3 avril 2009

le travaillement

WOUAIS !!! Un post sur la prostitution !!!
Et bin pas du tout mes amis du vendredi. Je dois faire un truc de blogueuse (décevant hein ?) : répondre au questionnaire de Pétronille sur le thème du travaillement. A cause de Julie F. qui, non contente de me donner du boulot, prétend que je n’ai jamais mis un pied dans une entreprise. [Mensonge éhonté. J’ai travaillé au service prêt et emprunt DOM-TOM de la BRED en 2002. Et non, ce n’est pas une vieille vanne pourrite.]

Mais là, je vais plutôt parler de quelque chose de plus actuelle, de ce qui dans mon exploitation de moi-même par moi-même se rapproche le plus d’un travail en entreprise.
1°) Que penses-tu du frailledèh ouhère sur le lieu de travail ? (friday wear en langage pétronille)
Connais pas. Ca existe vraiment ce truc ? Je pensais que c’était une invention de journalistes en panne d’inspiration au début des années 2000.
Chez nous, c’est tous les jours ouhère. Parce que je travaille au contact des jeunes et que les jeunes sont ouhères. Chez moi, ils sont même excessivement ouhères, ils repoussent chaque jour les limites du casual, les frontières du décontractés. C’est un peu parce qu’il sont pauvres, j’avoue. C’est aussi parce que la nature les a dotés d’un sens inné du mauvais goût (allez-y messieurs de droite, n’hésitez pas à voir un lien subliminal entre ces deux assertions). Du côté personnel enseignant, j’aimerais assez qu’on m’explique quelle obscure (et antédiluvienne) tradition oblige les profs syndiqués à porter des chaussettes avec leurs sandales (ou alors celle qui oblige les gens qui portent des chaussettes avec des sandales à se syndiquer). 

2°) Tu éprouves plus facilement des pulsions violentes envers les gros abrutis du travaillement ou envers les gros méchants du travaillement ? 
 Chez moi, il n’y a pas de gros méchants du travaillement (parce que pour accepter les salaires de l’Education nationale faut vraiment avoir bon coeur). Y’a que des gros abrutis (parce que pour accepter les salaires de l’Education nationale faut vraiment être de gros abrutis). 
[Je dis Education nationale pour que tout le monde comprenne mais en vrai, quand vous êtes payés par l’Education nationale c’est que vous êtes déjà un peu riches – à l’échelle de l’établissement. Les vrais pauvres, leurs fiches de paie viennent de la région ou du rectorat. Amis ATOS et TZR mes salutations distinguées.]
3°) Penses-tu que le gras soit à long terme le meilleur moyen de se débarrasser de ses collègues ennemis ? 
Nan. D’abord parce qu’on est beaucoup trop fauchés pour prendre le menu avec gras à la cantine. Sauf si le pain est considéré comme un aliment gras. (Et encore, depuis un mois, on est rationné à 3 quignons par personne. Personne n’a voulu me dire si c’était un effet collatéral de la crise, une tentative de relance des économies de la cantine avec la suppression des parachutes d’amidon.) 
La dépression nerveuse est indéniablement plus efficace. Et très usitée sur mon lieu de travail. La secrétaire se plaint de harcèlement moral contre le proviseur, la femme de ménage se plaint de harcèlement moral de la part du cuisinier, les profs se plaignent de harcèlement moral de la part de la vie scolaire. (Les élèves se plaignent de racisme.)
4°) A priori, un mec qui te parle de sexualité alors que tu voudrais lui parler de dentifrice mérite une punition. Laquelle ? 
D’abord, il s’appelle pas « un mec », il s’appelle Conseiller Principal d’Education. 
Ensuite, il ne me parle pas de sexualité, il constate juste que : 
– les élèves chinoises de 15 ans ont cette douceur docile propre aux Asiatiques
– que certaines profs célibataires on sait bien ce qu’il leur manque pour se calmer
– qu’elle n’a peut-être que 16 ans cette petite mais elle est déjà une femme bien formée n’est-ce pas ? 
– et que le tabou de la sexualité dans l’Education nationale c’est vraiment très pesant hein ? 
Enfin, avant de lui parler dentifrice, j’aimerais déjà qu’une âme charitable lui fasse découvrir tout simplement l’eau et ses multiples usages (bain, douche, shampoing).
5°) Dans un open-space, une seule personne a mis son portable sur Sonnerie naze Forte et Polyphonique, alors que tous les autres sont sur vibreur. Peux-tu établir une règle mathématique qui permet de repérer d’avance le gros relou en question, d’un seul regard tel le ninJAH analyste ? 
 Chez nous, y’a pas d’open-space, y’a que des portes ouvertes (ouais, c’est toute une philosophie de la vie qui s’esquisse là). On profite donc des sonneries de chacun. Une partie de mes attributions consistant à détecter les portables à seule fin de les confisquer pour le plaisir égoïste de voir ramper à mes pieds des adolescentes en pleurs et d’éprouver une sensation de puissance dans mon corps, je suis très forte à ce jeu. Après de nombreuses heures d’observation, j’ai compris que seules deux personnes avaient le droit de garder leurs portables en mode sonnerie : le proviseur (parce que c’est le grand manitou et qu’il n’y a personne au-dessus de lui pour lui faire remarquer) et la femme de ménage (pour la raison précisément inverse, donc identique, à savoir qu’elle est tout en bas de la hiérarchie et que c’est déjà assez dur comme ça de venir vider nos poubelles de semi-nantis et que personne n’osera jamais la priver de ce droit inaliénable de nous péter les oreilles avec sa sonnerie).
  
Après, c’est comme les saloperies de chaînes de l’amitié, je suis obligée de taguer 3 personnes pour qu’elles répondent au questionnaire. Et là, horreur, je connais pas de blogueurs qui bossent en entreprise. RAH mais si, j’en connais une. Tiens Zapette, vas-y. Pour les deux autres, désolée les amis, va falloir vous démerdez et inventez :
Lois 
Michael 
j’ai bien envie de mettre Ophise aussi mais comme je suis gentille,(et qu’accessoirement son travail ne s’y prête pas du tout) je lui laisse le droit de se défiler. 

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