des situations gênantes, je zappe direct, j’ai honte à leur place !

    le 20 octobre, 2012 à 1 h 43 min
     
  • Comme ton post tombe à pic ! Juste un conseil :
    le livre « Les autres et moi » d’Isabelle Filliozat sur l’intelligence sociale, ou comment comprendre les autres et se faire comprendre d’eux. Pour tout ceux qui pensent manquer de la chose pour interagir facilement avec le reste de la planète… Utile pour tous, facile à lire, court ect.

    Je l’ai juste découvert il y a 10 jours, et comme toi introverti à tendance phobique sociale (ce qui n’est pas misanthrope), cette chose insignifiante est en train de changer ma vie.
    Je l’ai déjà acheté pour pouvoir le prêter à tous mes proches :D

    Je balance d’autres recommandations tant qu’a faire (j’en suis à mon 8e livre sur le domaine depuis 10j – et non ce n’est pas une nouvelle obsession, je suis juste au chômage ;)
    -la peur de l’Autre – Laurie Hawkes
    -Le meilleur de soi – Guy Corneau. un peu plus métaphysique (Jungien), pour comprendre ses blocages psychiques et pouvoir mieux orienter sa vie.
    -Ces gens qui ont peur d’avoir peur – Elaine Aron, sur l’hypersensibilité (1/4 de la population)
    Bon évidemment, pour les cas les moins légers la case psychothérapie est toujours une bonne idée.
    Bon courage ! ;-)

    le 20 octobre, 2012 à 2 h 59 min
     
  • Coucou,

    Je ne laisse jamais de commentaires mais je ressens le besoin d’en laisser un sur cet article héhé

    Avant toute chose, je suis pas d’accord avec le chef: c’est pas de la phobie sociale, c’est une forme d’autisme (je t’enjoins donc d’ailleurs à faire le IQ test et à nous communiquer le score que tu obtiendras :)

    Aussi, j’ai un peu le même problème dans la vie – par exemple je déteste quand il faut appeler quelqu’un d’inconnu (ou de pas très bien connu) au téléphone, que ça soit dans un cadre privé (« appelle le ski club pour avoir les horaires des entrainements ») ou « professionnel » (ah le fameux phoning), du coup je passe mon temps à traquer les gens de mon entourage pour qu’ils passent ces fameux coups de fils à ma place.
    Il y a aussi le coup des pièces de monnaie, mais moi c’est l’inverse; comme je suis nulle en maths je donne toujours trop et j’attends qu’on me redonne la monnaie (ça me stresse trop de devoir compter devant la personne) et je ne vérifie jamais que le compte est bon. Je détestais vraiment les pharmaciens et autres connards de boulangers qui me demandaient « et combien je dois rendre? » quand j’étais petite, en mode révisons les maths ensemble…
    Le coup des actes d’entraide avec les inconnus est profondément stressant aussi (pourquoi n’y a il pas d’ascenseurs dans le métro parisien???)

    Bref, je te propose de créer un groupe facebook à ce sujet.

    le 21 octobre, 2012 à 22 h 45 min
     
  • Hey! J’ai eu quelques cours de psychiatrie alors je me suis sentie concernée par la « request », et puis si tous les commentateurs reviennent faire un tour…
    En effet c’est une forme de phobie sociale (assez modérée ici), qui est la phobie des jugements sur soi. Comme toute phobie, elle s’accompagne de comportements d’évitement (de situations sociales donc) et c’est ça, ainsi que l’anticipation anxieuse (la fameuse peur d’avoir peur) qui handicapent sérieusement la vie! Ce n’est pas une pathologie « grave » mais on s’en fout, car c’est le bien-être qui compte, et si une petite thérapie permet d’avoir des clés pour se sentir mieux dans la vie de tous les jours, pourquoi pas? Bien-sûr c’est difficile d’y aller (même pour les gens à l’aise!) mais les psychiatres qui traitent ça NE JUGENT PAS! lol
    Ils consultent aussi pour l’éreutophobie (peur de rougir).
    Sinon si ça se limite à quelques situations de temps en temps, je crois bien que ça nous arrive à tous! On est tous des SAP! http://www.quickmeme.com/Socially-Awkward-Penguin/

