27 mars 2009

Post-it sexuel

C’est vendredi, c’est sexe, ça fornique dans tous les sens mais le post prend plutôt la forme d’un post-it parce que j’étais malade aujourd’hui et que j’ai fait une sieste qui a duré un peu plus de 7h (et donc je vais boire un café du matin à 19h, la honte, ce week-end commence mal.)
Donc des réflexions en désordre qui eussent pû donner lieu à un bon post si j’avais fait un effort, si j’étais pas sortie hier soir beaucoup trop tard. (A quand l’option sur i-phone test d’alcoolémie avant d’envoyer des sms ?)

Que les films pornos aient transformé une génération d’adolescents en violeurs spécialistes ès caves est évidemment une absurdité. Par contre, la génération youporn n’a clairement pas la même approche du sexe que ma génération à leur âge. Pour nous, le sexe c’était la pénétration vaginale. Point barre. Plus tard, quand les couples se consolidaient un peu, on parlait sodomie certes. Et on se prenait en photos nus, autant dire que notre version de la dépravation était assez light… Les frontières, les interdits, les tabous ont changé. Je ne prétends pas trancher la question du c’est mieux ou c’est moins bien. Mais jouer avec les tabous, c’est un des moteurs de la sexualité. Donc si on les repousse trop, on perd le plaisir de la transgression. D’un autre côté, ça aura peut-être pour conséquence de désacraliser le sexe – le tabou et le sacré fonctionnant ensemble. Mais faut-il désacraliser le sexe ?

Les pratiques sexuelles se sont diversifiées, et si les générations plus jeunes parviennent à se débarrasser de l’horreur de la culpabilité judéo-chrétienne tant mieux. Mais quand je me rappelle combien c’était déjà compliqué avec le sexe « de base » je vois pas trop l’intérêt. Les ados sont des mauvais coups, c’est normal. Qu’est-ce qu’ils ont besoin d’aller se compliquer les choses avec des acrobaties comme la double pénétration.
La question, quasiment impossible à trancher, qui intrigue les adultes c’est bien sûr de savoir si les jeunes mentent ou pas. S’ils se racontent des salades sur leurs pratiques sexuelles pour avoir l’air cool. Mais de toutes façons, la différence reste là : il y a dix ans (ce qui n’est quand même pas le bout du monde) on n’aurait pas évoqué ce genre de pratiques. Et on en n’aurait évidemment pas tiré une fierté.
Pour autant, ils n’en savent pas vraiment plus que nous. Les interrogations existentielles sur le sujet demeurent.
Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec des ados qui vous parlent double pénétration et sodomie mais qui vous disent que baiser quand on a ses règles c’est immonde, inconcevable, dégoûtant.

Début de paragraphe qui mériterait une vraie réflexion dans un post à part entière. Si le porno pouvait libérer la sexualité, ce serait merveilleux. Malheureusement, les pornos trainent la même imagerie de la femme salope qu’on nous rabâche depuis des siècles. Marie-Madeleine bonjour. Sauf qu’ils poussent à se transformer en Marie-Madeleine dans l’intimité, alors qu’un siècle avant il fallait être Marie tout court. Un diktat en remplace un autre. Une Marie-Madeleine qui se doit tout de même de se plier aux exigences de son partenaire (c’est bien le principe de la prostitution).

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Un commentaire pour “Post-it sexuel”

  • La pornographie a totalement change les relations hommes-femmes, meme pour les etudints d une vingtaine d annee ou plus (ma generation). Chacun peut librement parler de pornographie et d apres les confidences de certaines de mes amies, elles se sentent oblige de faire comme…
    malheureusement, faire l amour va devenir de moins une decouverte entre deux personne, mais juste un acte qui faudra effectue du mieux possible. L imagination? aux oubliettes!

    De plus, l image de la femme ne peut etre que degradee par ces films ou la fille est le plus souvent soumise, quelque soit le moment, l envie etc… le travail des feministes ne fait que commencer

    le 5 août, 2010 à 3 h 46 min
     

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