14 octobre 2010

Week-end of massive destruction

Le suspense est à son comble, je vous ai laissés en plein cliffhanger. Avant le départ pour le week-end de désintégration, Titiou était donc dans un piteux état. Que s’est-il ensuite passé ? (Sur Twitter, ils ont quand même donné un # au week -end ces tarés : #WMD.)

Quelques minutes plus tard, mon mal de ventre et moi on entrait dans la voiture. On était 4 dans le premier convoi (5 avec mon mal de ventre). Le chef conduisait. (Je me rends compte que j’ai assez peu évoqué le personnage du chef jusqu’à présent. Ce post aura donc pour fil conducteur un portrait du tortionnaire être de lumière qui m’aide à payer mon loyer.)

Le chef, il a un super pouvoir. Il a la capacité de vous faire culpabiliser sans raison avec un seul regard. Il lève la tête de son ordi, il vous regarde et là, aux tréfonds de votre esprit un mécanisme complètement judéo-chrétien se met en place « oui, je sais, je suis arrivée 10 minutes en retard ce matin, j’ai pas encore passé de coup de téléphone pour mon article, j’ai bâclé l’illustration de mon lien, je suis nulle, je suis une merde, je mérite pas d’être ici, j’aurais dû appeler ma grand-mère avant qu’elle meure, je savais très bien qu’elle était malade depuis des mois. » Sauf qu’en vrai, à ce moment-là, le chef il fait semblant de vous regarder et il pense complètement à autre chose « c’est quoi cette nouvelle mode parisienne de mettre des arbres sur son balcon. » (Oui, ça n’a rien à voir avec la situation mais le chef il est comme ça.) Comme j’ai un problème avec l’autorité, son truc ça a marché trois semaines sur moi. Ensuite, je le regardais avec le sourcil levé pour dire « ouais, je suis arrivée à 11h du mat, ouais, j’ai pas rendu d’article depuis une semaine, ouais, je fais pas de lien parce que ça m’intéresse pas, et j’en ai rien à foutre de ma grand-mère elle votait Philippe de Villiers ».

Parfois aussi, le chef il a des fulgurances étranges. En conf de rédac, quand tout le monde est plongé dans une apathie totale parce qu’on ne sait pas comment traiter le sujet de la crise économique et du déclin inéluctable de l’Europe, lui, brusquement, il se lève, l’oeil illuminé. Il tape sur la table et il décrète : « FAUT FAIRE UN SUJET SUR LES BALCONS. Les balcons parisiens. Parce qu’ils vont tous s’effondrer, je le sens ». (Pause dramatique, il écarte les mains avant de continuer) « on va titrer ça : Panique sur la ville ». Après, il balaye la salle d’un regard effrayant et en général il s’arrête sur le premier stagiaire qu’il trouve « Annabelle, t’en penses quoi ? » Comme le stagiaire est tout en bas de l’échelle alimentaire, le stagiaire sourit et répond « oui ». (Vous pensez que je mens ? La preuve en image et lien.)

Bref. En voiture, le chef il avait mal évalué la situation. D’abord, il avait pas calculé que les 3 jeunes de l’interweb n’avaient évidemment pas le permis (à quoi ça sert d’avoir le permis quand tu vis sur internet franchement ?).Vincent Glad a dit qu’il avait son code et qu’il pouvait lui lire les panneaux. Ensuite, le chef s’est dit que c’était pas grave, qu’on allait lui parler quand même parce que conduire seul pendant 3h c’est relou. Visiblement, il avait oublié qu’on avait chacun un iphone. On a passé le trajet dans un silence studieux, penchés sur nos écrans. En guise de mesure de rétorsion, on n’a pas eu le droit de faire de pause pipi.

Le reste du week-end était top. Bah oui. Pourtant, on parle bien d’un week-end à la campagne. Mais oublions les trucs verts et les insectes. En gros on est restés enfermés dans le château à manger et faire des blagues de l’internet et vivre notre aventure jusqu’au bout. (D’ailleurs, j’ai réalisé un truc. Quand je mange, j’arrête d’avoir mal au ventre. Je pense que cette découverte peut aider la médecine moderne.)