    le 22 octobre, 2012 à 18 h 57 min
     
  • Bonjour
    Dans le genre qui a rien a voir mais qui est sympa quand même des tumblr marrants de chats. En voici deux lien en particulier que j’apprécie fortement, mais y en a pour tous les goûts (ou presque):
    http://quandmonchat.tumblr.com/post/29960351846/quand-mon-chat-na-pas-de-mouchoir#.UIbn-8VriJQ
    http://quandmonchat.tumblr.com/post/29968508800/quand-mon-chat-doit-faire-un-regime-pour-etre-credible#.UIbn3MVriJQ

    le 23 octobre, 2012 à 21 h 01 min
     
  • @holden : Je ne sais pas vraiment. J’avais une psychiatre qui me suivait surtout pour ma dépression (la troisième avant mes 20 ans) qui m’a pas mal aidé, j’ai aussi eu une psychologue pour une fameuse thérapie cognitive, mais vu que j’ai jamais osé téléphoner pour reprendre rendez-vous après avoir raté une séance (elle voulait m’apprendre à dépasser mes angoisses liées aux lettres administratives et coups de fils professionnels pourtant…) Ma sœur a fini par prendre une colloc avec moi, je me suis retrouvée à un poste qui me plait au boulot, je me suis fais quelques amis (aussi névrosés que moi) (sans parler des antidépresseurs et anxiolytiques qui m’ont transformé un temps en zombie)…

    Tout n’est pas tout à fait réglé, mais en ce moment ça va, j’arrive à vivre à peut près normalement. Mais je remarque bien que je me toujours très mal à l’aise face aux gens « normaux » (qui ont intégré les codes et les normes sociales) alors qu’au contraire je me sens plutot bien avec les gens « marginaux » (qui transgressent ces codes genre les punks à chiens, SDF, toxicos, psychotiques et grands névrosés…). Je préfère encore converser avec un clochard bourré que de me retrouver coincer à coté d’une bande de collégiennes qui gloussent dans les transports en communs…

    le 25 octobre, 2012 à 2 h 17 min
     
  • Quand je lis ce genre d’article, je pleure de bonheur et je remercie Dieu d’avoir inventé un truc qui s’appelle Internet, et qui permette à la terre entière de profiter de papiers pareils.

    le 28 octobre, 2012 à 7 h 59 min
     
  • Dans le genre BIEN BIEN RELOU pour un phobique social c’est le covoiturage : y’a le moment où tu dois appeler pour le trajet, où il va falloir convenir un lieu pour embarquer, un lieu pour débarquer, se retrouver alors qu’on a jamsi vu la tête de l’autre. ensuite tu sais pas s’il faut faire la bise ou serrer la main, ensuite tu sais pas à quel endroit de la voiture tu t’assois, ensuite il faut faire la conversation. ensuite il faut payer (transaction). et puis quand tu vois le mec payer le péage tu te sens mal, t’as l’impression que tu devrais payer aussi, que peut-être le prix qu’il a donné était trop bas. et puis c’est pas toi qui conduit. Bref c’est la MEEEEEEEEERDE !!!

    le 4 novembre, 2012 à 23 h 31 min
     
  • Malheureuse, tu n’as pas conscience du danger que ton comportement inconsidéré te fait courir ! Pourvu qu’il ne soit pas trop tard…
    En payant systématiquement ton pain ou ton café en faisant l’appoint, tu risques d’être identifiée socialement comme « celle qui a toujours la monnaie ». CELA POURRA TE VALOIR DES COMPLIMENTS DEVANT LES AUTRES CLIENTS (ça m’est arrivé) !!!
    D’où les conseils et solutions suivants :
    – ne pas avoir de commerçant attitré, afin de rester le plus anonyme possible
    – choisir un boulanger peu enclin à la conversation
    – varier les heures des courses, afin d’optimiser les chances de ne pas toujours tomber sur la même personne à la caisse
    – ne plus jamais remettre les pieds chez un commerçant qui a l’outrecuidance d’aller au-delà du « bonjour-1euro10-merci-aurevoir »
    – acheter plusieurs baguettes à la fois (mais pas plus de trois, ça risquerait d’attiser les curiosités) pour ensuite les congeler, ce qui te permettra de payer avec un billet

    le 16 décembre, 2013 à 13 h 42 min
     

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