10 avril 2009

un post stalinien sur les chaussettes

En découvrant un titre aussi prosaïque, vous pensez peut-être que je vais encore sécher le post sexuel du vendredi mais que nenni. Au contraire, avec les chaussettes, on aborde le coeur du sujet. Si vous vous reportez au TD n°45 (pour ceux qui ont perdu le fichier il est consultable ICI ), vous vous souvenez que dans les films américains, au moment de baiser, les héros n’enlèvent jamais leurs chaussettes. Jamais jamais jamais. Ils arrachent chemises et pantalons et hop, ils sont à poils. Pour ma part, je ne suis pas dupe de ce tour de passe-passe : il ne s’agit pas juste d’une convention pour gagner du temps mais bel et bien d’une manifestation de ce qu’il faut qualifier de tabou de la chaussette dans la sexualité. 
Pensons clairs, soyons staliniens : la baise, la vraie baise, elle se fait soit pieds nus, soit en chaussures (mais là, ça nécessite généralement l’appui d’un mur). J’ignore pourquoi, c’est un état de fait.
La première fois où ça m’a frappée c’était dans un film de boules amateur. Une excellente vidéo d’un très joli couple. On en parlait avec un ami qui m’a dit « ils sont nus, ils sont beaux, ils pinent… c’est tellement dommage que le mec ait gardé ses chaussettes ». J’avoue que je n’avais pas remarqué ce détail. Mais du moment où il me l’a dit, j’ai su que c’était foutu, je ne verrai plus vu que ça. Ses putains de chaussettes. La vidéo est partie dans ma corbeille. 
Dans le scénario classique de la vraie vie, ça se passe comment ? Vous commencez par vous embrasser fougueusement, vous enlevez des épaisseurs en haut, puis vous faites valser les chaussures (étape essentielle pour enlever le pantalon). Un enlèvement rapide des chaussures est crucial – et à ce titre, les converses sont un handicap très net. Les chaussures envoyées en travers de la pièce, les pantalons ne tardent pas à les rejoindre. Et là, vous vous trouvez donc en chaussettes. Avec un t-shirt, une culotte, un caleçon, ce que vous voulez mais l’essentiel c’est que vous êtes jambes nues en chaussettes. La société moderne occidentale est ainsi faite que la première fois que vous couchez avec quelqu’un, c’est aussi souvent la première fois que vous le voyez en chaussettes et ça, c’est assez déstabilisant. (Impression de trouble accentuée par des combinaisons contre nature comme string + chaussettes.) Il y a quelque chose de terriblement attendrissant à voir un garçon ou une fille en chaussette. Quelque chose d’étrangement enfantin. Mon meilleur ami adore les gens en train de manger. Une passion comme une autre – quand il surveillait la cantine, il couvait avec les yeux de l’amour les pourtant affreux petits monstres qui nous pourrissaient le reste de la journée. Son explication est simple : il trouve que la nourriture rend les humains vulnérables, qu’une personne en train de manger a toujours l’air désarmée (donc désarmante).
Bah moi, ça me fait pareil avec les gens en chaussettes. Je trouve que ça donne un truc désarmé, enfantin, attendrissant (donc pas forcément synonyme de sexy en diable).
Vous pouvez avoir ça :


ou ça à vos côtés :

peu importe, au moment où les garçons se retrouvent en chaussettes ils ont l’air d’avoir 8 ans, et ce malgré le fouillis de poils qui dépasse au niveau de l’élastique.

Evidemment, cet instant dure une poignée de secondes, presque rien du tout, une fraction insaisissable. Il n’empêche qu’il est incontournable dans nos régions tempérées. Il faut donc enlever les chaussettes. Et ça se complique. Parce qu’enlever les chaussettes c’est souligner le fait qu’on est en chaussettes. Voir quelqu’un enlever ses chaussettes au moment de baiser, je trouve toujours un peu bizarre. C’est un peu le retour à l’adolescence, les tripotages sur le canapé tout habillés. Ah… Les années 90 et l’époque glorieuse des chaussettes à motifs rigolos…  

Genre ça vous rappelle rien ? 

Une vraie passion ces chaussettes rigolotes.

Bref.
On glisse donc le pouce entre la chaussette et la peau et on fait glisser. Et là, on sait qu’on passe aux choses sérieuses. Débarrassés des chaussettes, on va enfin pouvoir niquer tranquille. Comme des adultes.

Mais le rituel de la chaussette ne s’arrête pas là. Il y a aussi le lendemain de la chaussette. La conséquence logique du bordel à fringues éparpillés la veille dans la pièce. Si, en règle générale, on retrouve assez facilement ses vêtements au pied du lit, ce n’est jamais le cas des chaussettes. Jamais jamais jamais. Il en manque toujours une des deux (coincée derrière/sous le lit, entre deux épaisseurs de couette ou au-dessus d’une étagère). Et puis, il y a la chaussette noire unisexe. Pour le coup, que la baise soit hétérosexuelle ou homosexuelle, le problème est le même « attends, je crois que c’est ma chaussette celle-là », « ah, t’es sûr ? » 
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3 commentaires pour “un post stalinien sur les chaussettes”

  • « Attends, je crois que c’est mes lunettes celles là » « ah, t’es sûr?… Ouh putain woué! »

    le 16 juin, 2010 à 14 h 17 min
     
  • Il faut choper le coup de l’enlevage de chaussettes en même temps que l’enlevage de chaussures. Avec un petit peu de chance, ca laisse même un peu de temps avant l’enlevage du pantalon pour faire disparaitre le trait de l’élastique des chaussettes!

    le 4 mai, 2011 à 14 h 51 min
     
  • Cela me rappelle une scène hilarante du film On aura tout vu de Lautner

    le 11 juillet, 2014 à 13 h 11 min
     

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