Malheureusement, à un moment, le chef a décrété qu’il fallait sortir de la maison pour prendre l’air. C’était une idée pas bonne. D’abord, devant la maison, y’avait une statue qui annonçait assez bien l’état d’esprit des lieux :

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Statue représentant « la vie c’est de la merde et j’ai envie de mourir éternellement pendant 100 ans ».

Donc la sortie sur les plages du débarquement, non mais franchement quelle idée débile de débarquer une armée sur une plage de galets…

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Un chiffre qu’on nous donnera jamais, c’est le nombre de soldats américains qui se sont foulés la cheville ce 6 juin 44.

Il faisait moche. Et brusquement, je me suis rendue compte que le chef, il ressemble étrangement à un passeur de clandestins :

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Il a l’air sympa hein ?

« Chère maman, après nous avoir défoncé les côtes à coups de pieds, les deux passeurs ont fait une promenade romantique sur la plage. »

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Celui qui porte des lunettes on l’appelle l’intello parce qu’il code des trucs pendant qu’on se fait battre.

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Ils ont aussi obligé Nora à montrer ses seins (elle était plutôt consentante)(ils l’avaient probablement droguée avant)(ou pas).

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Mais indubitablement, le moment le plus fort du séjour a été l’opération chirurgicale.

A un moment, le chef a trouvé qu’on faisait trop de bruit en respirant. Il a fait chauffer trois litres d’eau pour nous ébouillanter vivants. (Il fait aussi ça quand les stats du site sont pas assez bonnes.) Malheureusement, il s’est un peu éclaboussé quand Quentin Girard a essayé de se débattre. Du coup, sa brûlure s’infectait, il fallait opérer.

photo (1)

Je pense que c’est un fantasme que peu de gens ont eu l’occasion de réaliser. Opérer son chef. Je me suis tout de suite portée volontaire parce qu’à la maison j’ai un coffret DVD des plus belles expériences de Mengele. Et là, pour la première fois, j’ai vu une lueur de peur au fond des yeux du chef. Surtout quand je me suis approchée avec une pince à épiler et des ciseaux pour retirer les bouts de chairs noires. Le chef avait très mal. Vraiment. Il était tout tendu de douleur dès que je soulevais la peau et que je frôlais la brûlure avec le tranchant des ciseaux.

C’est mon plus beau souvenir de ce week-end <3

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35 commentaires pour “Week-end of massive destruction”

  • Où l’on apprend que Titiou est une grosse sadique avec une belle gastro et peu d’intérêt pour les balcons…!

    Ça fait un cœur la brûlure <3

    le 14 octobre, 2010 à 12 h 32 min
     
  • Non mais c’est pas moi la tortionnaire. Moi, je suis la victime. La biche innocente.
    Han… T’as raison pour la brûlure, j’avais même pas vu! Moi, les coeurs, je les découpe avec des ciseaux

    le 14 octobre, 2010 à 12 h 36 min
     
  • Pov Johan.
    (moi en tant que chef jsuis pour les chefs. Norma quoi. SO-LI-DA-RI-TE)

    le 14 octobre, 2010 à 12 h 40 min
     
  • Fab : Bravo la solidarité du MEDEF! Attention, sinon je fais une pige à Madmoizelle rien que pour faire un post sur toi après.

    le 14 octobre, 2010 à 12 h 46 min
     
  • Freddy !! Du fait de sa blessure je suppose que vous l’avez beaucoup plus supporté lors du voyage retour… ou alors vous vous êtes fait rapatrier par NoLife Assistance ? :)

    le 14 octobre, 2010 à 13 h 01 min
     
  • Gastro : tu manges t’as mal
    Ulcère : tu manges, t’as plus mal ♥ (mais ça dure que 10 mn)

    le 14 octobre, 2010 à 13 h 01 min
     
  • Précision
    une personne citée dans ce billet ne faisait pas la tronche parce que personne ne lui parlait mais parce qu’il était au volant et que faire de l’iPhone au volant, c’est paraît-il pas recommandé…

    le 14 octobre, 2010 à 13 h 04 min
     
  • Chère collègue de week-end. On a bien rigolé tous en lisant ton post au bureau. Ensuite le chef est allé se couper les cheveux pour se faire beau pour te tuer (voir photo que je t’ai envoyée par mail).
    Merci pour ce superbe résumé, même s’il manque des photos des choses les plus importantes (genre moi et la bouffe).

