18 août 2009
le chat
J’ai peut-être l’air de rien branler de mes deux mains et quatre pieds mais parfois, je travaille. Par exemple, je fais un article pour Slate qui est ICI. Mais sur le même thème vous pouvez aussi aller lire l’excellent billet de mon coach.
C’est l’occasion de réviser la notion d’enthymème et de constater une nouvelle fois qu’il y a un lecteur de Slate qui m’aime pas du tout. Le mec, à chacun de mes articles et quelque que soit le sujet – et pourtant dieu sait que je suis polyvalente comme la salle de Fontenay sous bois – il a la même réaction : il déteste. Il hait.
Mais cette fois, je crois avoir saisi pourquoi. D’abord, il est de droite. Ensuite, il ne comprend pas ce que j’écris. (Nan, il n’y a pas forcément un lien entre les deux.) On a un grave problème de communication lui et moi.
Et puis pourquoi ils me parlent tous de Ségolène Royal alors que moi, on me commande un article sur Frédéric Lefebvre ?
Bref. Ceci n’était qu’une parenthèse. Le véritable objet de ce post étant de m’applatir plus bas que terre face à une dénommée Tikka. Je déclare donc publiquement que je ne me permettrai plus jamais de dire que mon chat est une grosse mollasse uniquement pourvue de poils et d’intestins.
Parce que, parfois, elle a un sursaut de vie. En même temps, c’est peut-être juste à mettre sur le compte d’un réflexe spino-cérébral (nein, je n’irai pas vérifier dans google si ça veut dire quelque chose, de toutes façons, y’aura toujours quelqu’un pour me corriger dans les commentaires et rajouter que Ségolène Royal aussi. Est-ce que quelqu’un a vu l’épisode d’Urgences avec le retour de Doug Ross ? Bah c’était nul à faire caca sur le tapis de sa voisine).
J’étais donc en plein travail l’autre nuit. Un travail qui n’était pas de la prostitution comme pourrait le laisser entendre cette phrase – à moins qu’on considère que rédiger des fiches de vie pour les assistantes d’EDF soit un genre de racolage actif.
A ce propos – vous connaissez la notion de post en escalier ? Par tiroir ? Bah, c’est à peu près ça – on me commande une fiche sur Vaincre le trac pour les susdites assistantes. Je traite donc en profondeur mon sujet. Et en réponse, je reçois un mail : « je ne comprends pas, tu n’as traité que l’aspect prise de parole devant un auditoire. Tu as oublié : parler au téléphone. »
HAN…
Comme ce travail est aussi chiant qu’il est mal payé et que dieu Royer m’a dit que ça ne servait à rien de continuer parce que ça ne m’emmènerait jamais au Panthéon d’avoir rédigé une fichette anonyme pour Electricité de France, je me suis permise de suggérer à mon interlocutrice qu’elle confondait sans doute « trac » et « timidité ».
Et bah figurez-vous qu’elle a rien voulu entendre.
Bref.
J’étais donc en plein travail au coeur de la nuit.
Une chaleur écrasante noyait Paris dans un silence de plomb où ne résonnait que le cliquetis des touches de mon PC. (Je vous ai raconté que hier, mon PC est mystérieusement passé sous DOS ?) Des gouttes de sueur parfumées à la rose coulaient le long de mes aisselles fraichement épilées.
Je décidai alors de me resservir un whisky en matant un porno.
Non, pas du tout. Je raconte n’importe quoi. Alors que j’en étais à expliquer la respiration par le ventre à mes assistantes traqueuses, je sentis que Tikka tentait désespéremment d’attirer mon attention. Evidemment, je ne me retournais pas parce que je connais l’arnaque. Je la regarde et là, elle croit que c’est un signal pour une pause calin et elle vient se frotter contre moi et tous ses poils restent accrochés sur ma peau – rapport à la sudation à la rose.
Sauf qu’au bout de dix minutes de miaulement, je finis par me retourner et, au beau milieu de la pièce qui, à cette heure-là est considérée comme un salon, je vois ça :
(J’ai une photo en gros plan de la souris à moitié bouffée mais je vous l’épargne.) Ce qu’il y a d’intéressant, c’est qu’elle a posé son trophée à l’endroit exact où elle avait vomi la veille. Faut-il y voir une manière de se racheter ?
Je vous raconte pas la crise de nerfs de Tikka quand elle a vu que je balançais à la poubelle son si zoli cadeau d’amour.
Et sinon, j’ai réalisé un truc terrible. Amis des animaux ne lisez pas ceci. Mais dans mon soucis de totale honnêteté intellectuelle, principe sur lequel est basé ce blog et précaution qui s’explique en partie par le fait que Joseph Vissarionovitch Djougachvili aka Staline était mon arrière-grand-père, je me dois de vous faire partager ce constat.
Etant de nature plutôt inquiète, j’ai souvent peur d’être privée du peu que j’ai déjà par une catastrophe. Par exemple un incendie. Je ne peux pas vous dire combien de fois par semaine j’y pense mais tous les objets de mon appart ont été passés au crible du « s’il me reste trois minutes avant de quitter l’immeuble en feu, j’emporte quoi ? » Aux gens pétris d’optimisme qui se seraient visiblement trompés de société, ça peut paraitre ridicule de perdre son temps à ça. Sauf que le jour où je serai confrontée à un incendie, je saurai précisément quoi emporter.
Bref. Mon cerveau a donc pris l’habitude de peser l’intérêt de chaque chose.
et
si j’avais le choix entre sauver mon chat ou mon ordi, je choisirais l’ordi. Sincèrement.
En même temps, c’est mon outil de travail et n’étant pas rentière, si je travaille pas je gagne pas d’argent et si je gagne pas d’argent je finis sous un pont avec tous les habitants de la rue de Cléry. (les lecteurs attentifs remarqueront que c’est la deuxième fois que je fais une blague sur cette rue.)
Voilà. Sinon, j’avais rien d’intéressant à dire.
En même temps si y a le feu le chat sera dehors bien avant tout le monde …
le 11 décembre, 2009 à 17 h 25 minSégolène Royal a t’elle une chatte?
le 19 avril, 2010 à 15 h 46 minMoi non plus je n’ai rien à dire mais je ne suis pas payée pas non plus pour.
La morale est sauve.
On pourrait cela dit se demander quel objet le chat prendrait en premier en cas d’incendie…
le 3 octobre, 2010 à 0 h 25 minA mon avis, au vu de la prévision de la réponse (oui parce que je lis dans l’esprit des chats, mais seulement les pensées qu’ils n’ont pas encore eu), il n’y a vraiment pas de quoi culpabilisé