    <3
    Cécile

    P.S. Le chef me regarde… HELP

    le 14 octobre, 2010 à 13 h 07 min
     
  • Chatterton : non, au retour on a fait comme à l’aller. On lui a pas parlé mais on a eu le droit de faire pipi une fois – preuve qu’il était ramolli par la douleur.

    Pregunta : très bon diagnostic. Donc il faut manger tout le temps.

    Johan : fais pas genre t’es comme les jeunes accros à l’iphone…

    Cécile : J’ai pas non plus raconté qu’on avait fait une jolie sieste toutes les deux. j’ai voulu garder ça pour moi comme un souvenir intime et magique.

    le 14 octobre, 2010 à 13 h 13 min
     
  • Commenter sur ce post me donne l’impression de faire moi aussi partie de la grande famille slate.fr.

    le 14 octobre, 2010 à 13 h 32 min
     
  • Jungle Ju : comme tu peux le constater c’est une bien belle famille. D’ailleurs, ils viennent de me dire que même si je suis que pigiste, ils peuvent me licencier.

    le 14 octobre, 2010 à 13 h 34 min
     
  • Bonjour chef,

    Grâce à Titiou je lis désormais Slate chaque jour que Dieu fait alors gardez-la sinon je refuserai de lire Slate pour aller décapiter des chatons. Bisous Bisous.

    le 14 octobre, 2010 à 13 h 53 min
     
  • J’espère que vous avez pensé à appeler Claude Lelouch pour réaliser la vidéo souvenir!

    En ce qui concerne le handicap routier des djeun’s geeks, une fois de plus Google vient au secours du nerd et de l’orphelin en concevant la première voiture sans conducteur
    http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/google-teste-une-voiture-sans-conducteur-12-10-2010-1248252_47.php

    P.S: Lorsque j’avais lu l’article sur les balcons au moment de sa parution, je m’étais effectivement demandé de quel cerveau malade une telle idée avait émergé…

    le 14 octobre, 2010 à 14 h 05 min
     
  • il y a un petit côté Mrs. Tingle dans ce post.
    Sous le fallacieux prétexte d’un we corporate, on en profite pour torturer la figure hiérarchique.
    En tant qu’opprimée, je ne peux qu’opiner devant ce bel exemple de mutinerie.
    Sinon vous avez même pas eu droit à un peu de musique dans la voiture ?

    le 14 octobre, 2010 à 14 h 11 min
     
  • Mon Dieu mais ce coeur de chair rose et fraîche fait mal rien qu’à le regarder. Heureusement, vous aviez le Commandant Cousteau à vos côtés.

    le 14 octobre, 2010 à 15 h 16 min
     
  • Ahouch, j’ai mal pour lui.

    le 14 octobre, 2010 à 16 h 07 min
     
  • A l’attention de « Un petit mot pour ton chef »
    Je tue des chatons tous les matins au petit déj.

    le 14 octobre, 2010 à 16 h 13 min
     
  • Post qui pose subtilement la question des justes proportions dans la vengeance des opprimés : nettoyer la brûlure du chef félinophobe au papier de verre, oui, mais pas trop fort pour que ses bras de vivisecteur puissent encore tenir le volant. Ainsi les pigistes peuvent satisfaire leur sens de la justice, se livrer à des expériences amusantes sur un supérieur, vider leur vessie sur la route et rentrer à l’heure à Paris. Merci pour ce conte moral

    le 14 octobre, 2010 à 18 h 31 min
     
  • Je m’étonne qu’après un weekend avec des membres éminents de l’interweb tu ne fasses même pas une allusion au cigar guy…
    Déception.

    le 14 octobre, 2010 à 18 h 45 min
     
  • La forme de coeur de la plaie, c’est rien qu’aux ciseaux ?
    Chapeau !

    le 14 octobre, 2010 à 18 h 53 min
     
  • Quelle idée d’aller s’enterrer en normandie aussi… la Bretagne c’est telement mieux… (et là bas au moins, la brulure elle aurait ete soignée à grand cou de chouchenn et de kouinn amagn… Ouais, faut du gras pour les brulures…)

    le 14 octobre, 2010 à 19 h 55 min
     
  • MAIS PERSONNE N’A REMARQUÉ QUE CHEF AVAIT UNE BRÛLURE EN FORME DE CŒUR OU QUOI?

    le 14 octobre, 2010 à 22 h 00 min
     
  • Hey mais il y a un mème dissimulé dans ce billet ! Ce n’est pas le commandant Cousteau mais bel et bien un Prancing Cera !
    Trop forte !

    le 14 octobre, 2010 à 23 h 15 min
     
  • Johan: j’appelle Brigitte Bardot sur le champ pour qu’elle vienne t’engueuler.

    le 15 octobre, 2010 à 8 h 41 min
     
  • Super ton article sur la guerre du web !

    le 15 octobre, 2010 à 8 h 57 min
     
  • En tant que chef du chef (pas longtemps, un après-midi, et encore pas complet), je veux faire ici une révélation: le chef, il a des excuses aussi plates que les vôtres, les galériens, quand il a pas eu le temps de passer un coup de fil ou que mettre un lien, ça le gave. Genre: je me suis brûlé au troisième degré en sauvant un bébé chat et toute ma famille est à l’hosto, tu comprends, Eric, j’ai pas eu le temps de préparer. M’avait pas dit, le chef, qu’en fait il était aller se baigner aux Baléares en sweet à capuche… Un dernier truc: ça ne m’arrive JAMAIS, à moi, de rêver aux balcons parisiens en plein débat sur les retraites. Jamais.

    le 15 octobre, 2010 à 10 h 46 min
     
  • […] partir au bord de la mer avec les gens du travail. et ne pas retourner à montréal ou partir à berlin parce qu’il y a des propositions […]

    le 15 octobre, 2010 à 15 h 07 min
     
  • Pendant que certains s’amusent à passer des WE à la campagne, Le MEME de l’année a déferlé sur le net et t’en parle même pas ! Honte… Je veux du cigar guy ;)

    Joli article sur le téléchargement d’ailleurs, ils ont quand même réussi à te faire bosser !

    le 15 octobre, 2010 à 16 h 26 min
     
  • Le chef, c’est Jean-Marie Columbani et c’est pour ça qu’il a un sweat-shirt à son nom ?

    le 15 octobre, 2010 à 20 h 05 min
     
  • Salut Bella,
    un seul regret: que tu te sois pas retenue de mettre tes sales pattes devant l’objectif plongé sur le décolleté de Nora.

    C’était le seul moment sex du weekend, tu l’as gâché !

    le 16 octobre, 2010 à 9 h 02 min
     
  • Ben ouais on découpe un coeur dans la peau du Boss pour lui signifier tout son amour: I luv ya Boss, ya ze best of ze best le creme de le creme, un Dabe, une pointure, I wish i was an apple hanging to a tree and everytime you’d passed you’d take a bite of me! Boss I’ll marry ya some time!

    le 16 octobre, 2010 à 11 h 49 min
     
  • Salut,

    Comme l’a dit Pregunta, le fait que la douleur s’estompe lorsque l’on mange est assez pathognomonique (…) de l’ulcère.

    le 17 octobre, 2010 à 14 h 58 min
     
  • Chère Titiou, je suis allé au théâtre ce soir et je vous félicite.

    le 17 octobre, 2010 à 23 h 15 min
     
  • David : MERCI

    le 18 octobre, 2010 à 12 h 00 min
     
  • Je re-cite : « la vie c’est de la merde et j’ai envie de mourir éternellement pendant 100 ans  » et toute l’intro qui y aboutit c’est la plus belle phrase de la littérature que j’aie pu jamais lire. C’est colossal. Putain c’est tellement colossal. I love you.

    le 19 octobre, 2010 à 2 h 22 min
     

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